La demoiselle dans le saphir (III)

athanasiuspearl

Ce texte est la suite (et la fin) de "La demoiselle dans le saphir (II)

Les gitans étaient toujours là, à danser, à chanter et à boire. C’était comme si la fête à laquelle avait assisté Lazulie n’avait jamais cessé. Jan se plia en deux, et, se glissant derrière la longue théorie de chariots qui délimitait le campement, s’approcha du feu à pas de loup. Il ne tarda pas à discerner la silhouette des trois musiciens, et bientôt fut en mesure d’en examiner traits. Le souffleur de cromorne ou le batteur de tambourin ne l’intéressaient guère. Celui dont il voulait surprendre la mine, c’était bien sûr le pinceur de luth.

Ah, celui-ci ! Lazulie n’avait nullement menti à son propos. C’était un fort bel homme. Pas l’un de ses noirauds vaniteux qui nous arrivent du sud. Un grand brun au regard triste, dont les mains longues et fines parcouraient inlassablement le manche sobrement marqueté de l’instrument. À le voir jouer, on eût dit qu’il avait quitté notre monde, qu’il flottait, inconscient, dans un univers de sons. Son esprit tout entier s’absorbait dans la marche de la mélodie, dans le retour régulier des harmonies, dans l’égrènement des arpèges.

Mais soudain une imperceptible dissonance dans le chaos savamment réglé de la fête, quelque chose comme un bruit inattendu ou peut-être un mouvement souterrain, parut ramener le musicien à la réalité. L’homme ouvrit grands les yeux, et se mit à fixer les flammes ou, plus exactement, une présence entre les flammes.

Jan suivit aussitôt son regard. Et c’est alors seulement qu’il la vit.

De l’autre côté du brasier, on apercevait un grand dôme de lumière azurée, et sous cette coupole étincelante, une femme d’une beauté inouïe. Vêtue de bleue, elle avait la peau couleur de lavande, à peine foncée aux pommettes, presque opaline à la naissance de la gorge. On aurait pu croire qu’elle avait été taillée dans le saphir.

– Lazulie !

Jan, qui venait de pousser ce cri, se mordit aussitôt les lèvres. Car un silence presque absolu avait fondu sur l’assemblée. Les vocalises des chanteurs, comme le cromorne ou le tambourin s’étaient tus. On n’entendait guère que les quelques notes grêles pincées par le luthiste sur la chanterelle de son instrument.

La jeune femme commença à se déshabiller en cadence. Elle se débarrassa de la petite coiffe en dentelle qui avait endigué jusque-là le flot de sa chevelure. Ses boucles folles se répandirent dans les airs et, comme attiédies par le feu, perdirent bientôt leurs couleurs de pervenche. Elles blondissaient doucement à la chaleur des flammes. Lazulie dénoua alors le lacet qui plaquait contre son corps sa lourde simarre indigo. En quelques ondulations des hanches, elle ne fut plus qu’en soutane légère, profondément échancrée. Les hommes applaudirent quand elle se mit à tourbillonner, vrillant alternativement son regard sur le brasier et sur le joueur de luth. Emportée par le mouvement circulaire, l’étoffe s’éleva, dénudant très haut les cuisses, puis les hanches. Les bras tendus vers le ciel, la danseuse laissa le vêtement monter encore, jusqu’à lui passer par-dessus les épaules. Enfin, dans un cri, elle l’arracha et le projeta loin au-dessus d’elle. Elle frappa violemment le sol d’un coup de talon et cessa aussitôt de tournoyer sur elle-même.

Tout comme ses cheveux avaient blondi, sa peau s’était singulièrement éclaircie sous l’effet de la chaleur. Elle n’avait plus rien de bleu à présent. Elle affichait des teintes fort pâles, des blancs presque purs, mêlés d’une infime touche d’incarnat. Le creux des oreilles, à peine plus nacré, n’était pas moins clair que les rondeurs des hanches. Et il en allait de même pour le tendre glaïeul dont on ne faisait guère que deviner la présence sous le buisson doré du pubis. On l’aurait crue taillée dans un marbre opalescent, délicatement rosé. Seule les lèvres et les mamelons arboraient les nuances plus profondes du coquelicot ou de la cornaline.

Après avoir plané longtemps dans les airs, la chemise légère retomba, tel un oiseau blessé, au milieu des flammes. Et ce fut aussitôt comme si quelque maître de cérémonie avait donné le signal d’un déchaînement. Sous les hurlements de tout le clan, Lazulie entra dans le feu. Les brandons que soulevait sa danse l’entourèrent d’une parure d’or, des langues par centaines se mirent à la lécher avec application, s’insinuant dans les régions les plus secrètes de son corps. Elle ferma lentement ses paupières. Sans un cri, sans même un gémissement, elle se laissa porter par une jouissance silencieuse, jusqu’à ce que le joueur de luth entrât à son tour dans le feu. Aussi nu qu’elle, il pressa alors violemment son corps contre celui de la jeune femme et la pénétra aussitôt. Lazulie, surprise, ouvrit brusquement les yeux et hurla.

Du moins Jan en eût-il la certitude. Les larmes avaient beau lui brouiller les sens, il avait nettement vu la bouche de sa maîtresse s’ouvrir largement dans une expression d’effroi. Certes, avec tout ce brouhaha alentour, il n’avait pu entendre le cri qu’elle avait alors poussé, mais il l’avait senti furieusement résonner dans son cœur.

– Sale violeur !, grinça-t-il entre ses dents, j’aurai ta peau.

Il ne pouvait évidemment agir sur-le-champ, sous les regards de cette foule complice. Il se cala donc contre le chariot d’une antique diseuse de bonne aventure et attendit patiemment le moment propice. Les ridelles, qu’on avait renforcées de larges planches, lui masquaient la vue. Il ne put de la sorte apercevoir le joueur de luth à l’instant où celui-ci saisit Lazulie par l’arrière des cuisses pour la faire aller et venir sur la hampe haut dressée de sa verge. Pas plus qu’il n’entendit, dans le tapage général, les halètements de la jeune femme, ses longs gémissements, puis les cris qu’elle lança en mordillant les lèvres du gitan ou encore le bruit étouffé de ses coups de poings, martelés sur le large poitrail du mâle, tout luisant de sueur, à l’instant où l’un et l’autre allaient atteindre l’orgasme.

Non, Jan ne distingua rien de tout cela. Ce ne fut que lorsqu’il se décida enfin à se baisser pour observer l’orgie entre les roues du chariot qu’il commença à discerner les mouvements des uns ou des autres. La musique avait repris sous un mode plus démoniaque encore. Ce n’était plus luth qui donnait la cadence mais des instruments qu’on aurait pu croire surgis des enfers : rebecs déments et sacqueboutes frénétiques… D’où il se tenait, le pauvre joaillier n’apercevait guère que des jambes, les unes longues et lisses, les autres plus épaisses et velues. Tout cela se croisait, se frôlait aux sons de l’orchestre. Comme les autres, Lazulie et son gitan devaient à présent s’être mis à danser autour du brasier. Au bout d’un temps qui lui parut considérable, Jan sentit que la jeune femme donnait des signes de fatigue. Ses petits talons battaient le sol avec moins d’énergie. Alors, les grands pieds du joueur de luth cessèrent de marquer la cadence. Ils s’approchèrent de ceux de la jeune femme, qui presque aussitôt disparurent. Deux mollets bruns, longs et musclés, se mirent en marche. Le gitan devait avoir pris Lazulie dans ses bras pour la porter discrètement jusqu’à sa couche.

Jan risqua un œil au-dessus sa cachette. Il attendit que le musicien se fût rendu jusqu’à son chariot, qu’il eût déposé Lazulie sur l’infecte paillasse où s’achevaient ses nuits de débauche, pour effectuer à pas de velours le tour du campement. Parvenu à quelques empans de son rival, il se glissa sous le plateau de la voiture.

Un grincement lui apprit que le gitan venait de se couler contre Lazulie. La jeune fille gémissait, sans qu’on pût dire exactement si c’était de douleur ou de plaisir. Il y eut quelques mots chuchotés, un froissement d’étoffes, une voix de femme qui balbutiait des syllabes indistinctes – quelque chose comme « vilain », « filin » ou… « viens ! » –, une autre, plus grave qui répondait en parlant de « gemmes », de « thème »… Tout cela n’avait pas grand sens. Mais Jan, bientôt, vit la caisse du chariot lentement osciller sur son avant-train. Son sang ne fit qu’un tour : de toute évidence, Lazulie avait été droguée et le maudit joueur de luth en profitait pour la prendre à nouveau de force.

Une large pierre plate servait à caler l’une des roues. Elle était d’une belle couleur jaune et fort pesante. Le joaillier s’en saisit et, se redressant soudain, bondit à côté du chariot. Il souleva le gros bloc rocheux au-dessus de sa tête et à trois reprises le fit s’écraser sur le front du gitan. Il y eut un craquement, puis un autre, et une matière visqueuse et chaude se mit à couler des tempes du musicien.

Lazulie s’était redressée, ramenant une couverture mangée aux mites contre sa poitrine. Elle ouvrait et fermait convulsivement la bouche, comme un poisson qu’on vient sortir de l’eau. Elle semblait incapable de proférer un mot ou même de pousser le moindre cri.

– Albrecht ! finit-elle par gémir en prenant à deux mains le crâne du joueur de luth.

Elle regarda Jan, éberluée, sans comprendre.

« Oh, mon petit époux ! dit-elle, vous l’avez tué ! »

– Il fallait bien, répondit le joaillier d’un ton bourru qu’il ne se connaissait guère. Je n’allais quand même pas le laisser vous violer une seconde fois…

– Me violer ? répéta Lazulie, l’air égaré.

Puis, revenant subitement à la réalité, elle sauta du chariot et, drapée dans la mauvaise couverture de laine, se mit à courir le long du canal.

Jan la prit en chasse. Elle courait plus vite que lui, mais à l’instant où ils approchaient du Burg, elle marqua un temps d’hésitation. Le joaillier parvint à la rattraper, et la saisissant par les poignets, lui plaqua violemment le corps contre la façade d’une demeure. C’est alors qu’il remarqua le changement qui s’opérait chez la jeune femme depuis qu’elle avait quitté le campement. Sa peau si pâle, à peine rosée, s’était peu à peu remise à bleuir. Il lui prit les seins et les pressa violemment.

– Vous êtes gelée, mon amour, murmura-t-il en approchant sa grosse bouche des lèvres de Lazulie.

– Lâchez-moi ! hurla la demoiselle en détournant le visage. Je n’appartiens à personne.

Elle lui décocha un violent coup de genou entre les jambes. Puis elle lui arracha son ridicule bonnet de bièvre et, abandonnant sa couverture sur les pavés, elle reprit sa course folle.

– Cours, ma belle, grommela Jan en se tenant le bas ventre. Je sais bien où tu te rends. Il ne me sera pas difficile de te retrouver.

Rentré chez lui, il observa longuement le saphir.

– Je sais que tu es là, petite garce !, siffla-t-il entre ses dents.

Sur l’établi, à ses côtés, il avait mis à fondre un peu de cire à cacheter. Il en obtura hermétiquement l’entrée du canal qu’il avait autrefois percé dans la pierre.

« Essaie donc de sortir sans mon autorisation, à présent… »

Saisissant sa lanterne, il monta dans sa mansarde. Malgré l’air de perfidie qu’il se plaisait à afficher, il se sentait le cœur étrangement lourd.

Chaque jour, il observait le saphir, guettait l’ouverture de la minuscule fenêtre, l’apparition de la ravissante dormeuse. Peut-être aurait-elle comme l’autre fois un bonnet de bièvre sur la tête, ce bonnet qu’elle lui avait volé – était-ce à deux reprises ?… Il ne s’en souvenait plus…

Mais la dix-septième facette du joyau restait désespérément vide. Il n’y avait rien dans la pierre que la pierre elle-même. Jan s’abîmait des heures durant dans la contemplation de cette lumière bleue, dans l’attente désespérée d’un signe. Il passait ses journées, apathique, à ne rien faire, et peu à peu sa clientèle l’abandonna. Il finit par se désintéresser totalement de son commerce. Que la Guilde l’eût déclaré en faillite, que des gens d’armes fussent venu saisir toutes ses pierres et métaux précieux ne l’importait désormais en rien. Il avait dissimulé à temps le saphir sous une lame de son parquet. De sorte qu’aucune réaction ne put se lire sur ses traits lorsqu’il entendit le bailli annoncer la décision prise par ses pairs de lui retirer tout droit de mener commerce en joaillerie. Il demeura non moins impassible lorsqu’on lui apprit que Marieke avait fait une fausse couche et que la petite employée de son frère s’était jetée dans le Minnewater. Il n’y avait au fond, dans tant de déboires, rien qui échappât vraiment à l’ordre des choses.

La veille de Noël, il sortit, comme il le faisait chaque soir, le saphir de sa cachette. Par la grâce de Dieu, on ne lui avait pas confisqué ses outils et, du bout de sa mèche la plus fine, il gratta l’opercule de cire qu’il avait apposé à l’entrée du conduit. Puis, avec mille précautions, il s’en fut placer le joyau dans son écrin de satin et orienta la dix-septième facette en direction du rayon de lune. Il interposa ensuite entre sa lanterne et la pierre un simple carré de vélin où il avait inscrit, en grandes lettres d’azur :

« Amour, j’implore ton pardon

Toi que je n’ai voulu comprendre,

Ne sachant parmi tant de dons

Ceux qu’il m’était permis de prendre :

Amour, j’implore ton pardon. »

Il s’assit, à même le plancher et attendit toute la nuit. Mais en vain. Sans se décourager, il répéta le même rituel le lendemain et les jours qui suivirent. Au bout d’une semaine, exténué, il finit par s’endormir. Et dès lors, il ne sut plus jamais si Lazulie était demeurée dans la pierre ou si elle était parvenue à s’enfuir.

À force d’enquêtes minutieuses, Jan put néanmoins acquérir quelques certitudes. Jamais la demoiselle du saphir ne revint danser parmi les gitans. Elle n’alla pas non plus nager dans les eaux fraîches du Minnewater. Jan van Berghem, qui désormais passait ses nuits à errer dans la ville, ne la revit en quelque endroit que ce fût. Ni sur les quais, ni dans les bordels du port. Nul habitué des tavernes ne l’avait rencontrée, nul voyageur n’avait croisé sa route. Elle devait rester tapie, au fond de son saphir, ne pas sortir afin de n’être plus surprise par ce joaillier qu’elle avait si profondément aimé, mais qui désormais lui faisait si peur. Le malheureux avait pourtant beau, chaque jour, examiner avec soin la pierre où sa maîtresse s’était probablement réfugiée, jamais il n’y surprit le moindre signe de présence.

Alors un matin, à l’heure où, autrefois, Lazulie manœuvrait ses volets, les yeux encore plein de sommeil, Jan coinça le saphir dans la mâchoire de son étau, et muni d’une mince lime s’employa à ouvrir en deux le joyau.

Au moment où la pierre éclata, il se fit une intense lumière dans tout l’atelier. Le bijoutier vit nettement une forme humaine de dresser devant lui et grandir soudain de façon monstrueuse. Bientôt, deux yeux énormes lui apparurent à travers la fenêtre. Il se sentit soulevé comme par une main géante, puis poussé avec force contre une immense paroi – une muraille dont le contact, malgré toute la violence du choc, lui parut plutôt doux, velouté, presque moelleux. Enfin, il se vit projeté en direction d’une sorte de protubérance, discrètement parfumée, qui dessinait devant lui un large disque d’un bleu profond. Il en trouva la surface un peu rugueuse lorsque sa joue vint se plaquer contre la partie la plus saillante. Il ne comprit réellement de quoi il s’agissait qu’en posant les mains autour du vaste cylindre sur lequel s’achevait cette bizarre excroissance. Car il put alors y percevoir le battement du sang. Ce qu’il pressait entre ses paumes était un mamelon formidable. Il n’eût que le temps d’y poser les lèvres et de murmurer : « Lazulie ». Le sol avait cédé sous ses pas. Il venait de plonger dans une soupe épaisse et chaude qui se brisait autour de lui en d’innombrables éclats d’azur.

*

C’est une vieille gitane qui découvrit le corps inanimé de Jan van Berghem un soir de Pâques. Elle prétendit avoir pénétré dans l’atelier à seule fin d’y récupérer son singe capucin. L’animal, selon elle, était rentré dans la demeure en se faufilant par la fenêtre à demi ouverte de la mansarde. Le prévôt de police, évidemment, n’en crut pas un mot. Il ne restait plus grand-chose à voler dans la demeure du pauvre lapidaire, mais sans doute assez pour les appétits voraces d’une diseuse de bonne aventure. Jan avait dû la surprendre en plein cambriolage. Elle lui avait ouvert le crâne, ce n’était que trop évident. Sans doute d’un coup de cette grosse pierre jaune qui calait l’un des pieds de l’établi…

– Mais puisque je vous dis qu’il était mort lorsque je suis entrée, glapit la vieille. Il était déjà tout bleu, votre Seigneurie, et raide comme un caillou sans âme !

Le prévôt haussa les épaules et d’un signe ordonna à ses hommes d’emmener la meurtrière.

– Qu’on la mette aux fers, qu’on la juge et qu’on la pende ! grommela-t-il.

Puis, se penchant au-dessus du cadavre, il en examina rapidement le crâne et les deux minces filets de sang qui s’en étaient échappés. Il soupesa ensuite la pierre qui avait servi au crime. Il ne put retenir un sifflement admiratif à l’idée que la gitane fût parvenue à manier une arme aussi lourde.

C’est en la reposant sur le sol qu’il entrevit la minuscule statuette. Au début, il n’aperçut guère qu’un rayon de lumière bleue. Saisissant aussitôt l’une des loupes oculaires dans le présentoir de satin jaune, il se pencha au-dessus de l’objet. C’était une femme aux formes parfaites délicatement taillée dans le saphir. Elle était nue, figée dans une pose insolente, un peu comme ces danseuses de flamenco, lorsque, d’un simple mouvement du cou, elles paraissent défier un partenaire invisible.

– Voilà sans doute l’objet du délit !, murmura le prévôt. Le poids du joyau est certes dérisoire, mais le travail est d’une telle finesse. Maître Jan van Berghem, on peut dire que vous aviez du génie…

Le gros homme saisit délicatement la statuette entre le pouce et l’index pour la déposer sur un carré de vélin. Il ne perçut rien de la vibration presque inaudible qu’avait éveillé son geste, pas plus qu’il ne vit la minuscule perle bleue se détacher de l’ensemble sculpté et rouler entre les pierres disjointes de l’atelier. Ce qu’il se préparait à emporter dans le morceau de parchemin savamment plié n’était plus désormais qu’une femme sans tête.

Mais comment diable aurait-il pu savoir que la demoiselle dans le saphir avait eu la nuque brisée ?    

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