LA FLÛTE MAGIQUE : ACTE II

Sébastien Bouffault

La suite de la pièce déjantée :)

LA FLÛTE MAGIQUE

 

ACTE II

 

Scène 1 :

Patato, seul et les trois petits anges cachés.

Patato sort des sous-bois et s'assied sur un rocher, épuisé. Pour se détendre, il sort sa flûte à bec.

 

(air de la flûte à bec de Patato)

 

Les trois petits anges rigolent puis chantent en allemand.

 

Distique chanté :

 

Wer ist dieser Mann, der so schön Flöte spielt?

Er sieht so müde aus, wir fragen uns was es passiert.

 

PATATO :

 

Au secours, qui est là ? je ne distingue rien

Dans cette pénombre. Dîtes-moi nom d'un chien

Quel est votre prénom, date, lieu de naissance,

Ou bien département si vous venez de France…

 

1er CHANT :

 

Wir sind die drei Knaben,

Wir werden dir helfen

Wir geben dir Ratschläge,

Und zeigen dir den Weg.

 

Wenn du uns nicht glaubst,

wenn du uns nicht lobst,

Dann schau uns an,

Und denk schon daran.

 

Siehst du nicht in Mondschein

Unsere Heiligenscheine

La, la, la,

La, la, la,

Unsere Heiligenscheine

 

Für deine Suche,

Deine Versuche,

Du sollst tapfer sein,

Sehr listig und fein.

 

Wenn du uns nicht glaubst,

wenn du uns nicht lobst,

Dann schau uns an,

Und denk schon daran.

 

Siehst du nicht in Mondschein

Unsere Heiligenscheine

La, la, la,

La, la, la,

Unsere Heiligenscheine

 

Mach dich auf den Weg,

Denk niemals rückwärts,

Du wirst das schaffen

Tschüss, auf Wiedersehen.

 

 

Wenn du uns nicht glaubst,

wenn du uns nicht lobst,

Dann schau uns an,

Und denk schon daran.

 

Siehst du nicht in Mondschein

Unsere Heiligenscheine

La, la, la,

La, la, la,

Unsere Heiligenscheine

 

PATATO :

 

Que Dîtes-vous là-haut ? Vous pas parler français ?

Ils sont déjà partis. Leur mélodie m'a distrait.

Je me sens mieux d'un coup, une impression étrange.

C'est peut-être l'absinthe ou l'apparition d'anges.

Je me sens comme neuf, prêt á combattre encore,

A tuer des sorciers, à trouver des trésors …

 

Scène 2 :

Patato – Piou-piouno

 

Patato se met à jouer de la flûte à nouveau en dansant.

Il entend le bruit d'une autre flûte dont la mélodie fait écho à la sienne.

 

PATATO :

 

Que se passe-t-il donc ? J'entends comme un écho.

 

Les deux se mettent à jouer s'avançant toujours un peu plus près l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils entrent tous les deux en collision.

 

 

 

 

PATATO ET PIOU-PIOUNO:

Ah !

 

Ils se regardent comme deux animaux.

 

PIOU-PIOUNO:

Que fais-tu sur mes terres, habillé comme ça ?

 

PATATO:

Je m'en vais délivrer la belle Patata.

 

PIOU-PIOUNO:

Cela fait bien longtemps qu'elle a été tuée

La Reine de la Nuit n'a aucune pitié.

Tu devrais retourner chez toi mon pauvre ami

Afin de mettre en vain un péril à ta vie.

Cela fait tant d'années qu'elle fut enlevée…

Je n'ose imaginer dans quel état elle est…

 

PATATO:

A-t-on trouvé son corps et est-elle vraiment morte ?

 

PIOU-PIOUNO:

Je n'ai aucun doute. Disparue de la sorte…

 

PATATO:

J'ai la certitude qu'elle est toujours en vie.

 

PIOU-PIOUNO:

Et bien bonne chance ; pour moi tout est fini.

Y-a-t-il d'autres raisons qui te poussent à venir

Me rendre visite ?

 

PATATO:

                        Aucune autre m'attire.

 

 

PIOU-PIOUNO:

Dis-moi donc, est-ce toi qui empestes à ce point ?

A quand remonte donc, ami ton dernier bain ?

 

PATATO:

Il y a quinze jours. Quand je suis déprimé,

Je ne vis presque plus, j'oublie de me laver…

 

PIOU-PIOUNO:

Tu me sembles sympa. Je te montre un cours d'eau

À quelques pas de là, tu y trempes tes os,

Nous prenons le café ou du thé de Byzance

Bref nous prenons le temps de faire connaissance…

Je ne puis point parler à un voyageur qui

Pue autant, c'est affreux. Quand tu auras fini,

Viens me trouver ici, dans la clairière,

Et nous pourrons enfin sans odeur mortifère

Parler de ce projet de sauver la princesse…

Ah ! voilà du savon, imbibe-t'en la graisse

 

PATATO:

Entendu cher ami. Je reviens de ce pas.

 

 

Il part en direction de la rivière présumée. On entend des cris précieux car l'eau est visiblement très froide.

 

 

Scène 2 :

Piou-piouno,

 

PIOUPIOUNO:

Patata vivrait donc. A quelques pas de là,

Elle serait cachée.

 

Piou-piouno s'assied sur le médaillon de la Princesse.

 

                                   Ah, la vache !

Bigre, un noble portrait. Il faudrait que je sache

Qui y est dessiné ! C'est écrit tout en bas.

Il s'agit bien d'elle, la belle Patata !

Je n'aurais jamais cru qu'elle était aussi bonne

Lorsqu'on nous peint de dos, jamais on ne s'étonne

De se trouver joli. Regardez-moi ce teint,

Cette nuque adorée et ces cheveux déteints !

Je ne peux point lutter contre cette beauté,

Je vais participer, je vais la rechercher,

On ne peut pas lutter contre sa vraie nature.

Je prends part au voyage, en route pour l'aventure

Commence enfin pour moi, moi qui suis jardinier.

Il est temps de quitter mes poiriers, mes pommiers.

Cet homme là qui pue, m'amènera vers elle

Si elle vit toujours, elle sera ma Belle.

 

 

2e CHANT :

Air de Piou-piouno le charmeur.

 

Avec ces beaux muscles étincelants,

Toutes les femmes me désirent.

Elles me trouvent agréable et charmant

Parce que je les fais rire.

 

Qu'il est facile de séduire,

Dîtes seulement quelques mots

Parfois même sans rien dire

Elles vous tombent toutes sur le dos.

 

J'ai déjà séduit des tonnes de femmes

La méthode est bien connue de moi,

Il faut savoir déclarer sa flamme

En se prenant pour le roi…

 

De l'amour, bien sûr, de l'amour, bien sûr

Mais aussi de la beauté,

Vous verrez Messieurs dans cette aventure

Comment vous devriez procéder !

 

J'ai déjà envie de l'embrasser

De la serrer dans mes bras velus,

Dans mon oreille l'entendre murmurer

Que c'est à moi qu'elle tient le plus !

 

Scène 2 :

Piou-piouno, Patato

Il donne tout un tas de bisous dans le vide jusqu'à ce qu'il rencontre Patato qui ressort de son bain.

 

PATATO:

Je me suis fourvoyé, jamais je n'aurais cru

De trouver un PD dans ce sous-bois ténu.

 

PIOU-PIOUNO :

Moi, PD, pas du tout ! Je suis un Don Juan.

 

PATATO:

Je suis TO, PATATO. J'ai eu peur un instant…

 

PIOU-PIOUNO :

Moi je suis PIOU-PIOUNO, jardinier à mon compte.

 

PATATO:

Ah, tu vends des salades?

 

PIOU-PIOUNO :

                                               Pas que cela, j'ai  honte…

 

PATATO:

Mais que vends-tu alors ?

 

PIOU-PIOUNO :

                                               Du hasch, essentiellement.

On m'en demande assez : c'est la mode actuellement.

Au fait, j'ai réfléchi, Patata pourrait être

Encore de ce monde et attendre discrète

Qu'on vienne la sortir du trou où on l'a mise !

Vois-tu, je suis partant,je prends quatre chemises

T'accompagne partout pour chercher la Princesse.

Mais veux-tu bien de moi ? Dis-moi oui Ton Altesse !

Pour une tâche noble, on ne peut refuser.

J'ai l'impression d'aller sauver l'humanité.

 

PATATO:

Je suis heureux d'avoir quelqu'un qui me soutienne.

Je suis d'accord bien sûr,  plus il y a de chiennes

Et moins il y a d'os ! Prépare tes affaires,

Je ne veux point tarder car c'est bientôt l'hiver.

 

PIOU-PIOUNO :

Allons pour fêter ça, viens boire un cht'it canon.

 

Piou-piouno entraîne Patato au fond d'un bois.

 

Scène 4 :

Le Meneur, seul.

 

LE MENEUR :

 

PATATO, PIOU-PIOUNO se sont trouvés enfin.

Ils s'en vont délivrer PATATA disparue.

Mais avant de partir, tous les deux font le plein.

S'enivrant, s'empiffrant : ils ont vraiment trop bu.

 

Au bout de quatre jours, ils sont enfin parés.

Pour le grand voyage, ils ont le bide rond.

Ils pourront en effet, survivre sans manger.

Ce n'est pas mal pensé car le chemin est long.

 

Scène 5 :

Patato et Piou-piouno.

 

Les deux amis sont sur la route qui les mène au château de Sarabistro dont la femme est soupçonnée d'avoir enlevé Patata.

 

PATATO:

J'ai envie de vomir

 

PIOU-PIOUNO :

                                   Il faut serrer les dents,

Ton corps doit tout garder. Tu mourrais autrement.

 

PATATO:

Tu as été soldat ?

 

PIOU-PIOUNO :

                                   Dans une vie passée,

J'en ai vu des horreurs !

 

PATATO:

                                   Des jambes arrachées ?

 

PIOU-PIOUNO :

Des jambes mal rasées, je suivais les chanteuses

Qui motivaient les troupes, aucune plantureuse

Mais quelques gros boudins. C'est dangereux vois-tu

Pour les mécaniciens : elles leur tombent dessus,

C'en est fini pour eux !

 

PATATO:

                                               C'est vraiment dramatique.

 

PIOU-PIOUNO :

Non, c'est une opérette.

 

PATATO:

                                               Tu m'as l'air sympathique.

Faisons une pause. Je vais jouer de la flûte.

C'est un cadeau des fées, c'est une flûte en UT.

Elle est magique, en bois, et son timbre est unique

Mais il y a, je crois, une inscription magique.

 

PIOU-PIOUNO :

Une carte au trésor ? Alors ?

 

PATATO:

                                               Made in Taiwan

 

PIOU-PIOUNO :

Que cela peut-il bien vouloir dire vraiment ?

 

PATATO:

Vraiment aucune idée. Écoute un peu son son.

 

Scène 5 :

Patato et Piou-piouno et les trois petits anges.

 

Patato commence à jouer de la flûte. Les trois petits anges apparaissent et chantent en allemand.

 

3ème chant:

 

Wir sind die drei Knaben

Und sind sehr froh zu sehen,

Dass du schon einen Freund hast,

Euren Weg zeigt euch der Ast...

 

 

 

 

Auf Wiedersehen und Tschüß

Wir finden dich so süß

Denk an deine Prinzessin

Sie ist schon deine Freundin.

 

Auf Wiedersehen und Tschüß

Auf Wiedersehen und Tschüß

Auf Wiedersehen und Tschüß

 

PIOU-PIOUNO :

C'est quoi ce charabia ? On dirait de l'arabe.

 

PATATO:

Aucune idée, ça sonne un peu comme du souabe.

Je pense que c'est la langue de l'inscription.

 

PIOU-PIOUNO :

Le monde est mystérieux.

 

PATATO:

                                               Ah oui, tu as raison…

Des anges en tutu, un décor en carton,

Mais aussi un public d'où nous vient le pognon…

Le monde est mystérieux. Au fait, cher compagnon…

As-tu une femme ou une petite amie ?

 

4ème chant:

 

Je n'ai pas de copine,

Encore moins de femme

J'ai toujours la bibine

Quand très noire est mon âme.

 

C'est justement pour ça,

Que toutes m'appartiennent,

Étant libre, le choix

Est grand pourvu qu'on m'aime…

 

Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit neuf, dix, onze douze, treize

Pourvu qu'elles se sentent à l'aise,

Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit neuf, dix, onze douze, treize

 

Patato remarque une branche déposée sur le sol qui semble leur indiquer la direction á prendre.

 

PATATO:

Je suis vraiment bête. J'ai perdu ma boussole.

Mais cette branche là reposant sur le sol

Semble nous indiquer la direction à prendre.

Suivons-la, cher ami : il nous faut donc descendre.

 

 

 

(air de musique pour exprimer la progression dans la forêt, pleine de bruits mais une quête pleine d'enthousiasme)

 

 

FIN DE L'ACTE II

 

 

 

 

 

 

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