La compétition

amaende

J'ai attendue ma première fois comme mes premières règles. Je pense qu'il y a le même écart nana et femme de part ce « passage », qu'entre fille et nana avec les règles. Après faudrait peut-être que j'explique l'importance des règles chez moi (chez nous ?). La nécessite d'en avoir, et le fait qu'on s'en passerait bien, aussi. Que c'est tout autant signe de fertilité possible que de non fécondation sur l'instant. Que c'est le rendez-vous mensuel qui en conditionne pleins d'autres, ainsi que tout le mois parfois. Que blabla bla et ragniagnia ! Seule la moitié de la terre peut me comprendre... Et l'autre s'en bat les... Tant mieux pour eux. Tant pis aussi...

Il me fallait passer à travers ce passage. Ma mère, merci Maman, me surveillait comme le lait sur le feu. Moi du feu au cul, je n'en ai jamais trop eu. Enfin, quand je compare...

Ma mère se la jouait entre la grande sœur, la gran-mère et la copine confidente qui philosophe et devise sur la vie, ses choses, et les garçons qui la peuple et les possède. Mis au pilori des restes effrités du féminisme soixanthuitôt ou tard de ma mère, les pauvre gars en ramassaient plein leur slip. Je pense que dans sa bouche, ils payaient le départ fulgurant de mon père. J'avais 4 ans. Sûr que c'étaient les garçons les méchants...

Dès les bisous de la maternelle, ma mère m'a dit que ça me passerait. Mais toute ma scolarité j'ai eu au moins un amoureux. J'écris « au moins », car je me suis toujours débrouillé pour en rendre jalouse ma mère. Je ne sais pas si elle a eu une intimité pendant ces années là, mais la mienne était suffisamment claire et affichée. Quand je pense à Damien que je retenais dans ma chambre pour faire mes devoirs, je vois aussi la tête de ma mère à ses sorties. Je venais d'être réglée, et ça a failli déclencher la guerre entre nous. Un coup d'œil sur la tenue de Damien, un sur mon lit, et un autre de certitude plus qu'interrogation fixant mon regard. Damien était de toute façon un de ces gars qui ne saura jamais s'habiller. Mon lit a toujours été à la fois, lit, tapis de jeux (normaux, les jeux), table de cours, salle à manger, et tout le reste, qu'il en était toujours défait. Quand à mon regard, comme celui de papa : Pure Terre de Sienne...

Donc ce n'était toujours pas fait... CQFPD.

J'aurais pu profiter que j'avais Damien sous la main, et surtout qu'il les avait toujours dans ces poches à penser à moi. Mais non, j'ai trouvé plus beau et plus con. Si c'est ma mère qui m'a braqué contre les garçons, je pense que j'aurais rapidement trouvé la même conclusion. Qu'es-ce qu'ils sont cons et mono-maniacs ! Quelle lourdeur dans les gestes et la parole ! Aucun sens de la répartie, du tact et de la tactique. Et surtout cette vénalité coulant dans leur veines qui ne semblent dédiées qu'à l'irrigation de leur petit bout de viande... Bite qui par ailleurs, et remercions-en la nature, n'a que deux choses de bon : sa brièveté d'excitation, et celle d'action ! Petit zizi vite en action, et plus vite rassasié et tout ridé. Va !

Nous, notre zézette, est bien plus ample d'esprit et de goût. Je l'ai compris lors de cette première fois. Appelons le... Non ; appelons le même pas. Il avait un beau visage. J'ai juste vérifié qu'il soit, de vu et au touché, normalement constitué. Je l'ai mené par le bout de la bite chez moi. Chez moi, chez nous, en fait. Aucun risque, ma mère changeait le digicode tout les ans ou chaque fois qu'elle rentrait des courses avec une impression ombre d'homme sur ses talons...

J'ai pris mon temps. J'avais de la marge au vu de ses capacités à réfléchir afin de savoir pourquoi il était là. Je pense qu'il ne s'y attendait pas à ce qu'on le fasse aussi rapidement. Mais nous n'allions pas « le faire ». Je l'utilisais juste, pour après pouvoir « le faire » plus librement. Et surement pas avec lui...

Le seul truc que ma mère ne m'avait pas dit, c'est qu'un homme ça sent ! Poua ! Pas le coup du camembert sous la roue de secours depuis l'été dernier, mais comme les vieux tas de filet des pêcheurs, dans un recoins d'un port, au soleil. Une odeur qui te submerge quasi au bord de la nausée, mais avec un accent vivant, moitié marin, moitié terrestre. Vaseux mais grouillant de vie ? Faudrait que je m'y penche dessus, un jour... Une nuit...

Voilà ce n'était pas la joie, et quand ce bonhomme eu fait sa petite affaire, j'en fut délivrée. C'était un jeune poulain très brouillon et plein d'innocence gauche, que je n'en dirais pas plus. Le seul truc, c'est que ce fut hyper-rapide à mes yeux et à mon grand soulagement. J'ai du aussi le bouger de ma piaule contrairement à ce que m'avait dit ma mère sur les hommes et leurs départs toujours précipités.

....

Il a tenté de revenir me voir. Je lui ai donné sa chance, car cette première fois n'avait pas été satisfaisante pour moi. C'est aussi « petit » que ça, le sexe ? Nous l'avons fait encore quelque fois. Une fois dégorgé, je l'ai même trouvé en capacité de réflexion, voir de propositions. Mais j'avais autre chose en tête....

En effet, de vingt ans d'un round d'observation, nous étions passée, ma mère et moi à la vraie compétition. Elle fut mise au courant par le tas de linge dans la panière : le drap inondé de sang, qu'on aurait dit qu'il y avait eu un meurtre (la mort de la complicité mère-fille ?), mais aussi la couette et sa housse. J'ai même jeté à la poubelle mais bien en vue, ma culotte de gamine et ce soustif d'ex nana qui ne pouvaient que brider mon corps de présente femme. Ce fut le top départ.

Fille de tout pays : balancez votre soutif comme vos seins (nus). Au moins une fois par vie, et à la gueule de votre vielle !

Scindée entre la volonté réconfortante de m'accueillir « chez les grandes », et son désir de savoir et de gérer ma vie (sexuelle ou pas), ma mère est restée pas mal de temps encore plus décontenancée que d'habitude face sa seule famille sur terre. (à savoir moi). Je lui bien ai fait comprendre que maintenant que c'était fait, elle pouvait -et devait- lâcher les bouts. Si non, se serait moi qui les mettrais.

C'était fait et fini, je parle de mon « éducation à la vie ». De fille à femme. L'option mère planant encore jusqu'à ce jour. ...Jusqu'à cette prochaine nuit avec un de mes réguliers, un parfait inconnu, ou mon prince char'amant promis. Par volonté, hormones ou accident.

Elle s'est donc résignée. Ce qui l'a décoincée du cul par la même occasion...

C'est notre compétition : Trouver des bras d'homme pour la nuit ou pour la vie. Ne pas jalouser l'autre, mais bien lui faire part de son avis. Rester solidaires, aussi. Même si par derrière...

Je n'ai qu'une mère. Elle n'a que moi dans la vie. Je n'ai que ça, aussi.

Et tant qu'elle ne veux pas me marier...

Woihla.

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