LA FLÛTE MAGIQUE : ACTE III

Sébastien Bouffault

Suite de ma pièce complètement déjantée :) Vous suivez toujours ??

LA FLÛTE MAGIQUE

 

ACTE III

 

Scène 1 :

Patata, seule

 

La scène se déroule dans le Palais de Sarabistro. On peut voir Patata qui á l'étage, enfermée dans une chambre. Au rez-de-chaussée un vaste hall avec un siège au milieu faisant l'office de trône.

 

(Air de lamentations de Patata)

 

PATATA :

Je m'ennuie à mourir dans cette chambre obscure.

Le papier peint est nul, criblé de moisissures.

Mais comment peut-on vivre en un endroit si moche ?

Comment sortir d'ici ? Si j'avais une pioche,

J'enfoncerais ces murs, je m'en irais très loin,

Je pourrais librement aller au petit coin.

Qui pourra me sauver, casser cette maison

Me prendre dans ses bras musclés qui sentent bon ?

Je pense à ce héros venu pour m'emmener

Sur son cheval tout blanc, sur des plages dorées,

Sous un soleil couchant, sous des milliers d'étoiles,

Loin de cette maison et de mes terres natales…

Nous dormirions tous deux dans une grande grotte

Peuplée de grands coquillages de toutes sortes,

Sans penser à demain, sans penser à hier

Oubliés les soucis, les problèmes d'ulcère.

Vivre une grande vie dans les bras de Musclor,

Et trouvez grâce à lui bonheur et réconfort :

Telle est ma volonté, tel est mon grand désir.

Puissiez-vous, Grand Seigneur, me donner ce plaisir !

 

CHANT 1ER :

 

Penses-tu à moi,

Ne m'oublie pas,

Je t'attendrai

Jusqu'à la fin du jour

Où je dormirai,

Dépêche-toi,

J'ai tant besoin d'amour.

 

CALVADOS entre dans la grande salle du trône qui était déserte. Il enlève ses habits et s'apprête à monter à l'étage rejoindre Patata.

 

(air de l'ivrogne)

 

 

Scène 2 :

Calvados, Patata (à l'étage)

 

Calvados ne chante pas mais parle en vers sur la mélodie de l'ivrogne. Il est effectivement trop bourré pour pouvoir chanter juste. EN fait, il ne dit rien car il est même trop bourré pour pouvoir prononcer le moindre mot.

 

 

 

Il frappe à la porte de la chambre de Patata.

 

PATATA :

Qui est là ?

 

CALVADOS :

                        Beurk Beurk Beuahh

 

PATATA :

                                                           Serait-ce mon héros ?

 

Calvados insiste en tapant e plus en plus fort contre la porte de la chambre. Il émet aussi des sons bizarres qui laissent à penser qu'il est sur le point de vomir.

 

PATATA :

Je ne peux point t'ouvrir car ici tout est clos.

Mais tu vas me sauver. J'ai prié notre Dieu

Pour qu'il t'envoie vers moi. Je n'en crois pas mes yeux,

Te voici déjà là. C'est vraiment du rapide.

J'entends que tu essaies de me sortir d'ici

De briser le verrou qui chagrine ma vie.

Je te vois à travers cette paroi épaisse.

Toi et tes abdominaux sans un poil de graisse.

Ton haleine est pure. Tu es blond aux yeux verts…

Tu sens le sable chaud bien qu'on soit en hiver.

 

Calvados prend les clés avec difficultés et ouvre la porte de la chambre. Patata fait un grand bon en arrière et se met à crier.

 

PATATA :

Quel malheur, Calvados. Quel horrible visage !

 

CALVADOS :

Ne vous offensez point car mon esprit est sage.

Je vous rends seulement une courte visite.

Je me sens un peu seul. Parfois même j'hésite

À me pendre au plafond. Vous pourriez sûrement

M'aider un petit peu en me montrant comment

On se doit d'être aimé. Je n'ai jamais su plaire.

C'est pour ça que je bois tant de vin et de bière.

Donnez-moi votre main.

 

PATATA :

                                               Hors de question, soûlard !

Retourne d'où tu viens ! Laisse-moi, vieux, pendard,

A mes lamentations. Laisse-moi donc croupir

Dans cette chambre noire …

 

Sarabistro entre dans la chambre du trône,  vêtu d'un grand manteau blanc qui symbolise la sagesse. Il s'apprête à rendre visite à Patata. Il entend les lamentations de Calvados qui essaient toujours d'obtenir un baiser de Patata dans l'espoir de savoir ce qu'être aimé signifie.

CALVADOS :

Vous me faites languir.

Ne sentez-vous donc pas cet amour qui m'anime.

La douceur de mon cœur, mon esprit magnanime ?

 

 

Scène 3 :

Calvados, Patata, Sarabistro

 

SARABISTRO :

Il suffit Calvados ! Laisse ma fille en paix.

Tu empestes l'alcool ! Laisse-nous s'il te plaît.

 

CALVADOS :

Je voulais m'assurer que tout était en ordre.

 

SARABISTRO :

Tout va bien, tu le vois.

 

PATATA :

                                               Il a failli me mordre.

Quel goujat, quel menteur ! Disparais de ma vue !

 

SARABISTRO :

Vous puez mon ami car vous avez trop bu.

 

CALVADOS :

Vous buvez comme moi et parfois davantage…

 

SARABISTRO :

Son esprit est troublé parce qu'il prend de l'âge,

Il est comme le vin. Gardes !

 

Deux gardes se précipitent  pour emmener CALVADOS qui titube.

 

                                               Emmenez moi-ça,

Et brossez-lui les dents. Il pue, c'est incroyable !

 

 

 

 

Scène 4 :

Patata, Sarabistro

 

PATATA :

Papa, libère-moi car je m'ennuie à mourir.

 

SARABISTRO :

Je fais cela pour toi. Tu ne peux pas partir,

Je te protège ainsi. Tu sais bien que ta mère

Qui te cherche partout, te ferait des misères.

Elle veut à tout pris te garder auprès d'elle

Me séparer de toi. Elle est vraiment cruelle.

Tu ne la connais pas. Ma tendre Patata,

Ta mère est méchante. Moi je suis ton papa,

Et je suis très gentil. Il ne faut pas, pour sûr,

Tomber, mon cher enfant, dans le côté obscur.

 

CHANT 2ÈME :

Ô Isis et Osiris,

Jéhovah et Allah,

Bouddha, Vishnou,

Jésus Christ,

Protégez-nous du mal,

Je sens poindre un combat final.

Donnez-nous la lumière,

Pour aveugler sa mère

Et vivre enfin

Dans un monde serein.

 

Ma chère Patata,

Ne m'en veux pas,

Tu dois rester

Quelques jours, enfermée.

Ta mère sinon

Tu couperais le chignon…

 

SARABISTRO :

Tu dois donc rester là. Calvados veillera

A ce que tu aies tout.

 

PATATA :

                                   Ah non ! Ce scélérat !

 

SARABISTRO :

C'est un ami dévoué bien qu'il sente l'alcool.

 

PATATA :

Il est très peu instruit, ne connaît pas l'école.

 

 

 

SARABISTRO :

Tu te trompes enfant, il connaît les grands crus,

Et des vins le bouquet, la robe et la vertu.

 

On entend frapper quelqu'un frapper à la porte. Sarabistro se dépêche de refermer la porte de la chambre à clé et redescend dans le hall pour voir ce qui se passe.

 

Scène 5 :

Patata (à l'étage), Sarabistro, la Reine de la Nuit.

 

SARABISTRO :

Qui frappe donc ainsi ?

 

LA REINE DE LA NUIT :

                                               Ouvre-moi sur-le-champ.

 

SARABISTRO :

Disparais de ma vue !

 

LA REINE DE LA NUIT :

                                               Je veux voir mon enfant.

 

SARABISTRO :

Retourne d'où tu viens, je ne veux plus te voir.

 

LA REINE DE LA NUIT :

Ouvre-moi sale porc ! Je brise ta mâchoire

Si tu ne mènes pas mes vieux os vers ma fille.

Je te ferais bouffer de la langue aux lentilles,

Je niquerais ton dos et te ferais gober

Après les avoir cuits tes deux grands yeux pochés.

Ouvre-moi salopard !

 

Elle réussit à ouvrir la porte. Sarastro fuit en courant en appelant les gardes qui ne viennent toujours pas. La Reine de la nuit crie le nom de sa fille partout dans la maison. Elle monte à l'étage et parvient à ouvrir le cadenas maintient la chambre close.

 

Barre-toi bon à rien !

Laisse-moi enfin seule aux côtés de mon bien.

 

 

Scène 6 :

La Reine de la Nuit et Patata.

 

LA REINE DE LA NUIT :

Comment vas-tu chérie ? Reconnais-tu maman ?

 

Elle sort un hochet de sa poche.

 

Voici ton petit jouet tout beau et tout marrant.

 

La Reine de la Nuit agite le petit hochet d'une manière ridicule.

 

Mais ne reste pas là. Viens me voir ma chérie.

 

Patata va dans les bras de sa mère en pleurant.

 

C'est donc là que tu dors ? Sur un lit si pourri ?

Tu le vois Patata, ton père est une ordure.

Suis-moi dans mon château, goûter à mes dorures…

Chez moi, mon bel enfant, ta chambre sera grande,

Déjà plein de bijoux et de cadeaux t'attendent…

Que dis-tu de cela ? Es-tu prêtre à me suivre ?

 

PATATA :

 

Cela fait si longtemps. Je ne peux pas survivre

En un pareil endroit.

 

 LA REINE DE LA NUIT :

                                   Alors viens avec moi !

 

PATATA :

Cela fait si longtemps.

 

LA REINE DE LA NUIT :

                                   J'ai tant besoin de toi.

Je comblerai ton cœur de l'amour maternel

Et parerai ton corps de diamants éternels.

Tu goûteras enfin aux plaisirs de la vie

Et ta chambre sera tout emplie de Barbie.

Tu auras le bonheur que tu n'as jamais eu

À cause de ton père impuissant et têtu.

Viens vers moi mon enfant, il ne faut point penser.

Jette-toi dans les bras de ta mère esseulée.

 

CHANT 3ÈME :

Chant de la Reine de la Nuit, diabolique.

 

Et par le présent chant, je te fais le serment

De ne point t'enfermer et de t'aimer vraiment.

 

Ton père est trop cruel, tu dois t'enfuir d'ici,

Car ça commence en fait, à sentir le roussi.

 

Partons dès maintenant, prépares tes affaires,

Profitons de la nuit, pour semer le mystère.

 

PATATA :

Cela fait si longtemps.

 

LA REINE DE LA NUIT :

                                                           Tu commences à plaire.

Allez, prends tes fringues. Non mais quelle galère,

Je ne t'ai pas élevée pour jouer la pisseuse

Et donne-moi la main en restant silencieuse.

 

Elles descendent. Patata se débat. Tout à coup, Sarabistro revient avec des gardes et somme la reine de la Nuit à quitter le domaine.

 

Scène 7 :

La Reine de la Nuit, Patata, Sarabistro et des gardes.

 

SARABISTRO :

Tu n'iras pas plus loin, ma vieille prostituée.

Tous mes soldats sont prêts enfin à te tuer.

Mais lâche Patata, je ne veux pas que gicle

Sur sa joue tes boyaux.

 

LA REINE DE LA NUIT :

                                                           J'ai le menstruel cycle !

 

SARABISTRO :

Tu es dégueulasse. Soldats, à mon signal…

En joue, vous êtes prêts ?

 

LES SOLDATS :

                                               Oui mon général…

 

La Reine de la Nuit parvient à se dérober de la situation et à rejoindre une fenêtre de laquelle elle s'écrit.

 

 

LA REINE DE LA NUIT :

Je reviendrai connard. Attends donc quelques jours.

Ta belle Patata, sera parée d'atours

Et dansera pour moi dans mon nouveau Bordel,

Devant des vieux jouissant devant cette pucelle.

Elle est mon bien, tu sais. Je la ferai, ordure,

Pencher du bon côté de la puissance obscure.

 

Rire satanique.

 

PATATA :

Je n'ai pas tout compris. Son langage est si cru.

Mais j'ai cru quelque part entendre le mot nu.

 

SARABISTRO :

Tu dis n'importe quoi. Comprends-tu maintenant

Pourquoi il valait mieux t'enfermer si souvent ?

Patata pleure et se jette dans les bras de son père.

(Air musical de la réconciliation)

FIN DE L'ACTE III

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