La Farce du Destin

Oyez bonnes gens comme aujourd’hui

Destin changea d’un homme la vie.

Glissade sur un tapis de bain

Provoqua néfaste tour de rein.

Un téton ancillaire, Dieu merci

S’offrit en salvateur point d’appui.

Hélas,  Dieu pris à parti ne put

Prévoir le jeu de l’Ange Déchu

Qui fit glisser la main maladroite

Jusqu’aux abords d’une grotte étroite.

L’index  égaré dans le buisson

S’accrocha à un sombre frison,

Déclanchant un magique sésame.

Ne soupçonnant pas le futur drame,

Ecartant les veloutées tentures,

Il frôla l’utérine encolure.

Soudain affriolée, l’amygdale

Envoya en multiples fractales

Au vit encore un peu rabougri

Injonction de sonner l’hallali.

Se déploya alors l’étendard

Que le Malin, avec un grand art,

Fourvoya en maintes cavités

Nichées en douces rotondités,

A l’abri d’une fourche soyeuse

Ou bien au creux d’une moue boudeuse.

Bien que versé en les fonds monétaires

Internationaux, ce dignitaire,

Victime du facétieux démon,

Epandit en l’accueillant piémont

Un excédent de liquidités,

Ceci en toute illégalité.

La diabolique conspiration

Mit le Père de la création

Dans un embarras fort délicat.

Effacer les coupables ébats ?

Trop tard, l’affaire courait le monde

En une cacophonique ronde.

Mais qui voudra croire, sur cette terre,

Qu’orchestrée par un démon pervers

Simple chute sur le carrelage

Fit éclater un si grand orage ?