La finale.

Christophe Hulé

Ce soir c'est la finale, enfin franco-française, désolé pour les footballers, tout le monde attend la fin du match, car c'est dans les tribunes que le spectacle se joue.

Jupiter ne descendra pas dans l'arène, ainsi en ont décidé les Gardiens du Temple enfin de la Sécurité, les Dieux du stade, même éphémères, devront bien subir les événements.

Manu sera sur l'écran géant, avec ou sans Brigitte.

Les jeux du stade valent bien les jeux du cirque d'antan, même si les gladiateurs y gagnent des millions, comme les grands patrons, qu'ils soient bons ou mauvais.

On annonce bien des choses d'ici à l'été, comme si on ne nous l'avait jamais faite.

Le chapelet des quinquennats, et plus des septennats ou des « trois jours », qui n'étaient en fait qu'un jour et demi, merci Jacquot !

Enfin, pour réchauffer les cœurs et mettre un peu d'ambiance, on pourra voir sur toutes les chaînes le couronnement de Charles III, cela fera peut-être oublier le 1er mai en France qui promet de bonnes heures de télé, les livreurs de pizzas ne vont pas chômer.

Et l'Ukraine me direz-vous ? Ben, on a pas qu'cà qu'à faire. Ils vont faire sans les chars promis par les Ricains.

Et puis l'actualité ne doit pas s'appesantir, il y a tant de sujets à traiter.

Chacun pense qu'il aura la fève et sera roi, de quoi ? Je suis sûr que vous pensez la même chose que moi.

Laissons l'international, il fera son chemin avec ou sans les Gaulois, mais c'est quand le New Deal à la française ?

On nous  fait croire qu'il suffirait de refaire la déco, comme la Première Dame dans le temple de la plus grande démocratie du monde, celle où on tire sur tout ce qui bouge ou lèvent les bras, comme pour la sempiternelle « politique de la ville », aussi inutile et coûteuse que l'EPR, ou les Jeux Olympiques dont plus aucun pays sensé ne veut être candidat, m'enfin quoi qu'il en coûte …

Puisons, puisons, nos petits enfants se démerderont, sauf si, d'ici là, la France est déclassée, comme un champ de maïs de semence, ces quelques fleurs qui font que tout bascule.

Le cauchemar grec, pour ne citer que celui-là, n'épargnera pas nos frontières, contrairement au nuage de Tchernobyl, nous a-t'on fait croire un temps.

Tout se paie un jour ou l'autre, on peut bien brûler des trottinettes ou taper sur des casseroles en attendant. 

Mais c'est qui qui nous a foutu d'dans ?

Mais c'est qui qu'a voté pour ceux qui nous ont foutus d'dans ?

Bon, je reconnais que la critique est facile, la demande de justice, entres autres, de dignité peut-être, et j'en passe évidemment, est bien supérieure à l'offre.

Le cheptel issu des écoles prestigieuses, qui elles aussi battent de l'aile, n'a strictement rien résolu depuis des décennies.

Je ne me prononcerai pas sur le nombre de décennies, car il varie sur les plateaux télé, au gré des sujets et des invités.

Et c'est quoi l ‘alternative ? On refait Woodstock ?

Allez parler de décroissance à un gamin de 6ème qui pleure parce qu'on lui a volé son portable, dont le prix équivaut, au bas mot, à la moitié d'un salaire moyen, ou peut-être au tiers ou moins pour les familles défavorisées, qui toucheront néanmoins les chèques, nouvelle arme du Gouvernement, qui permet au moins de grossir la dette un peu plus, mais avec discernement.

Des chèques en veux-tu en voilà, mais ce n'est rien au regard des aides aux entreprises, qui conchient les assistés du public, mais qui supplie l'État honni quand la trésorerie vient à manquer.

Les fourmis modernes n'ont pas vraiment d'états d'âme et accuseraient volontiers les cigales, fraudeurs, fainéants ou autres saltimbanque, n'est-il pas ?

Les comoriens ne veulent plus du retour de leur ressortissants, la France va couper les crédits et brûler les bidonvilles, c'est une entreprise largement déficitaire, mais le dépôt de bilan n'est pas admissible dans ce cas.

A moins d'indemniser les Mahorais, comme prime de licenciement sec, et de les laisser se démerder sans Pôle Emploi ou les protections de la République.

On pourrait aussi faire des Comores le 102ème département français, comme on dit, une bouche de plus ou de moins à nourrir.

Les Américains ne s'embarrassent pas trop de cette histoire de dette abyssale, le pire est qu'il se sortent plus vite et mieux des crises qu'ils ont eux-mêmes déclenchées.

Enfin, reste Macron I qui, dans sa grande sagesse, lancera un grand débat en visio-planétaire, pour trouver les solutions.

Vu le bordel en France, pas sûr qu'il y aura beaucoup de participants.

Enfin, il reste à l'élite, du petit bourg de campagne aux grandes puissances, la perspective de gueuletons au calendrier, tout en croisant les doigts pour que les peuples ne viennent pas gâcher la fête.

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