La culture en boite.

Christophe Hulé

Le cercle des poètes ou des « pouet pouet » (Bourvil), il y a de tout à la foire aux vanités.

Le rayon surgelé pour les fainéants notoires, ou ceux qui ne sont pas intéressés, le « reader's digest » en boite.

En tête de gondole, le portrait d'un certain Houellebecq, pas sûr que ça fasse vendre, on y chercherait en vain des grimoires ou autres recettes de magie noire.

Proust et Flaubert en promo, 3 livres pour le prix d'un, mais pas d'effet Nutella.

Merci à Jack, celui au col Mao, la culture est un produit d'exception.

Les requins mangent à tous les râteliers et sont formés, et motivés, pour ratisser large. 

Ailleurs, les guirlandes électriques au rabais pètent ici et là, bien avant que l'on mette le petit Jésus dans la crèche.

Mais enfin, tout ça n'est pas nouveau.

Que nos politiques inventent un horizon commun, que chacun se sente bien.

Proust ou Gala, la belle affaire aurait dit l'autre Jacques, parfois un plat de pâtes vaut bien un homard si l'ambiance est là.

Vous venez donc de découvrir que Kundera était un bon auteur ? Ah oui, on en a parlé au 20 heures.

Égalité n'est pas égalitarisme, autrefois les prolétaires n'en pensaient pas moins, car ils étaient fiers de leur appartenance, et, ils étaient heureux, n'est pas prolétaire qui veut.

Aujourd'hui il n'y a que des employés, et même la classe moyenne a disparu.

La majorité des très riches, à part les mécènes plus ou moins éclairés, se fichent un peu de la culture, sauf si cela sert les intérêts de la finance.

- Mon bon, vous n'avez pas lu Dostoïevski ?

- Mon bon, rappelez-moi donc quel est votre salaire.

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