La fille de l’après-minuit.
pardessuslajambe
Elle repousse souvent au lendemain, le moment de se coucher.
Et préfère la langueur de la fin de soirée à l'urgence du début de journée.
Le crépuscule est aussi bienveillant que l'aube est exigeante.
Elle borde le soleil et berce ses enfants. Puis arrête les heures et ralentit le temps.
Aujourd'hui va durer encore un peu.
La fatigue l'a abandonnée, ou ne l'a pas trouvée.
Le sommeil appartient à ceux qui dorment tôt, et boude ceux qui veillent tard.
Mais elle aime entendre les dernières volontés du jour d'avant.
Elle compte les étoiles, plus nombreuses et moins éphémères que les fleurs du voisin.
Parfois elle danse, parfois elle écrit. A côté de son thé qui refroidit.
Ce n'est jamais du temps perdu. Même quand c'est du temps pour rien.
Minuit c'est sa planque, cachée quelque part entre « trop tard » et « très tôt ».
C'est aussi souvent sa gueule de bois.
Demain est toujours beaucoup trop matinal.
Alors entre deux insupportables sonneries du réveil, elle l'insulte.
Elle maudit « 7h00 » qu'elle n'a pas entendu arriver.
Et se jure qu'elle ne sera plus jamais celle qui souffle la dernière heure de la maison.
Promesse de couche-tard.
Elle replonge tous les soirs.
Camée à ces heures de la nuit.
La fille de l'après-minuit.
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