La fin du papillon

-nicole-

Papillon de nuit,
Tout de suie et de cendre,
La joie, la vie te fuient,
Tu ne fais que descendre.
Tes pauvres ailes grises
Luttent contre la fin.
Tu voudrais une brise,
Tu recherches un soutien
Mais l'air déjà fraîchit,
Le ciel blanchit, au loin,
Et, en catimini,
Sortent de tous les coins
Des bêtes qui te toisent,
Qui voudraient, pour manger,
Que vos chemins se croisent
De suffisamment prés…

Papillon de nuit,
Ton corps palpite encore,
Même au fond de ce puits
Ton cœur bat, toujours fort.
Il faudra que tu cèdes,
Que tu acceptes enfin,
Et qu'au jour tu décèdes :
Lutter ne sert à rien.
La Terre tourne toujours
Rien ne stoppe sa route.
Le cycle des nuits, des jours
Et de nos vies dissoutes
Ne s'arrêtera pas
Parce qu'une pauvre âme
Refuse le trépas
Dévorée par les flammes.

Papillon de nuit,
Tu es trop gris, trop terne
Pour supporter la vie
Lorsque le jour te cerne.
Qu'importent les souhaits
Qu'importe l'énergie
Que tu as déployée,
La source s'est tarie.
Et déjà l'aube pointe.
Ton souffle est laborieux,
De partout la mort suinte
Et envahit tes yeux.
Adieu espoirs, élans…
Personne ne va pleurer :
Tes cendres dans le vent,
Sont déjà dispersées…

 

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