La Faculté

weird

Dans une faculté élitiste, un tueur en série met à l'épreuve un professeur de criminologie et un policier. Ils comprendront vite que Le "Savoir", peut s’avérer être une arme redoutable...

La Faculté de Berracel n'avait rien à envier aux autres. Son architecture avait su défier le temps. Il me serait impossible de vous dire de quand elle datait ; c'était comme si elle avait toujours été là, imposante, magistrale, érigée vers le ciel. Toutes les plus grandes sommités y résidaient. Elles y avaient effectué leur doctorat, entre autres.

Parmi eux, on aurait pu citer notamment, le Dr Peter Soulitz, chirurgien hors pair, qui aujourd'hui encore est l'un des premiers à avoir greffé un cœur humain, l'éminente biologiste, le Dr Emma Liba, le Dr Pierre Costero, prix Nobel de Physique en 2034 et son frère, Jacques, prix Nobel de Chimie. En ce qui concerne le Droit, nos juges les plus respectés y on fait leur classe, ainsi que d'innombrables avocats.. En résumé Berracel était LA Faculté.

A travers le rideau, je pouvais entrevoir déjà tous ces étudiants avides de nouvelles connaissances; oui.. bien sûr, ça ne reste qu'une théorie.. Quant à faire vivre un nouvel enfer, à leurs professeurs, là on se rapproche déjà de la pratique. Cependant, il faisait beau, c'était la rentrée et le soleil illuminait cette belle journée d'automne. Que demander de plus ? Peut être elle...Iris Becker, elle lui faisait déjà de l'ombre. Mon regard se posa rapidement sur cette jeune étudiante. Ce n'était pourtant pas le genre de fille à se faire remarquer, c'était plutôt le genre de fille qu'on remarque.

De longs cheveux blonds, qui tombaient sur des épaules dénudées, dorées par le soleil, des yeux couleur océan, dans lesquels on aurait pu se noyer, des jambes de 2 km de long et une bouche à...excusez -moi...je m'égare un peu. Elle était la promo de l'année pour la majorité des élèves. Lorsqu'elle détourna son regard, et qu'elle m'aperçut, je laissai tomber le rideau, submergé un instant par un léger sentiment de honte. Cela me fit sourire.

I

Ca y est, ils sont là ! En train de crier et hurler dans les couloirs; les deux cafés et l'Alka Seltzer que j'avais pris ce matin-là n'allaient pas suffire à me préparer à ce qui allait suivre.

Les couloirs étaient bondés de tous ces jeunes pré-pubères, tous ces petits cancrelats...enfin, peu- être que l'un d'eux sortirait du lot.

Une réunion avait eu lieu quelques heures plus tôt sur les nouvelles mesures à prendre concernant la sécurité au sein de l'établissement par l'ensemble des professeurs, et qui seraient appliquées par le Conseiller, Robert Miskovitz; enfin presque tous les professeurs...

--- Paul ! Ah t'es là, qu'est ce que t'as foutu, c'est la rentrée ! Le jour où tous nos rêve deviennent réalité, où nous pouvons faire profiter de notre grande expérience à toutes ces nouvelles recrues... et c'est le jour également, où...4 heures plus tôt, tu devais participer à une réunion avec nous et Misko ; qui d'ailleurs, t'attend dans son bureau ! lança Jack.

Jack Rossel, un ami de longue date, peut-être bien mon seul ami. Nous avions étudié ensemble dans une université bien moins cotée, mais à l'époque, elle n'en était pas moins connue : Harvard.

Jack faisait à peu près la même taille que moi, dans les 1,75 m, la quarantaine, brun, cheveux plaqués en arrière avec des yeux gris et un sourire ravageur...la ressemblance s'arrêtait là. Il s'était dirigé vers le droit pénal alors que j'avais suivi la voie de la criminalité, enfin entendons nous bien, l'étude de la criminalité dans notre société. Nos parcours étaient plus au moins similaires et une même utopie nous animait : la Justice.

--- Nos rêves tu dis ! Pour moi c'est plutôt le cauchemar !

--- Allez Paul, passe toi un peu la tête sous l'eau, histoire de ne pas t'endormir devant lui...ajouta t-il en lui donnant une petite tape sur l'épaule.

Robert Miskovitch, dit Misko, était petit, mais n'en imposait pas moins, une petite moustache blanche barrait son visage, signe d'autorité, un regard profond, la soixantaine bien sonnée, très en forme pour son âge et d'un naturel autoritaire qu'il valait mieux ne pas contrarier. J'étais sa bête noire, et réciproquement. Rien qu'au son de sa voix, j'étais fatigué, il m'aurait fallu au moins cinq tasses de café pour pouvoir l'écouter ; mais je n'en était qu'à deux !. Après m'être rincé la gueule, je pris la direction du bureau de Misko. Je m'apprêtais à frapper quand...

---Vous ne voyez pas que la porte est ouverte Matthiews ! Alors entrez !me lança t-il d'un ton qui ne présageait rien de bon.

--- Asseyez-vous !

Je pris place. Le bureau de Misko était en noyer, il y avait toutes sortes de plantes, dont notamment un petit bonzaï, qu'il affectionnait tout particulièrement. Il avait beaucoup de défauts mais c'était quelqu'un de très pointilleux et de très droit, cela on ne pouvait pas le lui enlever, et même s'il m'était difficile de l'avouer, je le respectais beaucoup pour ça. Il était le bras droit du Directeur de l'établissement, M. Hassini, dont nous reparlerons plus tard. Il lui était complètement dévoué.

--- Alors Mattiews,vous ne vous souveniez pas que nous avions une réunion ce matin !, Regardez vous, vous puez l'alcool, vous êtes complémentent débraillé, et une cravate rouge, même pas nouée d'ailleurs sur une chemise blanche.. ! C'est comme ça que vous donnez l'exemple à notre nouvelle génération !

---Cette année j'ai opté pour un style plus... décontracté.. ! --- Vous me prenez pour un con Mattiews !?

--- Je suis obligé de répondre ?!

Il tapa du poing sur son bureau, si fort que son bonzaï tomba par terre.

--- Écoutez-moi bien, la seule raison pour laquelle vous êtes encore là, est que vous êtes un bon criminologue et que le directeur vous a appuyé ! Si cela ne tenait qu'à moi !...hurla t-il.

--- Heureusement ce n'est pas le cas !

Il jeta un dossier sur le bureau qui glissa jusqu'à mes genoux

--- Tenez, lisez moi ça ! Il faut prendre des mesures, pour éviter ce qui s'est produit en 2026

2026, une année qu'on aurait aimé oublier, mais certaines choses sont plus coriaces que d'autres, surtout quand elles sont sales, elles ont tendances à s'accrocher. A l'époque je n'étais qu'un bleu. Je sortais tout juste de l'université, mon diplôme en main et le nom de Berracel eut vite fait d'attirer mon attention, un nom synonyme d'avenir prestigieux et d'argent...M'enfin , j'ai toujours été un peu idéaliste, que vouez- vous, on se refait pas !

Cette année là, donc, un étudiant du nom de Todd Simons, un de mes élèves les plus assidus, avait fait irruption dans le cours de sciences-po, armé d'un fusil à pompe pour exprimer ses convictions envers son professeur en lui logeant sept balles dans le buffet. Après l'arrestation de Todd, qui était sous traitement depuis plusieurs années, son avocat avait l'intention de plaider des troubles du comportement afin qu'il finisse dans un établissement spécialisé. Y avait pas besoin d'être un génie pour savoir que ce jeune homme avait un léger « trouble du comportement ». Hassini, m'avait demandé de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour le faire condamner. Je n'ai jamais su s'il s'agissait d'un quelconque souci de justice ou simplement de vouloir préserver la réputation de l'école, aujourd'hui je me pose encore la question. Après plusieurs entretiens avec Todd et de longues procédures judiciaires et administratives, je le fis passer du banc des accusés à la chaise électrique, une place qui lui convenait d'avantage.

Des lors Hassini avait renforcé la sécurité et imposé des règles drastiques, et chaque année, peu avant les cours, nous nous réunissions pour ajuster quelques détails sur ces dernières.

II

Le dossier que m'avait remis..enfin jeté...Misko, était aussi épais qu'un Tosltoi...et tout aussi chiant. Un détecteur de métaux venait d'être mis en place à chaque entrée de classe, les fenêtres étaient en verre securit; de plus chaque élève passait régulièrement au Scanix, qui permettait de mesurer l'agressivité de chacun à un moment donné, il était donc difficile de cacher ses émotions. Les surveillants scolaires ressemblaient de plus en plus à des surveillants pénitentiaires, physionomistes, dans les 1,80 m, ,90 kg, bref assez dissuasifs, surtout leur taser, y était pour beaucoup.

Le glas retentit..oui, la sonnerie, c'était du pareil au même de toute façon. Je pris place dans l'amphi et ne put m'empêcher de remarquer la belle étudiante que j'avais aperçue un peu plus tôt. Elle était en train de mordiller son crayon et de discuter avec ses deux copines Laurie Nielsen, une jolie brune, un peu introvertie et Claire chez pas quoi...dans les premiers rang, on pouvait noter des fils à papa comme Maxwell Shepard ou Layton Manson, entre autres. Ils étaient blindés et assez intelligents pour savoir où étaient leurs intérêts respectifs. Je me rappelle qu'un jour Maxwell m'avait dit :

--- Le crime est naturel chez l'homme, il fait partie de notre cortex, de la partie reptilienne, révélant nos plus bas instincts. Le droit légifère le crime. Pour un criminel, s'affirmer, se faire connaître, c'est enfreindre une loi établie par le droit; Le droit est donc en grande partie la cause du crime.

Maxwell était un jeune homme assez mince pour son âge, il portait des lunettes assez ringardes, et sous son air suffisant avait tout d'un brillant mathématicien. Son rival Layton, tout aussi brillant, lui, ne parlait que rarement, mais avait de l'aplomb dans ses propos. Plutôt fluet, il était le larbin de Steve Botello, capitaine de l'équipe de foot.

---C'est une façon de voir les choses, mais ceci dit, nous créons des lois pour préserver un semblant d'ordre social, et c'est grâce à lui et à notre capacité à juger ce qui est bien pour nous et les autres que le droit existe.

--- Professeur ?

--- Mlle Becker, je vous écoute ?!

--- J'ai une fâcheuse tendance à vouloir transgresser les interdits ! Vous devriez peut-être me mettre les menottes !? me lança t-elle avec ses grands yeux bleus tout en suçotant son crayon. Ses deux copines rigolèrent, ainsi que le reste de la classe d'ailleurs.

--- Allez-y professeur, rien ne vaut un coup de matraque pour la remettre sur le droit chemin !

ajouta Dwight, le meilleur ami de Botello, le sportif dont je viens de vous parler qui lui était un de mes plus fidèles élèves, et quand je dis fidèle, je ne veux pas dire assidu, mais plutôt ancien...voir très ancien...un branleur quoi. Il était massif, très massif, muscles saillant, la boule à zéro, et pas si mauvais élève que ça.

--- Bien que l'intérêt de Mlle Becker me touche beaucoup, je n'ai pas le temps pour lui donner des cours de rattrapage ! SVP ! Concentrez-vous, Quelles tendances retrouve-t-on chez la plupart des tueurs en séries comme...

Misko fit soudainement irruption dans le cours.

--- Monsieur le Conseiller!?

--- Professeur Mattiews, je me suis absenté quelques minutes et j'ai retrouvé ceci sur mon bureau à mon retour. Une enveloppe à votre nom. Il y a écrit qu'il s'agissait d'une question de vie ou de mort.

Tous les élèves se regardèrent les uns les autres, tandis que j'ouvrais l'enveloppe sous les yeux de Misko, tout aussi étonné que moi :

« Qu'est-ce qui pèse 85 kg, et se déplace a 62 km/h en 1,75 sec ? »

Nous nous sommes regardés ébahis ; un bruit sourd raisonna dans la cour suivi de hurlement.

En quelques secondes les trois-quarts des élèves furent collés aux vitres de l'amphi.

Devant nous gisait le corps d'un homme écrasé sur le sol. Autour de son cou, on pouvait lire un mot sur lequel était noté :

« Un professeur de Physique qui tombe de 15 m de haut !

lui aussi n'a pas su trouver la réponse ! C'est lamentable !

J'espère que vous serez meilleur que lui, Professeur ! »

Après quelques semaines l'incident était clos. La police avait récupéré le corps, l'enquête était en cours, « les élèves n'avaient pas besoin d'en savoir plus », avait déclaré le Directeur, et c'est ce qui se passa.

III

Le Docteur Lawrence Custer, jeune étudiante en biologie promue Docteur depuis peu avait du retard. Environ 1,60 m, un visage légèrement irrégulier, elle n'en était pas moins jolie pour autant. Petite rousse cheveux mi-longs, yeux verts, elle avait déjà des élèves passionnés de biologie.. enfin ça tenait quand même plus de l'anatomie, à leur façon de la regarder. Elle passait son temps à rattacher ses cheveux, une mèche rebelle lui revenant sans cesse sur le visage. C'était plutôt du genre « le boulot avant tout ». D'après son dossier, elle avait tenu des conférences aux 4 coins de la planète. Elle était convaincue que chaque insecte possédait en lui une partie du traitement pour soigner la mucoviscidose, la progeria ou certaines formes de cancer. Elle en discutait beaucoup depuis son arrivée avec le Dr. Gustier, éminent professeur de médecine, un homme avenant mais qui savait se faire respecter quand il le fallait, Il était tellement vieux, qu'on aurait cru qu'il avait été moulé dans les murs de la bâtisse.

Les étudiants s'amusaient à balancer des gommes sur les têtes de la classe ou « têtes de nœud » comme aimait les surnommer le capitaine de l'équipe de foot, Steve, un des plus populaires de la fac,si ce n'est le plus populaire. Il était grand, fort, jusque là c'est normal, cheveux blonds, courts, hirsutes,un piercing au niveau du sourcil droit. Disons que sa force physique compensait sa faiblesse mentale, et Dieu sait s'il était fort. Il brillait aux yeux d'Iris. Laurie ne manquait jamais une occasion pour lui rappeler qu'il ne voulait que la baiser, mais c'était ça qui l'excitait.

Après s'être pris une dizaine de gommes dans la tronche, Richard Vistel se leva et jeta un coup d'œil à Steve et à sa bande, qui faisait mine de rien, en sifflotant, et en croisant les bras en arrière. Son ami, Markus Krovelt, lui fit signe de s'asseoir, et que de toute façon, quoi qu'il arrive, Steve le frapperait, une fois le cours terminé et que les marques, elles, ne seraient pas prêt de s'effacer. Richard se rassit à contrecœur. Une boulette de papier roula au pied d'Iris et Laurie. Iris prit soin de la déplier, on pouvait y lire :

« Je suis prêt à te donner des cours du soir, je saurai être un excellent professeur, soucieux du plaisir de mes élèves. »

Iris se retourna et sourit à Steve qui lui fit un clin d'œil. Sur ce, Le Dr Custer entra dans l'amphi, des papiers à la mains ; elle posa tout sur le bureau, en dégageant sa mèche qui retomba encore sur ses lunettes, qui essayaient de camoufler ses magnifiques yeux émeraude.

--- Excusez-moi du retard ! Avez-vous fait vos travaux sur la reproduction des batraciens et leur évolution à travers le milieu naturel.

--- J'ai oublié,Mme, mais je suis prêt à me rattraper ce soir après les cours, clama Steve en interloquant sa prof.

Tout l'amphi éclata de rire et le Dr Custer devint rouge écarlate, essayant de maintenir un semblant d'ordre dans son cours, sans grand succès.

--- Ça suffit Steve !,si vous ne voulez pas travailler, n'empêchez pas les autres d'apprendre !

La porte de l'amphi s'ouvrit brutalement pour laisser place au Dr Gustier, furieux, dont le cours avait été dérangé par le tumulte.

--- Mais pour qui vous prenez vous! Bande d'idiots! Savez vous combien d'étudiants tueraient père et mère pour se trouver à Berracel, ne savez-vous donc pas encore la chance que vous avez de recevoir enfin une éducation, digne de ce nom, plus que d'autres apparemment ; dit il en balayant la classe d'un regard inquisiteur.

Botello et ses camarades s'enfoncèrent dans leur fauteuil, sous l'imposante autorité du Dr Gustier.

La cloche sonna et les élèves partirent tous, dans le calme, sans piper mot.

A la sortie du cours, Lawrence Custer était en train de ramasser ses papiers, qu'elle avait maladroitement renversés suite à la nervosité. Le Dr Gustier se baissa et posa sa main sur la sienne, en la regardant.

---Vous savez Lawrence, je peux vous appeler comme ça ?

--- Oui!Bien sûr.

--- Il faut que vous soyez plus autoritaire, ils vont vous bouffer tout cru sinon ; vous êtes trop émotive, la plupart ne sont que des fils à papa, mais dites-moi vos recherches, ça avance.. ?

--- Oui, merci, ça suit son cours... dit -elle troublée, un peu émue.

--- Bien, je dois vous laisser à présent j'ai un autre cours !

--- Oui...Bien sûr..

IV

Ce matin-là lorsque Claire Volucelle ouvrit son casier, elle ne se serait jamais attendu à ça :

Iris était nue, morte, un filet de barbelés tout autour du corps la saucissonnait. Son corps était recouvert de nombreuses ecchymoses sur l'ensemble du corps et ses habits imbibés de sang. Claire vomit en voyant la scène et s'écroula contre le casier voisin.

Misko et Hassini arrivèrent aussitôt.

--- Éloignez -vous tous ! dit Misko aux étudiants.

Hassini avait des haut-le-cœur, mais Misko, lui, était plus coriace, il en avait vu de plus belles lors de la dernière guerre, où il faisait partie de la Légion d' Honneur.

---Appelez Mattiews tout de suite !

Quelque temps après, un étudiant débarqua soudainement dans mon cours, si bien, que j'en lâchai mes notes.

--- Venez vite ! Une étudiante..elle...elle...

--- Oui !?

--- Elle est morte !Venez !

Je me précipitai vers les lieux du crime où une foule de personnes m'attendait, y compris la police.

--- Dégagez SVP ! hurla un policier !

--- Laisse- moi passer, je suis..

J'en ai rien à branler, dégage d'ici ou je t'emmène au poste !

--- Ah ça , ça me ferait mal connard !

--- Très bien ! Emmenez-moi ça ! dit le policier en se retournant vers deux de ses collègues.

--- Non ! Laissez-le !, intervint Misko, c'est l'homme dont je vous ai parlé, Paul Mattiews...

--- Paul Mattiews, Professeur à la dérive, 38 ans, une femme et deux enfants, en instance de divorce, habite aux 271 Murderoad Street à Santa Rosa.

--- C'est à peu près ça !

A contre-cœur, le policier me laissa passer., Je posais alors la main sur le corps couvert d'ecchymoses , de lacérations, et ruisselant de sang.

--- Le corps est encore chaud, elle n'est pas morte depuis longtemps...

--- Quel génie ! me jeta l'officier en pleine figure

La dureté de mon regard le calma momentanément.

--- Regardez il y a une lettre !, m'écriais je.

Sur la lettre pleine de sang, on pouvait lire :

Bats toi !, débats toi !, ne t'arrête pas

Tu sais que le roi est en toi

De toutes les putes que j'ai baisées,

C'est avec toi que je me suis le plus éclaté,

Bientôt il remettra sa couronne ,

et à la vue de tous, remontera sur son trône.

--- Alors ! Vous avez une idée ? me demanda Hassini.

--- Il s'agit d'un tueur en série !! Et il veut jouer !

Je compris alors l'étendue de la situation. Il était déjà trop tard.

A présent la flicaille était partout, le préfet de police qui s'occupait de l'affaire,  Forecker, voulait fermer l'établissement, mais il était convenu qu'il serait préférable d'attendre un peu selon Hassini...et ses relations. Soit, l'université resta ouverte...aux pires crimes qui allait en être commis dans notre bonne ville de Santa Rosa.

V

Le lendemain le cours du professeur Curveck, le professeur de sport sans nul doute le plus redouté de l'université, commença plus tôt que d'habitude: 7h30.

Il profitait du fait que les élèves vivaient sur le campus pour maintenir leur forme, et il en fallait pour endurer ses cours. Ancien médaillé des jeux olympiques 2021, il avait gardé du haut de ses 43 ans une forme... Olympique. Très peu d'hommes de son âge auraient été capables de faire un 100 m en 9,37 sec et de faire 700 tractions/Jour, et cela n'était qu'une mise en bouche pour Curveck. Il était du genre à dire qu'il fallait faire du sport 20 H/Jours et manger...si vous avez le temps. Le Gymnase était devenu le lieu de hantise de la plupart des étudiants. Aussi grand qu'un petit stade de foot (Il faut ce qu'il faut pour Berracel!), il n'en restait pas moins des plus imposants avec ses 70 m de large sur 100 m de long, surplombé d'une voûte vitrée qui laissait passer le doux soleil de Santa Rosa.

Bien que la salle soit munie des équipements les plus perfectionnés (Une bonne pub pour Berracel!), Curveck préférait l'entraînement à l'ancienne ; et c'est ainsi qu'après 3 heures d'entraînement surhumain et cinq bouteilles d'eau en moyenne par élèves, le cour cessa.

Les élèves titubèrent jusqu'à la sortie.

--- J'en peux plus cria l'un d'eux !

Steve,en pleine forme, lui par contre, passa à ses côtés, lui donnant un sévère coup d'épaule, si bien que Layton Manson, un des premiers de la classe, trébucha, pour s'étaler par terre.

--- Qu'est-ce qui ne va pas chez toi Botello ?

Steve le souleva à l'aide d'un seul bras en le tenant par le col de sa chemise.

--- Fais attention à toi, un accident est si vite arrivé ! J'ai vu comment tu reluquait Iris, p'tite merde, elle te faisait bander hein !? Je te jure que si j'apprends que c'est toi...

--- Botello ! hurla une voix derrière lui, c'était celle de Curveck.

--- Dégage !!

--- Très bien professeur ! On discutait juste un peu...entre amis, rien de mal ! dit-il en relâchant le col de Layton et en l'ajustant comme s'il ne s'était rien passé.

VI

En théologie le Révérend Vistin, restait quelqu'un de très ouvert. Une moustache épaisse sur son visage jovial et des rouflaquettes. Meurtri d'une soixantaine d'années, il était couvert d'une épaisse chevelure vif-argent. Bien qu'il soit de religion catholique, c'était quelqu'un de passionné, désireux de montrer que les religions et le culte stimulaient le comportement humain l 'aidant à s'épanouir. Il était féru de mythologie, c'était ses « fables de La Fontaine » en quelque sorte. Il commençait souvent ses cours en fonction.

--- Aujourd'hui nous allons parler de quelque chose qui peut se dire social, « le complexe d'Œdipe »

Dwight,un ancien footeux, avait été blessé suite à un match. On n'avait jamais su vraiment comment, maintenant que j'y pense. Il avait essayé de compenser en travaillant d' arrache-pied, il était encore loin d'être au niveau de Maxwell ou Layton, mais il s'en approchait. C'était un battant. Il avait tout pour lui,un physique avantageux, une tête pas très grosse mais bien pleine. Et un petit air mystérieux qui faisait la joie des Pom-Pom girls.

--- C'est pas l'histoire d'un mec qui baise sa mère et tue son père par la suite, comme ça pas de jaloux ! proclama -t-il en se levant,tendant les bras comme si on allait l'acclamer pour sa « tirade ».

--- Je ne dirais pas ça comme ça, jeune homme, mais c'est l'idée générale...

répondit le révérend gêné.

--- Alors si je tringle la mère de Layton et que je fracasse cette merde après, ça marche ?

enchaîna Steve.

Un long silence s'installa, tout le monde connaissait les sentiments de Steve à l'égard de Layton, mais là... il allait trop loin.

--- Taisez-vous Botello ! Vous vous croyez au cirque ?!

--- Tu te prends pour qui pour me juger ? Pour ton Dieu peut-être ?

--- Ça suffit ! Allez chez le directeur tout de suite.

Les joues du Révérend étaient devenues rouge écarlate. Steve se leva, esquissa un sourire, tandis que Layton et Lori le regardait partir.

VII

Le directeur n'était pas le seul, le lieutenant Novack était à ses côtés. 1,80 m, yeux bleus, cheveux grisonnants, imposant, tel un Dirty Harry échappé des 70's. Hassini commença :

--- Steve voici l' Inspecteur Novack, il désirerait vous poser quelques questions. Steve se cala bien au fond de son siège, croisant les bras en arrière, et se balançant sur celui-ci.

La réaction de Novack ne se fit pas attendre .

--- Tout d'abord, tu vas arrêter de faire le con avec moi! lança t-il en donnant un grand coup de pied dans le barreau de la chaise où se trouvait Steve. Par terre celui-ci était déjà en train de reculer à l'aide de ses coudes jusqu'à heurter le mur . Novack le saisit par le col et le souleva. Hassini intervint :

--- Inspecteur, il n'est peut-être pas nécessaire d'en arriver là !

D'un air grognon, Novack lâcha Steve, qui s'écrasa de tout son poids sur le sol.

--- Écoutez, il y a déjà eu deux meurtres ici !

Nous avons frappé à la porte, à ce moment-là, Misko et moi sommes rentrés et je fus présenté par Hassini.

--- Inspecteur Novack, vous vous êtes déjà rencontrés tout à l'heure, notre éminent (c'était bien la première fois que j'entendais le mot « éminent »...) professeur de criminologie, M. Paul Mattiews.

--- Ouais...ouais...je sais... ! qu'est-ce qu'il y a, vous vous êtes perdu ?

Je dévisageai cet abruti en pensant à tout à l'heure. Novack n'avait pas l'air d'accrocher non plus, mais il avait l'art de briser la glace :

--- Quoi encore ! Bordel ! Écoutez Mattiews, je n'ai rien contre vous, mais là j'ai pas besoin d'un prof dans mes pattes pour me faire la leçon, alors si vous voulez bien, laissez-moi travailler et retournez sagement en classe. !

Je sortis une cigarette de ma poche, une malback, putain, c'était la dernière, ça fait un moment que je voulais arrêter de fumer, mais bon, vous savez ce que c'est..

C'est en claquant mon Zippo, sans même relever la tête que je sortis une tirade du genre :

--- Intelligent, vigoureux et surtout... imprévisible !

J'ai toujours trouvé que ça faisait son petit effet dans les vieux polars et mon petit public était déjà sur le cul !

--- Quoi ?

--- Pousser un homme de 85 kg nécessite un minimum de force, il s'amuse à tuer au hasard pour gagner du temps, c'est sûrement quelqu'un qui a une revanche à prendre, vu ses lettres, il veut qu'on l'écoute, être pris au sérieux.

---Je vous rappelle qu'il est interdit de fumer ici ! cria Misko.

J' écrasai ma tige à même le sol et m'en allai.

Les dents de Misko étaient tellement serrées qu'elles étaient sur le point d'éclater.

VIII

Abby et Alison faisaient parti des pom- pom girls et c'est avec un peu d'avance qu'elles arrivèrent au gymnase. Non pas seulement pour s'entraîner, mais surtout pour voir Curveck s'entraîner. Elles trouvaient à chaque fois un prétexte pour arriver les premières, bien que Curveck se doutait que ce n'était pas uniquement ce genre de sport qu'elles souhaitaient pratiquer,mais c'était un homme ouvert d'esprit ; surtout avec les pom pom girls ; et le choix ne manquait pas.

---Tu crois qu'il est déjà là ? demanda Abby à Alison toute émoustillée, en poussant la porte.  Évidemment elles connaissaient toutes deux déjà la réponse.

--- J'espère bien! Je suis toute rouillée et un peu d'exercice me ferait le plus grand bien, répondit-elle en gloussant.

Mais la salle était vide. Curveck n'était pas du genre à louper une séance et faire la grasse mat. Pourtant quelque chose attira l'œil d'Alison au fond du gymnase, elle fit quelques pas en sa direction.

--- Professeur, on est un peu en avance mais.....

Un hurlement indescriptible parvint à leurs oreilles, si intense que notre sang n'eut pas le temps de faire un demi tour ! Quelques secondes plus tard nous y étions :

Curveck était allongé sur le cheval d'arçon, la tête en bas, le cul en l'air, comme s'il allait se faire enculer, putain, vous y croyez vous, quel genre de malade est capable de faire ça ? Je me suis posé la même question. Ses tendons étaient sectionnés, mais ce qui était étrange c'est qu'on aurait dit qu'il avait couru pendant plusieurs heures jusqu'à ce que ses muscles explosent et qu'ensuite quelqu'un l'aurait remis dans cette position sur le cheval.

--- Mon Dieu ! Ça n'a aucun sens !, me lança Novack

--- Pourquoi un sportif de haut niveau aurait couru jusqu'à... oh, merde c'est dégueulasse !

--- Chaque tueur à sa propre logique, encore faut-il qu'il veuille bien la partager. Regardez, il y a une lettre ! dis je en me baissant pour la prendre ;

--- Ne la touchez pas, il y a peut-être des empreintes ! Novack arrêta mon geste avec son bras. Il sortit une pince et la souleva .

« Tu baisais comme un lapin

à présent cela ne sert plus à rien,

Courir après ta vie tu aurais du !

Je t'ai gardé une place de choix dans mon menu,

Avant midi, tes restes seront servis ,

Un doux plaisir m'envahit à l'idée d'un dernier cri ! »

--- Putain, ce mec est complètement taré !, dit Novack en regardant la lettre, comme s'il pouvait y voir quelque choses de plus, un petit truc qu'il n'aurait pas pu déceler à la première lecture.

--- Bien au contraire, il ou elle est très intelligent(e)

--- Mais c'est un gars ! Quelle genre de fille pourrait être assez tordue pour faire ça !?

--- Réfléchissez bien Novack !, Curveck était un bel homme, beaucoup de filles fantasmaient sur lui, imaginons un instant, que l'une d'elle soit jalouse d'une autre, ou bien, tout simplement un copain jaloux.

--- Ça se tient, mais comment expliquer alors pour Iris, il aurait fallu tout de même une certaine force pour la maintenir, voir l'attacher, en plus avec du barbelé, ça ne se tord pas comme ça !

--- Je pense que Curveck attirait beaucoup de jalousie, ça s'est sûr, mais je me demande bien ce qui a pu lui faire peur comme ça ?

--- Je n'en sais rien mais je pense qu'on devrait interroger quelques élèves et pourquoi pas quelques profs... dit Novack déterminé.

--- Très bonne idée !, en attendant je vais voir si je peux tirer quelque chose du Dr Guvier, il pourra peut-être nous en dire davantage...

IX

Le Dr Guvier était formel, Curveck avait bel et bien été empoisonné, mais pas de n'importe quelle façon, on lui avait injecté une substance hallucinogène, semblable aux effets de la Mandragore ou du LSD.

--- Alors Docteur ?

--- Le poison utilisé est extrêmement violent, et très difficile à fabriquer. La personne qui l'a fabriqué possédait de solides connaissances.

---Mais cela n'explique pas pourquoi il a couru ?

--- Au contraire, il courait pour échapper à quelque chose !

--- Ou quelqu'un ?

--- Non, plutôt une sorte de cauchemar ! Vous voyez les varices ici, les veines sont prêtes à exploser, c'est comme s'il avait bouffé une bonbonne d' hélium. Ses muscles ont gonflé, cédé, puis Ce fut au tour du cœur. La victime à vu le Diable !

--- Et les tendons ?

--- Ils ont était sectionnés avant, l'assassin voulait être sûr que malgré la drogue, la victime souffre. Ses blessures s'aggravaient ainsi au fur et à mesure qu'il courait.

--- Nous pouvons d'ores et déjà exclure tous les élèves !,

pensais-je

--- J'aimerais vous dire que c'est aussi simple, Mattiews, mais Berracel est réputée en grande partie pour les connaissances scientifiques qu'elle possède !

--- Du coup cela peut être n'importe quel élève... 3000 élèves ! Et moi qui comptait prendre deux semaines de vacances !

Novack, sous l'œil attentif de Misko, commença par interroger Steve à sa manière.

--- A nous deux branleur ! Alors la p'tite Iris, elle te faisait bander hein !, ceci dit je comprends, si j'avais été toi! Mmm

Novack tournait autour de la chaise de Steve, autant dire que celui-ci n'était pas rassuré.

--- Mais le problème, c'est qu'elle était réticente, alors pour pas qu'elle t'échappe, tu l'a ligotée avec du barbelé espèce de malade !?

---Inspecteur, je n'ai jamais eu de problème pour lever des nanas comme Iris, ce sont elles qui me supplient de rester, je n'ai nullement besoin de les attacher ! dit-il d'un air suffisant

---Mais apparemment ce n'est pas votre cas dit-il en désignant d'un coup d'œil les menottes de l'Inspecteur, avec un grand sourire.

--- Eh Branleur, tu vas m'écouter très attentivement maintenant, Je sais que cette petite chatte t'excitait tellement que t'aurais tout fait pour elle !

--- Alors pourquoi je l'aurais tuée ?

--- Alors pourquoi tu ne l'aurais pas fait ? Iris était une vrai petite pute...

--- Ah vous la connaissiez...

---Putain connard ! Joue pas avec mes nerfs ! Cet enculé de Curveck a dû la baiser, ça ne t'as pas plu,et dans un excès de pulsions, tu les a butés tous les deux !

--- Plausible mais insensé, rappelez-vous, j'étais ici lorsque Curveck est mort ! je sortais tout juste de mon cours de théologie ! Et vous inspecteur où étiez-vous ?

--- ...en train de te botter le cul !

Je franchis la porte :

--- Novack ! Venez voir ceci, allons au Labo !

Novack se retourna vers moi puis jeta un dernier coup d'œil à Steve.

--- Très bien, branleur, on n'en a fini tous les deux... POUR L'INSTANT !

X

Nous arrivâmes au laboratoire de Chimie, où le Dr Guvier nous attendait, ainsi que le Dr Custer.

--- J'espérais y voir mon confrère, le professeur Bessel, mais...

Novack et moi nous nous regardâmes mutuellement.

--- Dites- moi Docteur, pensez-vous qu'il soit possible de réaliser facilement ce genre de produit ?

--- Je préfère laisser parler Mlle Custer.

Mal à l'aise comme à son habitude, Lawrence Custer prit la parole.

--- Je ne suis pas chimiste, mais pour obtenir une telle substance, cela nécessite beaucoup de précision, de patience, car certaines molécules sont instables...

Novack la regardait d'un air interrogateur.

--- C'est comme si vous prépariez un cocktail..

Novack sembla mieux comprendre, sans grand étonnement de Custer. Elle reprit :

--- Chaque goutte est mystérieusement dosée en fonction de la taille et du poids de la personne.

--- Donc le meurtrier connaissait bien la victime.. prononçâmes-nous à l'unisson, telle une révélation.

--- Mais où est ce Dr Bessale ? demanda Novack.

--- M Bessel ? reprit Guvier avec formalité.

--- Peu importe!votre chimiste !

--- Novack! Suivez-moi !

--- Où m'emmenez-vous encore ?

Nous entrâmes alors dans une grande salle.

--- Bessel se réfugiait souvent ici pour réfléchir, il avait besoin d'un calme absolu pour préparer ses formules !

--- Et comment savez-vous ça ?

--- Je le clamais hier, cela fait 15 ans que l'on bosse dans la même école !

Novack resta perplexe un instant puis :

--- Vous croyez qu'il pourrait cadrer avec notre profil ?

---Quelqu'un de minutieux et replié sur lui-même, en proie à une paranoïa interne ? Oui pourquoi pas ? Mais je n'étais pas convaincu.

--- Mais alors qu'est-ce qui ne va pas ? me demanda-t-il excédé.

Une odeur horrible remontait. Je lui fis signe de tourner la tête.

--- Seulement un professeur de chimie ne se fait pas tomber un bidon de cinq litres d'acide sur la tête par accident...

--- Putain, je vais gerber ! conclut Novack.

Il s'attela à la tâche tandis qu'à présent ma détermination était sans faille. Cet enculé voulait jouer, il allait bientôt le regretter.

Nous longions le couloir pour nous diriger vers le centre de l'établissement. Novack tenait à présent un hot-dog, qu' il avait pris au distributeur. Vous pouviez avoir vos sandwichs « clés en mains » , servi chaud avec la voix pré-enregistrée d'une femme (sûrement celle d'une étudiante qui voulait se faire 4 sous) vous donnant du «bon appétit » à qui voulait bien l'entendre. La moutarde coulait sur la veste de Novack, mais tant qu' à dégueuler, autant avoir quelque chose dans le ventre.

--- Vous êtes sérieux là !? lui dis-je en le regardant mordre dans son sandwich à pleines dents.

--- Quoi ?!

--- ...Non..Rien...

--- Je suis sûr que c'est un de ces putains de petits branleurs grommela Novack en arpentant le couloir. Il est vrai que son vocabulaire ne comportait que très peu de variantes, mais je commençai à vraiment apprécier l'Inspecteur Novack.

--- Professeur !, Inspecteur !, venez vite !, il faut que vous veniez voir ça dit un élève en courant.

Nous nous regardâmes, et au bout de quelques pas, nous fîmes irruption dans la cafétéria. Une fille était en train de hurler, à 250 m de son assiette, les couverts encore à la main. Ses camarades regardaient son assiette avec dégoût.

--- Quoi!? Qu'est- ce qu'il y a ? demanda le lieutenant

Je me précipitai alors vers l'assiette.

--- « Avant midi, tes restes seront servis » dis-je à haute voix

--- Quoi ?

--- C'est le mot qu'il y a avait aux pieds de Curveck !

Novack jeta un coup d'œil sur l'assiette.

--- Putain ! Mais c'est ça...

--- Cela ne fait aucun doute !

Novack vomit.

--- Décidément, le Hot Dog ça vous réussit pas !

--- Très drôle ! dit Novack en essuyant encore sa bouche avec le revers de sa manche.

--- Où puis-je trouver le cuisinier ? demandais-je

--- A votre avis ! me lança Novack qui était déjà en train de l'interroger.

--- Vous n'avez rien remarqué de spécial ce matin, à part une bite avec trois feuilles de salade!?

--- Euh ...Non...répondit-il, mal à l'aise

--- Encore heureux ! Putain elle vient d'où ta bouffe !

--- C'est de la bouffe sous cellophane, on la fait cuire une heure avant de la servir.

--- Moi qui n'aimais pas la cantine, maintenant je sais pourquoi ! Et bien sûr vous n'avez vu personne ?

--- Cela ne sert à rien de rester ici Novack, continuons plutôt les interrogatoires !

--- Avec plaisir ! dit Novack, le sourire aux lèvres, en faisant craquer ses doigts.

XI

J'ouvris les hostilités:

Maxwell :

--- Maxwell...Maxwell, dis-moi tu es l'un de mes élèves les plus appliqués !

--- C'est vrai! Cela ne fait aucun doute et je compte bien devenir LE meilleur !

--- Voyez-vous ça !, pesta Novack en faisant les cent pas tout en fumant une cigarette ;

--- Novack !

--- Votre cigarette m'importune Monsieur...

--- Très bien Mattiews, je vous le laisse !

--- Merci !

Puis en me retournant vers Maxwell :

--- eh connard, maintenant tu vas m'écouter, lui dis-je en lui donnant une grosse baffe dans la gueule.

-- Je vais porter plainte...

--- Ah, tu vois tu t'y mets toi aussi ! dit Novack tout en souriant.

--- Tu vas fermer ta grande gueule! On ne joue plus ici! quatre personnes sont mortes et …. tu les connaissais toutes …

--- Cela ne veut rien dire, trois d'entre elles étaient mes professeurs, et la dernière une traînée !

--- Décidément, notre petite Iris ne fait pas l'unanimité on dirait ! précisa Novack

--- Cela dépend de quel point de vue on se place …

Le temps de fumer une cigarette dans le couloir :

--- Alors ? me questionna Novack

--- C'est difficile à dire, bien que ce merdeux mérite des claques, je ne crois pas que c'est lui !

--- Et à qui pensez-vous ?

--- A quelqu'un d'assez intelligent pour montrer qu'il ne l'est pas !

---Pardon !

--- Nous avons affaire à un sociopathe, il est comme vous et moi, seulement, il/elle ne ressent rien, mais a tout de même besoin d'établir une sorte d'ascendant...sur... MOI !

--- Réfléchissez, le premier meurtre a eu lieu devant ma classe !

--- Et ?

--- Il n'y a rien de plus jouissif pour un meurtrier que de se confronter à un criminologue !

--- ...et un flic ! Bordel !il se sert de nous !

Abby :

La salive aux lèvres, ou presque, Novack commença l'interrogatoire. Abby était l'archétype de la pom pom girl, rien dans la tête, tout dans les...enfin pas très intelligente quoi ! Tous les garçons auraient fait n'importe quoi pour elle. Voire tuer.

--- Abby Fouler, c'est bien ça !?

--- Fuller !

--- Mouais, peu importe ! A part le fait que tu devais te taper Curveck et que tu n'aimais pas trop avoir de la concurrence! C'est vrai, après tout, elle était pas dégueux la petite Iris..

--- Quoi!vous êtes timbrés ! ...Iris !

--- Ouais ! Pourquoi ?

--- Parce que je ne suis pas une pute lieutenant !

Novack resta dubitatif.

--- Mouais..

Il reprit :

--- Ta copine Alison le baisait aussi donc en fin de compte...,Vous faisiez des parties à trois, c'était ça vote délire, mais toi tu n'étais pas du genre généreuse, tu voulais l'exclusivité !

--- Alors tu t'es débarrassée d'Iris, vous étiez déjà deux sur le coup après tout !?

--- pff, Et pourquoi pas Alison alors ? Écoutez Je n'ai rien à foutre de vos fantasmes à la con Inspecteur, !

--- Dommage ! soupira Novack

Abby aussi soupira, mais pas pour les mêmes raisons.

--- C'est fini là ?!

--- Pour l'instant, oui. Mais au fait, où est Alison ?

Dwight :

--- Je ne sais pas trop quoi penser de toi. Tes notes sont plutôt moyennes dans l'ensemble des matières apparemment, mais tu restes tout de même très attentif sur le comportement humain et ses déviances ;

--- Et, alors, c'est interdit ?

--- Non, bien sûr !, c'est juste curieux, tu ne trouves pas ?

--- Alors n'y faites pas attention !

--- On ne t'a pas beaucoup vu ces derniers temps ?

--- Vous êtes flic maintenant! j'ai d'autres loisirs que d'assister à vos cours de merde !

--- Je vois ça ! Novack m'a donné un extrait de ton casier. Vol de voiture à 16 ans, viol d'une gamine de 14 ans à 18 ans et tentative de meurtre à 23 ans... tu comprendras que je puisse avoir quelques doutes !

--- J'ai été acquitté bordel, elle a menti sur son âge et à pipoté parce que j'ai couché avec sa meilleure amie. On m'a accusé à tort!

--- Je te garantis que je ne serai pas aussi souple et que je te le ferais regretter si j'arrive à prouver que c'est toi !

Dwight rigola.

--- Dis-moi, mes cours de « merde » ont l'air de t'intéresser pourtant ?

--- J'ai toujours été fou d'histoire... ce sont grâce à des héros comme Ted Bundy, Gary Rodriguez, Pedro Rodriguez Filho, Jeffey Dahmer ou Albert Fish que le monde va mieux …

--- L' Histoire !, tu appelles ça de l'histoire !

--- Ce monde est pourri, et les personnes qui le pourrissent doivent être annihilés afin de le purger !

--- Bundy à tué une centaine de personnes, violé leur cadavre et gardé leur tête en souvenir, d'autres comme Garaveto, ont violé et démembré plus de trois cents personnes, Jeffrey Dahmer s'amusait à percer des trous dans le crâne de ses victimes encore vivantes ! On a même retrouvé un cœur humain dans son freezer, et Pedro Filho a bouffé le cœur de son propre père. Il y a aussi Albert Fish, fasciné par le cannibalisme qui envoyait des lettres aux parents des enfants qu'il mangeait, décrivant la manière de les cuisiner et de les déguster !!

--- Un vrai cordon bleu ce bon vieil Albert, je l'avais oublié, dit-il en rigolant. Mr Matthiews !, moi je ne fais que suivre vos cours ! C'est vous qui en faites l'apologie !

--- Les cours que je donne sont justement pour comprendre le comportement humain et éviter es déviances !

--- Déviance ?, je parlerais plus d'évolution ! Vous n'êtes qu'un amateur Professeur !

--- Tu ne tiendrais pas deux secondes devant l'un d'eux ! Tu sais, j'ai changé d'avis !, je ne crois pas que tu sois coupable ! Tu n'en à pas les couilles !!

Dwight se leva afin de me frapper. En pivotant sur ma gauche, j'esquivai son coup et saisit sa nuque à l'aide de ma main gauche, accompagnai d'un geste rapide et maîtrisé, (bien sûr), la tête de Dwight qui s'écrasa contre le mur.

L' Inspecteur Novack entra. Autant vous dire que j'étais sur les nerfs.

--- Quoi !!

--- Ne vous inquiétez pas je n'ai rien vu!

Novack s'approcha de Dwight et lui mit les menottes :

--- Réveille-toi connard !

--- Vous n'avez rien contre moi ! Je n'ai rien fait, je veux porter plainte !

--- Pardon ?! Tu vas quoi ? rajouta Novack en lui donnant un grand coup de pied au ventre.

--- Dwight Fraster !, je t'arrête pour attaque à un représentant de l'ordre, t'as droit à un avocat , si tu peux pas il t'en sera commis un d'office, tout ce que tu diras ou fera pourra être retenu contre toi...bla bla bla...tu connais la chanson !

--- Quoi !, ce connard est pas un flic !

--- A partir de cette seconde, si, Mr Paul Mattiews, jurez-vous de défendre votre prochain et d'appliquer la loi de Dieu, et celle des hommes ! Posez votre main sur cet insigne, et levez votre main droite, et à présent dites je le jure !

--- Je le jure !

--- Je vous félicite Lieutenant Mattiews, vous faites à présent partie de la famille !

Je le remerciai d'un grand sourire, il n'y avait plus aucune rivalité, nous étions une équipe.

Layton :

Pas bien épais, genre binoclard à la Harry Potter, Layton se faisait remarquer par ses déductions et ses qualités d'observation, il se faisait également remarquer, dans les vestiaires, roué de coup par terre, lorsque il avait contrarié Steve. Un peu petit pour son âge, cela ne l'aidait pas beaucoup. Bien qu'il n'était pas plus qu'un fils à papa, Novack lui vouait déjà plus de respect qu'envers ce « branleur » de Steve. Il commença donc :

--- Alors !, commence donc par nous dire où tu étais à l'heure des crimes ?

--- Comme vous le confirmera Mr Mattiews, j'étais à son cours, lors du premier meurtre .

--- C'est vrai !, il était là ! confirmais-je.

--- et pour Iris ?

--- J'étais là aussi, Lori peut vous le confirmer

--- Je vérifierai ça, t'inquiète.

--- Pour le professeur de sport, je n'avais aucune raison de le tuer, et je n'aurais même pas pu faire grand chose, vu ma carrure. De plus, il venait de prendre ma défense, contre cet enfoiré de Steve.

--- Tout juste ! ajoutais-je.

Mais plusieurs élèves vous ont entendu Steve et toi vous disputer au sujet d'Iris, elle devait savoir y faire...dit Novack afin de le repousser dans ses retranchements...sans résultats.

--- Je n'en sais rien, je n'ai pas eu la chance de sortir avec elle, je n'étais sûrement pas assez populaire, contrairement à d'autres... filles

--- Lori ?!

--- Quoi Lori !? Évidement Lori !, c'était sa meilleure amie. Iris était Be !!!

C'est vous le détective ou quoi !? Ah Inspecteur ! Pardon...

--- Sale petit con, je vais t'apprendre la politesse !

Novack sortit sa ceinture. J'intervins.

--- Rangez-la avant que quelqu'un ne remarque vos exploits !

Et Layton renchérit :

--- Alors Novack, décidément c'est votre truc de frapper, mais dites-moi, qu'en est-il du viol ?Où étiez vous lors du premier meurtre...INSPECTEUR !

--- Je vais le tuer !

--- Attention, Novack, on pourrait vous entendre ! répondit Layton en le narguant.

Lori

--- Bonjour Lori, je suis votre professeur ! Mr Mattiews.

--- Je sais très bien qui vous êtes!dit-elle d'un air renfrogné.

--- Iris et toi aviez une aventure, c'est bien ça ?

--- Rien de sérieux, juste une expérience, juste pour voir quoi.

--- J'ai cru comprendre le contraire. Tu es sûr que cela n'as pas duré un petit peu plus longtemps ? dis je en connaissant déjà la réponse.

--- Bon OK, OK, c'est vrai, un bon moment, je l'aimais sincèrement, je ne lui aurai jamais fais du mal. Et puis comment l'aurais-je violée ?

--- Je peux te jurer qu'il y a beaucoup de moyens de violer quelqu'un, crois-moi.

Je repris :

--- Et ce Curveck, il se la tapait non? ça ne t'a pas plus.Tu étais jalouse, il te la fallait pour toi seule.

--- Taisez-vous, vous ne savez pas ce que vous dites, Iris était une fille exceptionnelle, elle a fait quelques erreurs mais... c'est normal après tout...

--- quelles erreurs !?

--- Hassini.

--- Hassini !!! nous étions bouche bée.

Alors ce brave directeur si intègre en apparence, avait les mains sales...et pas qu'un peu...

Elle sortit un enregistrement numérique, gravé sur un CD-ROM.

--- C'est quoi ça !? demanda l'Inspecteur Novack .

--- je l'ai trouvé posé sur mon casier, l'autre jour.

--- et.. ?

--- ...il y avait personne.

--- Bien sûr !

--- Envoyez le CD Novack !

Il me le tendit,. Le plan était fixe, comme si la camera avait était posée sur un pied, et le son ne marchait pas. On pouvait y voir Steve en train de battre à mort Iris, attachée sur une chaise avec des barbelés, il la frappait avec ses poings de toutes ses forces, et il la violait.

XII

Le bureau du directeur était ouvert, son coffre lui aussi par la même occasion, il n'y avait même pas Misko ; étrange en temps normal, il serait resté derrière le bureau tel un chien de garde. Mais c'était un chien tellement fidèle que si Hassini avait des ennuis, Misko serait parti avec lui.

Une papier en boule, était juste à côté de la poubelle, je m'en emparai :

« Si vous ne m'amenez pas l'argent, je prendrai les mesures qu'il s'imposent. »

Novack et moi parcourûmes une bonne partie de l'université, et Dieu sait qu'elle était grande. Un léger son se fit entendre :

C'était Alison, en larmes, elle gémissait, attachée, toute nue, à la maniéré d'Iris. Un collier en cuir au cou, muni d'une tige métallique avec deux broches aux extrémités. La fourche supérieure était placée sous le menton tandis que l'autre extrémité creusait l'os du sternum en gardant le coup tendu, et la tête haute constamment. Le supplice était lent,mais efficace.

Novack se précipita vers elle.

--- Ne bougez pas, tenez le coup, je vais vous libérer ! Putain, c'est des lanières en cuir.

--- Avez-vous un couteau Novack ?

Alors qu'il était en train de fouiller dans ses poches, je retenais la tête d' Alison, mais celle-ci se vidait de son sang peu à peu.

--- Dépêchez-vous bon sang ! Qui t'a fait ça ?, Dis-moi qui t'as fait ça ?!

Alison dans un dernier élan...

---C'est...elle...

--- Qui ça elle..? reste avec nous !! lui criai-je en la secouant pour ne pas la perdre.

--- ...lo...

Sa tête retomba et elle s'embrocha. J'avais beau tenir sa tête en arrière un bon moment, les trous que les broches avaient creusées aux artères étaient irrémédiables. L'inspecteur venait de trouver un couteau, il le tenait à la main, nous nous sommes regardés, il le serra fort, et d'un commun accord, nous décidâmes d'abréger ses souffrances.

--- Lori !elle nous a menti ! Tout devenait clair !

--- Elle ne pouvait pas supporter les relations d' Iris. Elle était complètement amoureuse. Iris était Be. Elle l'a butée, et maintenant...

--- Steve ! m'écriais -je

--- Exactement !

--- Mais Alison, et le directeur, c'est quoi le rapport ?

--- Je n'en sais rien! me dit Novack, trouvons Steve avant qu'il ne soit trop tard !

Nous n'eûmes pas à chercher longtemps. Le corps de Steve était allongé par terre dans le couloir.

--- Prévenez le Docteur ! Mattiews !

Je suis revenu avec le Dr Guvier, qui examina Steve et le

Dr Custer.

--- C'est un empoisonnement à la strychnine dit-elle

---Il s'agit d'un alcaloïde très toxique provoquant la tétanisation des muscles, il s'attaque ensuite très rapidement à la moelle et aux nerfs moteurs...

--- C'est-à-dire ! demanda Novack irrité.

--- Spasmes musculaires, fortes douleurs, convulsions, vertige, respiration saccadée, et c'est la mort. Mais le pire c'est que la victime reste consciente jusqu'à la fin...

--- Elle n'a pas lésiné sur les moyens. ajoutai-je mais Novack n'était déjà plus la ;

Un coup de feu retentit.

--- Novack ! hurlais-je.

Il était déjà parti, le revolver dans les mains. Je manquai glisser sur le sol fraîchement ciré en voulant le rattraper. Il était par terre, une balle dans la jambe.

--- Elle a mon flingue Mattiews, faites attention !

--- Ça va ?!

--- Vous en faites pas pour moi ! Rattrapez-la !

--- Dr Custer, Dr Guvier, mettez-vous à l'abri !

Custer terrifiée ne pouvait s'empêcher de me coller ! J'étais armé du seul revolver que Novack m'avait donné suite à l'interrogatoire de Dwight.

--- Je me sentirais plus en sécurité avec vous !

--- OK,OK ! Mais faites exactement ce que je vous dis ! Compris ?

--- Compris.

Nous arpentèrent les couloirs pendant quelques minutes, au milieu d' un dédale de casiers, avec la lune comme seul éclairage. Puis en une minute elle était là devant moi, Lori, brandissant son revolver .

--- Lâchez votre arme professeur ! Tout s'arrête là !

--- Lori, vous n'êtes pas obligée de faire ça ! il y a déjà eu assez de morts comme ça ! Rendez-moi Hassini et le juge en tiendra compte !

--- Ce fils de pute ! Qu'il crève la gueule ouverte ! Vous ne comprenez rien, lâchez votre flingue !!

--- Très bien, très bien je vais le poser tout doucement, regardez !

Lori, déterminée pressa la détente. un coup de feu retentit. La balle que je venais de tirer ricocha sur le casier métallique et se logea dans la poitrine de Lori. Elle s'écroula... une fraction de seconde et j'y passais, voilà à quoi tenait une vie, une simple fraction de seconde.

--- C'est fini maintenant! dis-je au Dr Custer tout en la rassurant dans mes bras.

Nous étions tous en bas, les ambulances, les pompiers, les policiers, les corps, tous se bousculaient.

--- Novack, ça va ?

--- Ouais, ça va aller !, un bon whisky et ….

--- ...quelques jours à l'hôpital.. ajouta le Dr Guvier qui venait de nous rejoindre.

--- Eh Mattiews, on a bien mérité un peu de repos, à la charge du contribuable, vous ne pensez pas ?

--- Il reste toujours Hassini à retrouver, c'est sûrement son complice. J'ai dans l'idée que Steve était le maître-chanteur, et que Hassini allait lui remettre la rançon, mais à notre arrivée, il a fui.

--- Mais que cachait-t-il ? Lieutenant ! dit-il avec un petit sourire.

--- Lieutenant ! dit Custer en se retournant. Elle me sourit.

--- Oui..oui... c'est une longue histoire !

XIII

Abby était en larme, lorsque je lui est annonçai la mort d' Alison.

--- Je sais que ce n'est pas facile, mais je dois te demander encore quelque chose, afin qu' Alison et les autres puissent enfin reposer en paix .

Elle me fit un signe approbatif de la tête.

--- Voilà, tu as dit tout à l'heure à l'inspecteur Novack qu'Iris...

--- ...étaient une pute...

--- hum...oui...c'est ça...

--- Iris était complètement tarée, elle se tapait Curveck...

--- Oui, ça je m'en doutais, mais comment le savais-tu ?

--- C'est Allison qui me l'a dit. Elle les avait surpris. En plus Iris traitait Steve comme une merde, mais comme il en pinçait grave pour elle, il faisait tout ce qu'elle lui disait !

--- Jusqu'au meurtre ?

--- Possible !

----Steve aurait pu alors pousser le prof de physique pour Iris, mais pourquoi ?

--- Et quels étaient les rapports d'Iris avec Lori ?

--- Lori !?

--- Ne t'inquiète pas, elle ne te fera plus aucun mal.

--- Lori !? Vous n'y êtes pas du tout ; elle n'aurait pas fait de mal à une mouche !, elle était un peu jalouse, mais ce n'était pas une meurtrière, c'est vous le prof vous devriez le savoir !Non !, Iris se tapait le Docteur Custer.

--- Law...Lawrence Custer !!!

--- Ça rendait Steve complètement fou,d'après Allison. Il disait qu 'il allait la buter.

--- Seulement c'est Steve qui est mort !

En quelques seconde tout devint clair : Lori visait Custer pour me sauver. Suite à la vidéo où elle avait vu Steve battre et violer à mort Iris, elle était venue tuer Steve, mais elle est tombée au mauvais moment. Alors que Lawrence Custer venait d'installer le collier à Alison... .,(une mort lente, qui lui laissait le temps de rejoindre le Dr Guvier et que l'on remonte tous ensemble), Custer a injecté une dose de strychnine à Steve. Lori a pris peur en voyant Custer, et elle s'est enfuie.

Novack et moi sommes arrivés pour détacher Allison , mais Steve était déjà mort à ce moment-là, et nous sommes partis à la poursuite du mauvais suspect.

Alison n'avait rien à voir là-dedans, mais le profil de ce genre de tueur, comme je m'en étais douté au début de l'enquête, était de brouiller les pistes, en tuant...au hasard. Idem pour le prof de chimie, d'ailleurs Custer n'était pas bien loin. Putain, quel con ! Comment j'avais pu louper ça !

--- Steve a buter Iris ! affirmais-je

--- Non ! Steve voulait buter Custer ! répondit Abby à l'évidence

--- Mais la vidéo !

--- Quelle vidéo ?

Iris devait faire la vidéo (c'était Custer qui filmait), et ensuite la faire parvenir à Lori ,de façon à ce que Steve soit le bouc émissaire si tout allait mal. J'étais déjà en train de récupérer le CD.

--- SVP quelqu'un pourrait me retrouver le son c'est urgent !

--- Oui, je peux vous faire ça... me dit un officier, technicien en informatique

--- ...tout de suite... !

--- OK, l'officier réussit à recaler le son sur la piste vidéo..

Steve était devant Iris :

Iris : Vas-y fais -e, n'hésite pas !

Steve : Je suis désolé, je ne peux pas !

Iris : vas-y frappe-moi, n'hésite pas !

Steve : tu es certaine ?!

Iris : Pense à l'avenir, pense à notre avenir, frappe-moi bâtard !! fils de pute !

Steve enchaîna les coups, il ne pouvait pas s'arrêter, il l'asséna de coups de pied ensuite dans les côtes, et la baisa si fort que son vagin était en sang, puis il se servit de sex-toys, lui en enfonça un dans l'anus...je vous épargne les détails.

Iris : Putain Steve, je t'aime, c'est parfait, attache-moi et amène-moi dans le casier de Claire.

Steve :avec quoi !

Iris : Les barbelés, ça fera l'affaire !

Steve: t'es complètement malade , tu le sais !

Iris : (morte de rire) je le sais chéri ! C'est pour ça qu'on forme un si beau couple! N'oublie pas le flacon !

Steve : Celui que t'as choppé à Custer ? Mais à quoi ça sert !

Iris : tu verras chéri...tu verras ! (en se retournant vers la caméra). Contente-toi de faire ce qui était prévu !

Le Dr Guvier fit irruption dans la pièce.

--- Mattiews !!

--- Oui !!!

--- Iris...

--- Je sais je viens de voir la vidéo..

---Quoi ?, Non !...Iris,....son corps a disparu !

--- Quoi ! Mais c'est pas possible où est-il ?

--- L'autre jour, le Dr Custer avait fait tomber par terre une étude !

--- Sur le moment, je n'y avais pas prêté attention, mais il m'a bien semblé avoir vu les mots « Forêt » et « Émeraudes »

--- Et alors ?

--- L'Emerald Forest ! L'Emerald Forest est un mélange constitué de différentes plantes toxiques.

Le simple fait de le toucher peut provoquer la mort, mais s'il est dilué cent fois, ce poison, une fois ingurgité, peut simuler la mort durant plusieurs heures !!

--- Vous êtes en train de me dire...

---Qu' Iris Becker est bel et bien vivante...oui

--- Et la lettre !

--- ???

Je sortis la lettre de chantage destiné a Hassini, en la dépliant aussi vite que possible :

Steve a dû faire des photos d'Iris en train de coucher avec Hassini, et demander une rançon par la suite. Steve devait retrouver Hassini, celui-ci a flippé quand il a entendu Steve se faire assassiner, bien qu'il n'ait pas vu le meurtrier, il a fait le rapprochement avec son affaire et pensé qu'on l'accuserait de l'homicide de Steve et pourquoi pas d'Iris.

--- Mais pourquoi Custer a assassiné Steve, elle aurait eu la rançon de toute façon, par l'intermédiaire d'Iris ?

--- Certes, mais comme ça, Iris serait accusée du meurtre de Steve pour l'avoir doublé et récupéré l'argent!

--- Mais elle n'a pas l'argent !

--- Au contraire, je vous parie qu'en ce moment Hassini a de la visite ! Mais le vrai cerveau de tout ça c'est Lawrence Custer. Elle a fait croire à Iris qu'elles allaient prendre le large avec les tunes d' Hassini, car Iris était amoureuse d'elle. Iris s'est servi de Steve pour faire chanter le directeur. Elle lui à fait croire qu'elle partirait avec lui ...et l'argent bien sûr ; ce con a tout gobé.

En réalité elle comptait partir avec l'argent, mais, avec Custer.

--- Alors Steve était au courant depuis le début ? me demanda Guvier

--- Oui! Comme vous disiez tout à l'heure, il aurait fait « n'importe quoi pour elle »; Je pense que c'est Steve qui a commis le premier meurtre, car cela demande une certaine force pour pousser un homme de 85 kg. Je suis assez dubitatif pour les autres !

--- Iris ? Demanda Abby

--- Elle était.. enfin, elle est tordue... mais pas assez intelligente pour tuer !

--- Custer 'est une biologiste avisée, elle maîtrise très bien l'art du poison.;

--- entre autres...dit Abby en pensant à Allison.

--- Oui !... entre autre...répondis-je, nous étions sur la même longueur d'onde. Pauvre Alison. Maintenant que j'y pense, le collier devait faire partie de la panoplie sadomasochiste d'Iris, comme le fouet qui a également servi à la lacérer.

--- D'ailleurs Curveck en était la preuve, le poison n'était pas facile à réaliser, des connaissances scientifiques, et une grande faculté d'apprentissage s'imposaient...

Elle pensait sûrement faire accuser Steve en jouant sur sa jalousie,ou tout simplement...parce qu'elle lui en voulait... MERDE !

--- Je me suis permis de faire quelques recherches sur elle ; le Dr Custer n'existe pas, enfin plus. Elle est morte assassinée il y a quelques années. Son corps a été découvert récemment. Il était tellement mutilé, que toute identification le rendait impossible ! m'affirma Guvier

--- Seulement Custer n'est pas une femme...

--- Quoi ! Qu'est-ce que vous dites !s'exclama Abby

--- Où se trouve Novack, je dois le voir ! Tout de suite !

--- Oh mon Dieu ! Il est en salle de repos avec Custer, enfin si c'est bien son nom !!

Je me retournais vers le Docteur Guvier :

--- Fermez toutes les issues du bâtiment et vérifiez qu'il y ait des agents avec lui !!

IV

Lawrence Custer était frigorifiée, elle tentait de soutenir Novack dans sa douleur.

--- Putain ! Ça fait un mal de chien !

--- Qui aurait cru que c'était Lori, c'était une élève intelligente, avec de grandes facultés mais de là à en arriver là...

--- De grandes facultés !? Cette fille a tuer cinq personnes ! Le meurtre est un acte on ne peut plus lâche, il ne mérite aucune indulgence !

--- Excusez-moi, je me suis mal exprimée.

Elle fit le tour de la table où ils étaient assis et prit un paquet de cigarettes.

Novack s'étonna :

---Vous fumez, vous ?

--- En fait je les ai prises au professeur Matthiews ! dit-elle en souriant, comme s'il s agissait d'un secret de la plus haute importance.

--- Allez filez m'en une ! Âpres tout ça va pas me tuer !

--- Tenez Lieutenant !dit-elle

Elle lui tendit le paquet de cigarette. Il en pris une.

--- ….on ne sait jamais ! dit-elle en lui faisant un grand sourire.

Lorsque j'arrivais auprès de Novack, il était déjà trop tard, Novack était raide mort, une cigarette à la main... L'Emerald Forest avait fait son effet. Il avait était injecté dans la cigarette. La mort avait été foudroyante.

En me dirigeant vers un flic, qui gardait l'entrée :

--- Vous n'avez pas vu un étudiant sortir ?

--- Un étudiant....non !...mais à cette heure ci...Ah oui tant que j'y pense, il y a bien quelqu'un mais c'était le professeur Custer, elle était avec Novack, elle vous cherchait !!

--- Ça fait combien de temps qu'elle est partie ?

--- Juste quelques minutes !

Je sortis, mais il ne restait plus personne.

Le campus était calme, Layton enleva sa perruque, décolla doucement le latex qu'il avait mis sur le bout de ses doigts, afin de dissimuler ses empreintes, celui qu'il avait sur le visage, retira ses lentilles et enleva son maquillage. Iris l'attendait...enfin pas tout à fait... Elle attendait Lawrence Custer.

--- Iris ? Comment vas tu ?

A présent Layton n'avait plus besoin du transformateur de voix, que Le Dr Lawrence Custer utilisait.

--- Layton !..qu'est ce que tu fais là...

--- Je suis venu pour deux raisons :

--- La première bien sûr est de récupérer l'argent.

Iris serra le sac entre ses bras comme si Layton allait le lui arracher, et fit un mouvement de recul.

Elle venait de réaliser que Lawrence Custer, la femme dont elle avait était amoureuse, et qui l'avait poussée à manipuler Steve, pour avoir l'argent, n'était autre que Layton Manson, cette tête de nœud, que tout le monde ignorait ; que Steve frappait à longueur de journée, et qu' il ne manquait pas une occasion d'humilier. Après tout elle lui plaisait, elle sentait ses regards sur elle...Il avait besoin d'être près d'elle.

--- Et la seconde... ? dit-elle en tremblant.

--- Tu ne devines pas !?

Le sang d'Iris jaillit sur le sol. Sa tête se balançait sur le corps. Cette fois-ci elle ne se relèverait plus.

Un peu plus tard, un officier m'apporta une lettre qu'il avait trouvée en fouillant mon bureau.(procédure judiciaire) :

« Professeur, tout d'abord, ne vous inquiétez pas, cette lettre n'est pas empoisonnée, je préfère varier les plaisirs. J'ai beaucoup appris de vous ! ; mais en est-il de même pour vous ? Suis-je à la hauteur de vos espérances ? Où peut -être dois-je continuer à m'exercer! Je saurai mettre vos cours à profit soyez-en sûr. En attendant votre libération je vais travailler dur. A très bientôt. »

Je ne compris pas tout de suite :

Layton Manson (Alias, le détective Professeur Layton, et le criminel Charles Manson ), m'avait rendu coupable du meurtre de Lori (par balle), de Steve et de Curveck (par empoisonnement): Iris, Steve, et Novack étaient morts. C'était mes cigarettes, avec mon ADN, imbibé de poison, qui avaient tué Novack, cigarettes subtilisées par Custer lorsque elle se collait à moi au moment ou je poursuivais Lori. Personne n'aurait pu me disculper. Il restait bien le Dr Guvier,mais la seule chose qu'il avait vu était quand je tirai sur Lori, bien que je l'eut convaincu du complot de Custer, ainsi qu' Abby, ils n'aurait rien pu prouver. Le directeur quant à lui était en train de faire une déposition aux inspecteurs, les photos furent retrouvées, le scandale éclata. Sa crédibilité en avait pris un coup. Hassini perdit sa femme, son travail et Berracel ferma. C'est pas tous les jours qu'un macchabée vous vole 400.000S, alors qu'il vient d'être violé quelques semaines auparavant ; vous laissant dans une position, comment dire, un peu embarrassante.

Dehors près des voitures de police, un taxi s'arrêta à l'entrée du campus.

--- Taxi ?

--- Oui jeune homme !

--- Direction 271 Murderoad Street SVP

--- Vous êtes tout jeune diplômé c'est ça !

--- En effet, et avec mention !

--- Félicitation !

--- Merci , dit Layton, le sourire aux lèvres et la main posée sur le sac.

FIN



 

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