LA DERNIÈRE LETTRE IMAGINÉE

T'avais l'goût du ragoût d'boulettes d'tante Amandine, pas salé, pas poivré, jussse fade comme les pinsons du paradis. Ta langue disait des affaires… ton cœur l'pensais-tu? J'suis née dans les buissons d'la mort, pis tu l'savais. T'as pas répondu correct, pis à nulle part, j'aime pas les potirons.

Ta chance j'te l'ai donnée, calvaire. T'ava jusse à répondre oui. T'as crissé l'camp la queue en'te lé deux jambes. Faisait trop d'une shutt. Pépère, ouen pour vrai. On risque pas c'kon conna pas. Dans tes ailes d'caribou, t'as chanté l"requiem des amants possibles, un truc de franco sûre.

Moé, j'voulais la totale. T'as pas répondu, t'as freezé comme un chevreuil. J'demanda pas terrible, que d't'avoir dans l'plumard. T'aurais p'tèt eu des mots étranges, ça t'es connais touttt.

A boutt, j'lève le camp. Cé pas ma place icitttt, pis pas plus ailleurs. J'vas déglinguer la tabarnak de pente une fois pour toutt. Cé pas ma place nulle part. Pas d'bol la frangine (hahaha).

Ben cé d'même. T'fas pas d'soucis pour moé, chu jusse la fille de l'île, tu t'rappelles ? Un mot encore, t'es prob un bon gars, mais trop loin, trop différent, I'm leaving alone. Ch'té donné le plus que j'pouva, mais pas assez, j'pense. Faut pas crère tous'ki dise, t'es un gars clean.

Kissing you as you want... leaving home,

The bad girl… the Canadian whisky witch^^^^^^^^^^