La chute du coq

Kanon Gemini

Mais que nous cache t'on?

     Ça fait un bout de temps que je me suis pas amusé à chercher les corrélations dans l'actualité bien grasse de notre pays. Il faut dire qu'avec la bande de clowns qui nous gouverne, il ne se passe pas une journée sans un facepalm ou un bon gros lol, tellement, à ce niveau de conneries, cela confine de la stupidité (ou d'un profond cynisme).


     Et puis, il y a le quotidien, avec son lot de WTF. Ainsi, les dernières aventures ministérielles nous ont jetés ces petites boules qui, une fois au sol, explosent et lâchent un épais nuage de fumée, comme celles des ninjas de Konoha : l'abaya et les sifflets du stade de France.

     Pour le premier, la France et tout ce qu'elle compte de petits kapo réussit l'exploit du grand écart entre le « padamalgame » et charter, tout en se drapant de la vertu d'une laïcité complètement dévoyée. Pour rappel, celle-ci n'est pas l'interdiction de tous les signes religieux, ce qui n'est pas de la laïcité mais de l'athéisme élevé au rang de seule religion d'État, mais la laïcité est un principe inscrit dans la Constitution garantissant la liberté de conscience, l'égalité de tous les citoyens quelle que soit leur croyance, la neutralité de l'État à l'égard des religions et le libre exercice des cultes. Il faut se rappeler que cet engagement a été pris après de nombreuses guerres de religion contre le protestantisme et une mainmise de l'église catholique sur la société française qui nous vaudra la célèbre phrase de Victor Hugo en 1850, alors député : « L'Église chez elle et l'État chez lui ». Donc, autant dire que les vêtements ou signes religieux ne rentrent pas dans le cadre de la laïcité, pas plus que les sapins de Nöel, les crèches, les kippas ou les tatouages de Bouddha.

  Quant aux sifflets au stade de France, toute la classe jacassante nous sort ses habituels poncifs, tel Mathieu Lefèvre qui explique que « siffler le Président, c'est siffler la France. » Alors, avec son score d'élu par défaut, montrant bien qu'il est un représentant minoritaire de la France, des mesures menant à des grèves jamais vues depuis 1995 et une répression dignes de régimes que l'on qualifiera pudiquement de pas très démocratiques compatibles, il aura en taille réelle un élément de mesure de sa popularité.


Mais qu'est ce que nos ninjas du gouvernement veulent vraiment nous cacher ? La réponse est simple et sur toutes les lèvres : l'effondrement de l'économie française. Ni plus, ni moins. Tous les voyants sont au vert pour être la nouvelle Grèce de l'Europe, risquant d'entraîner une explosion de l'Europe. Le français moyen peut la mesurer tous les jours en allant faire ses courses et, malgré notre pruneau de Bercy à l'intelligence suprême, gesticulant ses petits bras pour repousser la faute sur les fabricants et les distributeurs, rien n'y fait. Il faut dire que c'est compliqué l'économie. C'est une espèce d'enfant autiste, binaire, qui réagira éternellement de la même manière à la même injonction. Ainsi, après la politique de quantitative easing menée pendant la crise des subprimes puis celle du Covid, les États ont vu les bourses se délier pour trafiquer la compta. Des premiers signes avant-coureurs annonçaient la catastrophe à venir, notamment des prêts à taux négatifs, montrant déjà que l'inflation était tapie dans l'ombre, prêt à jaillir sur sa proie. L'État français, connu pour la rigueur de ses finances, au lieu de provisionner et réformer, en a profité pour dépenser à tout va. Aujourd'hui, Bercy réfléchit à bidouiller les tranches d'imposition pour les indexer sur l'inflation (ce qui en dit long sur la pression fiscale). Ah, si, j'oubliais l'inénarrable Loi Egalim, passée en 2018 suite aux émeutes pour la promo Nutella. Le législateur, omniscient sur les sujets qui n'en sont pas, avait alors décidé de limiter les remises sur de nombreux produits. Et bizarrement, ils augmentent. Encore une victoire de Canard.

     Bref, avec une inflation à 11 %, dont 17 % sur l'alimentaire, sur une seule année, mais des salaires qui stagnent, le français s'appauvrit méchamment. Et il n'y a rien d'étonnant à ça, car les politiques n'ont aucun intérêt à ce que cette inflation s'arrête. En effet, avec sa dette colossale, l'État tient là un bon gros impôt bien dodu permettant de la noyer en ruinant l'épargnant au passage, mais en évitant la situation extrême de confisquer directement sur les comptes et de mettre tout le monde dans la rue. Dette colossale qui s'explique difficilement à part par une gabegie savamment orchestrée à la mode « j'en ai rien à foutre, c'est le pognon des autres. »


     Car oui, qui peut dire aujourd'hui encore, qu'il y a une corrélation entre le prix payé et le service rendu. Les lits et les hôpitaux ferment, les urgences sont au bord de l'implosion, les classes sont surchargées et le niveau de l'école ne cesse de s'effondrer au classement PISA, les routes sont dans un état désastreux, les autoroutes surtaxées, la police n'est plus là pour protéger les personnes et les biens, mais uniquement pour distribuer des prunes aux personnes pas trop virulentes (on attend toujours de connaître le montant des contraventions distribuées au gitans qui avaient bloqué l'A1 par exemple), une armée en décrépitude et une diplomatie… non rien. Et le tout avec des impôts, des prélèvements et des taxes en constante augmentation. Macron peut se dire libéral. Vu le dirigisme et les ponctions dans l'économie, on est plus proche de l'URSS que de la Suisse ou de la Nouvelle-Zélande.


Et notre classe politique nous sort, au calme, que les français ne s'appauvrissent pas (BLM le pruneau de Bercy) quant Agnès Pannier-Runacher, décidément aussi douée en économie, s'extasie d'une baisse en un an de la consommation d'électricité et de gaz de 12 %, sans se dire qu'une telle baisse de la demande cache à peine des fermetures d'entreprises et des ménages qui ne peuvent plus payer leurs factures. Enfin, quand le bâtiment va, tout va. Ah merde, on enregistre une chute actuelle de 16 % des permis de construire. Honnêtement, même s'il y aura des larmes et du sang, je me demande si une faillite complète du pays ne serait pas ce qui pourrait arriver de mieux sur le long terme. Les actuels hauts fonctionnaires et autres parasites n'auront plus de sang à sucer et devront soit trouver un autre corps, soit mourir. Mais avec un Etat qui se développe tel des mauvaises herbes dans des pans complets de l'économie et de la vie de ses citoyens, les privant de tout libre arbitre et de toute responsabilité, le pays va y passer et sans doute de mon vivant. Et sinon, vous reprendrez bien un verre ?

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