La froideur de novembre

leternelle-insatisfaite

Je rêve de mains frivoles, de baisers d’innocence. De regards qui tiennent plus loin que le bout de mes cils. Je rêve de tout cela, et de toi. Je m’imagine dansant sur tes mots, je vois mes lèvres dessiner tes sombres nuits. J’aperçois des yeux devenir étincelles quand tu prononces mon nom.

Je rêve de tout ça.

Je rêve de ne dépendre que de moi. De prendre tous mes vêtements et ma brosse à dents et de tout quitter, pour moi. Je veux partir étudier loin de tous ces soucis. Je veux entretenir la place vide mon lit, y être nostalgique, mélancolique. Je veux rentrer tard le soir, seule et amoureuse de cette liberté.

Oui, je rêve de tout ça.

Les contradictions dorment sur mes paupières. Elles y dansent, s’y plaisent. S’endorment tellement le rythme y est lent et incohérent. Les débalancement y sont fréquents. Trop. Mes désirs se noient à mes rêves qui eux tourmentent mes nuits. Je veux aimer, je veux être bien. Je veux être elle, elle qui était, il y a longtemps. Si longtemps, Moi.

Ton âme, ton intellect, tout est parfait. Tes réponses, arguments, paroles. Tout. La manière que tu prends soin de mon corps. La façon dont tu parles de moi sans ressentiments. La chance dont tu me vois, fidèle à tes yeux. Fidèle à tes idéaux. Pourtant, j’y arrive pas. J’arrive pas à me laisser aller, à me laisser voler dans les cieux. Un filtre se forge entre toi, entre moi. Nos corps. Pardonne-moi d’être si insensible, d’être malhonnête, de me servir de toi pour mettre une croix sur une époque. Pardonne-moi de n’être qu’encore qu’une fille de passage, pardonne-moi de n’être que le saveur de ton mois. Pardonne-moi de n’avoir été que la fille qui faisait de ces nuits de novembre, de douces nuits d’amours.

Pardonne-moi d’être incohérente. Pardonne-toi M, d’être le résultat de ton dégoût humanitaire. Pardonne-toi M, de n’être qu’encore qu’insatisfaite de l’amour qui se plonge en toi…

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