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La cité noire
Alice Artaud
Dans une étrange cité
On voit un ciel
Noir, car le diable a brûlé
Les yeux du ciel
Les yeux du ciel
Le matin de la vie est passé
Sur nos villes une cloche a sonné la mort
Les enfants sont partis se cacher
Ne restent que leurs jeux oubliés
Et puis, la mort
Sur le lit de la rivière
Glissent des anges
Ils n’iront pas à la mer
L’eau noire les mange
L’eau noire les mange
Le printemps de la vie a sombré
Dans nos lits, des fantômes déguisés s’endorment
Bras ballants, l’âme les a quitté
Ils ne boiront plus l’eau que buvaient
Jadis, les hommes
La roue au creux de nos mains
Ne tourne plus
Noire est l’aube du destin
Nos yeux l’ont vu
Nos yeux l’ont cru