La fontaine

Aurore Rodi (Ancienne Alice Gauguin)

Le début du texte en gras, a été trouvé comme inspiration sur le site http://www.alloprof.qc.ca/BV/Pages/f1580.aspx qui est merveilleux. Tout le reste est de moi.

Monsieur Tanguay était inquiet. Pourquoi sa femme ne rentrait-elle pas à la maison? Ce n'était pas dans ses habitudes. Lui était-il arrivé quelque chose? Malheur! Il ne saurait vivre sans elle. Il se rongeait les sangs. Il devait se calmer. Elle ne devait tout simplement pas avoir vu l'heure passer. Il se frottait les mains moites en tentant de contrôler sa respiration. Tout allait s'arranger. Il fallait que tout s'arrange...​ Il est vrai que ce monsieur avait pour habitude d'angoisser pour un rien. Tant de suffocations pour quelques minutes en plus d'absence. C'est que toute la journée, il l'attendait. Il ne travaillait pas, elle si. Il faisait les cent pas, regardait la télévision, et s'armait de patience. Seulement ce soir là, il était bien vingt heures, et la belle n'était toujours pas là.

Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'elle avait trouvé, un jardin des délices, et s'y promenait à sa guise, sans voir le temps passer. Elle avait pour habitude d'emprunter l'allée Voltaire pour rentrer mais, sous l'effet de la canicule poignante, elle avait préféré choisir un chemin ombragé. Elle était donc passée avenue des Alizés. Jamais, elle n'avait fait attention à cette route. Encore moins au jardin fleuri qui se trouvait en son coin.

A cette apparition, elle avait décidé de se rendre sur le lieu. Il fallait qu'elle sache : pourquoi toute personne qui y entrait y sortait avec paix. Elle se promenait alors au milieu des acacias et des lilas. Jusque là, rien d'extraordinaire. 

Elle s'enfonçait dans un labyrinthe de fleurs, toutes plus belles les unes que les autres. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'en bout de chemin, se trouvait là une source.

Une source d'eau pur, un Salut du soleil. Tout à son intérêt, elle fit fi des regards et se jeta à l'eau. Il fallait faire respirer sa petite robe pourtant légère, il fallait se mouiller, il fallait s'éponger. 

A la suite de son aventure, qui pour elle semblait déjà extraordinaire, une grand mère sans doute, s'approcha d'elle.

"Vous avez trouvé là la source d'or. Maintenant que vous y avez goûté, vous serez heureuse jusqu'à la fin de vos jours, à condition que vous aimiez votre homme à n'en plus finir et à ne jamais le chagriner".

La femme de Monsieur Tanguay était stupéfaite. Elle croyait fortement aux prophéties. Surtout que la vieille femme ne pouvait la savoir mariée.

Alors elle se promit d'idolâtrer son homme, de lui faire la cour tous les jours et de le câliner.

C'est ainsi qu'elle reprit le chemin de la maison, et que son cher mari n'allait plus point s'inquiéter.

La grand-mère quant à elle, rigolait doucement ; c'est qu'elle avait bien vu l'alliance, et essayait tout simplement, de rendre les gens heureux. La fontaine de Jouvence n'était qu'une apparence.

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