La Goutte d'or j'adore
Aime Nouma
La Goutte d'or ,j'adore !
J'avais une fille une fois dans le 18ème, une poissonnière un peu bohème,/
une grande brune au corps de sirène qui sentait si bon la crème/
Cette belle poulette créchait rue Custine et s'appelait Poulet:
Ernestine, "Titine" Poulet/
Et elle aimait qu'"on l'aime comme son coin du XVIIIème:
"La Goutte d'or j'adore!"
Et elle aimait qu'on l'aime , qu'on l'aime, qu'on l'aime , qu'on l'aime, qu'on l'aime.
Fille de poissonniers et fan de Boris Vian,les jours elle écumait de rage
en ouvrant et écaillant moultes huîtres, moules, coquillages,
bars ou loups de mer, maquereaux, merlus, merlans/
Mais les soirs elle écumait les bars au delà de la rue de Clignancourt
en éclusant cul sec du blanc sec de la cuvée de la goutte d'or
et en écoutant des voix d'or venant tour à tour d'Oran
, Doul, Dakar, Accra, Lagos, Kin, Bamako ou Abidjan.
Et elle aimait qu'on l'aime comme son coin du XVIIIème :
"La Goutte d'or j'adore!"
Et elle aimait qu'on l'aime , qu'on l'aime, qu'on l'aime , qu'on l'aime, qu'on l'aime!"
Avec mes tas de gros bobards et mon look un peu loubard
malgré mon parler fleury
, je n'ai pas tout de suite décroché de rencard
avec celle qui allait devenir "Mon p'tit poussin, ma chérie"
"Tu parles, t'as trop la gouat.. la gouaille d'un roublard,
d'un titi !"qu'elle m'a dit, j"'ai d'jà donné jessain frères non merci!"
Réflexion surtout dûe aux affre de la douleur de sa séparation d'avec son doudou,
un acteur camé nommé Léon renvoyé loin labat chez lui vers Tombouctou
Mais je me suis vu monter très haut dans son estime
quand on a embrassé le sujet des confessions intimes:
Boudhisme, Islam, Animisme, Judaïsme, Christianisme.
Elle était allé à Chartres et faisait son culte à la Chapelle
, invoquant pêle-mêle les Saints Matthieu, Bruno, Jérôme et Luc,
mais c'était Saint Bernard son préféré
Le protecteur des sans-papiers
(Lol)
Elle aimait aussi le cinéma,
genre les vieux films de Franck Caplat,
surtout ceux sur la vie dejean extra-Ordener.
Elle n'aurait pas gagné le concours Lépine, Ernestine,
Mais elle aimait qu'on l'aime comme son coin du XVIIIème
"La Goutte d'or j'adore!
"Et elle aimait qu'on l'aime , qu'on l'aime, qu'on l'aime , qu'on l'aime, qu'on l'aime!"
"Charbonnière est maîtresse chez elle!" hurlait elle
à ses frères qui Bd Barbès inspectaient chaque ruelle ,
montait même des gardes
pour nous surprendre comme par mégarde.
"Vous êtes pires que des poulets"
L'aîné Pierre l'ermite, le Boudha de la famille,
boute-en-train sur Canal après avoir boursicoté chez Suez
et bourlingué à son aise de Panama à Manille.
Pierre Budin coup le calice jusqu'à la lie
de nous trouver elle et moi , nus dans son lit.
Il faillit même crier à l'hallali.
Mais voilà moi ,je suis en vie
car mon Zamba est aussi grand que Dieu ,Allah ou Jehovah.
Le puîné , Emile Duployé sous le choc de mon irruption dans leur foyer.
N'aimant pas faire le coq par nature
,(Emile Poulet) un jour se fia aux dires d'une diseuse de bonne aventure
croisée dans la rue Myrha et qui mira-ge ou mira-cle
était un homme.
Un belhomme baptisé Bervic Stevenson
pour lequel (coming out )Emile répudia sa femme Sofia.
Les suivants Jean, Robert, la paire, plus qu'enrobés, quasi obèses
, ex scouts et ex skateurs, toujours prêts d'hab à se mettre en scène
et à poser des lyrics de rap obscènes.
Les jumeaux restaient muets comme des carpes
ne pipant pas un mot, cherchant l'attitude Rap
Hip-Hop ad hoc à adopter avec leur grande frelote.
L'ultime rejeton de la lignée des Poulet,le petit dernier
, Marcadet projets dans l'immobilier
.Construire de richomme sweet home pour bobos et nantis
sans tenir compte de l'avis
des indigènes et autochtones du quartier avec lesquels il a pourtant grandi
.Il aurait même des appuis à la Mairie et parait-il ainsi va la vie à Paris
Et Ernestine...?Et Ernestine ? et Ernestine?,,
Elle aimait qu'on l'aime comme son coin du XVIIIème :"La Goutte d'or j'adore!"Et elle aimait qu'on l'aime , qu'on l'aime, qu'on l'aime , qu'on l'aime, qu'on l'aime!"
Voir la parenté avec le si drôle prodigieux Alain Mabanckou dans "black bazar"
· Il y a plus de 14 ans ·Olivier Memling