La fin

jeffrey-gandhide

Pourquoi pas ?

- C'est répandu, certains te disent que tout s'arrête : la souffrance, la tristesse…


- Oui mais aussi la joie, les liens, les habitudes, les souvenirs, ...

- …

- Ce petit gâteau qui a si bon goût, les heures de jeux passées sur Resident evil, les fou-rires dans l'arbre (petite cabane très rudimentaire et remplie de souvenirs), et les après midi à se raconter des histoires…

- Oui mais là rien ne fait le poids, c'est trop dur. (Il finit sa phrase la voix tremblante avec quelques sanglots)

- (J'essaye de ne pas me laisser envahir par ma peine tout en lui montrant que y'a aucunes gènes à être mal devant moi) Et c'est vrai, rien ne fait le poids. Pas d'inquiétudes, je ne ferai aucuns discours sur la peine éphémère ou le mental guerrier.

- Humm (un sourire), toute façon je l'ai pas

- Personne ne l'as, c'est qu'une manière de pousser la poussière sous un tapis, et un beau jour quand t'as assez de courage pour faire le ménage, tu bouges les meubles et…

- Paf ! …le chien. (il rit)

- Oui (avec un sourire tendre). La seule chose que je peux te dire c'est que la mort stop tout, absolument tout, et tu ne peux même pas prendre conscience du soulagement de la peine... même dans l'agonie d'une mort lente et douloureuse. Et une fois que la mort est là, la conscience n'est plus.
Maintenant ce discours ne change rien à ta peine, et probablement rien n'aura de sens avant que tu y sois préparé. Et là, dans un bouquin, une vidéo, un texto ou les mots d'un pote : tu trouveras ta réponse.

- Et qu'est ce que je fais jusque là ?

- Je n'ai pas de conseils, y'a pas de solutions miracles et j'ai bien de la peine pour toi mais fit toi à la pulsion bien profonde, pas conscientisé. Celle qui te fait prendre ton petit déj le matin, t'amène sur le trône, te fais faire quelques tâches ménagères quand tu peux ou un peu plus que les rudiments de l'hygiène. Ton corps veut vivre...
Ton mental souffre, ton égo saigne mais ton corps continu d'avancer, et bientôt il aura envie de choses à nouveau. Toute petites au début et ensuite plus nombreuses et complexes.


- Combien de temps…


- Prends le temps qu'il faut, flemmarde, y'a pas de règles... Pleure si c'est nécessaire, pose toi toutes les questions possible, cherche à comprendre, accuses et blâmes si il le faut. Rejeter en bloc et blâmer c'est normal je pense, puis un jour quand on a assez de coffre et que le temps mets de la distance la tristesse s'installe, celle qui dessine très légèrement l'acceptation...


Il pose son front contre la vitre et sourit, un peu soulagé, puis la scène revient et dessine l'effroi sur son visage. Il pleure dans l'instant qui suit.
Je pose ma joue sur son épaule et regarde dans le vide.

- Y'a aucunes morales, c'est injuste.

Il penche sa tête pour toucher la mienne, le sanglot violent est passé.
Je reviens sur ma chaise. Lui sent son chocolat et prend une petit gorgée qu'il savoure…
Un petit plaisir, puis lentement il partira en quête d'autre petits plaisirs. Plus régulièrement.

- Appel moi, même sans intérêts, juste pour être là, avec toi.


Je me lève et le prend dans mes bras, un pincement au cœur me fait resserrer l'étreinte. Je ferme les yeux pour retenir des larmes.

En partant, je vois la serveuse qui lui apporte un croissant, visiblement touchée elle lui offre un petit réconfort.



La finGANDHIDE.

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