La dysgraphie un handicap méconnu

divina-bonitas

Chronique

La dysgraphie est un handicap souvent méconnu et potentiellement lourd de conséquences pour les jeunes, scolaires ou étudiants, obligés d'écrire à la main de plus en plus au fil des années.


La dysgraphie est ce qu'on appelait autrefois en s'en félicitant "une écriture de médecin", soit un "grifouillis" peu lisible dansant sur les lignes, des graphèmes serrés et/ou dysharmoniques, souvent détachés, une lettre ici une autre là, une petite jambe suivie d'une barre géante, des pointes hérissées, des voyelles esquissées, des consonnes crispées, des espaces irréguliers...


La dysgraphie est courante chez les personnes à haut potentiel intellectuel chez qui la main ne va pas aussi vite que la pensée, pour qui le geste de l'écriture est un frein à l'expansion cérébrale, parfois une contrainte par corps insoutenable, une douleur qui nait au creux des doigts et remonte jusque dans la tête en irradiant le bras, déclenchant tremblements et maux de tête. Elle peut s'accompagner de dysorthographie, de dyslexie, de dyspraxie visuo-spatiale. 


La dysgraphie en milieu scolaire et universitaire est un véritable handicap, irrépressible, qui engendre des copies difficilement déchiffrables et des migraines aux correcteurs, lesquels mettent parfois des notes affreuses reflet de leur propre douleur, de cet affrontement graphique douloureux, prix du temps qu'ils ont passé à tenter de comprendre ces pattes de mouches ou ces grandes enjambées désordonnées.


La dysgraphie est heureusement reconnue par les médecins des académies et des Pôles Handicap, lesquels aménagent le parcours scolaire ou universitaire en permettant au jeune de passer les épreuves rédactionnelles sur PC, ce qui exclut par voie de conséquences les multiples QCM.


Cependant je ne peux que constater aujourd'hui que l'étudiant handicapé de la graphie est considéré par certains correcteurs comme handicapé des neurones.


Et la mère dysgraphique et dysorthographique qui défend son fils de même qualificatif, vous croyez qu'elle présente un déficit intellectuel? Qu'elle ne s'aperçoit pas que les jeunes qui rendent leurs copies sur PC n'ont qu'un seul examinateur quand les autres en ont 2? Que systématiquement c'est le plus dur, celui qui sacque d'emblée ceux qu'il pense déficients mentalement? Le tout pour favoriser une soi-disant "élite", laquelle élite écrira toute sa vie professionnelle ses conclusions ou rapports sur PC.


Il y a moult troubles "dys" qui n'impactent pas le fonctionnement intellectuel mais manifestement, même les correcteurs eux-mêmes très dysgraphiques ne le savent pas. Étonnant tout de même....ou alors ils sont jaloux parce qu'à l'époque, ils en ont bavé avec leur écriture toute chiffonnée?


Et je vais me battre encore une fois, pour tout un groupe d'étudiants délibérément défavorisés, et ce au détriment des lois en vigueur, contre une fac de droit, laquelle m'écrit en plus que mon statut de mère m'interdit de le faire. Ironique n'est-il pas? Quelle mère ne défend pas son petit becs et ongles? Pourquoi je sens qu'à nouveau mon tempérament de teckel à poils durs ne lâchant pas le sanglier, prêt à se prendre des coups de cornes au fil d'une course harassante, se réveille? 

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