La chute de Narcisse,

Djamel Rouai

Pardon si le langage des fleurs m'est étranger,
Et faire mine de ne pas voir le papillon voltiger,
Pardon à l'arbre qui m'a servi de bûcher,
Et mon vieux chien que j'ai chassé,
Pardon à ces êtres volants qui ont fait ma joie,
Et que je ne daigne guerre leur prêter un regard,
Pardon aux jardins saccagés,
Et le souvenir d'un paradis,
Vert, plus vert encore et puis plus de vert,
Tout ce qu'il me reste une couleur de poussière,
Et de mon désastre,
Pardon si j'ai un jour blessé ton cœur,
Et de mes mains faire ta peine,
Comme si de rien n'était…
Pardon pour la femme,
Que j'ai laissée pour une autre,
Qui m'a laissé pour un autre,
Car on m'a souvent appris,
La langue de bois,
Et le héro qui n'entend pas ta voix,
Pardon si j'ai pris l'auto pour l'âne,
Car c'est plus fort que l'habitude,
Plus forte ma nostalgie,
Et le langage barbare,
Pardon si j'ai offensé ton dieu,
Par des propos blessants,
Car on ne cesse de m'apprendre,
Que le mien est un guerrier puissant,
Puis des siècles durant,
Ma passion grandit,
Pour la danse du ventre,
Et la guerre du pain.

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