La haine prend parfois le dessus sur l'amour.

delphine

Le bureau des plaintes ne s'est jamais fermé. A croire qu'ils n'ont aucune dignité. A croire qu'ils ne réfléchissent jamais. A croire qu'ils ne se rendent pas compte de leurs futilités et qu'ils demeurent toujours insatisfaits et stupides. Je les hais tous. Un à un. Tous ceux-là. Vous. Vous, à qui j'avais donné ma confiance, à qui je disais tout, vous, à qui je ne cachais rien. Vous que j'aimais comme ma deuxième famille pour remplacer ce qui n'allait pas dans la mienne et atténuer les coups lorsqu'ils me blessaient. Je pensais que vous étiez capable de supprimer ma douleur, que vous étiez assez matures pour m'aider. Mais comme tu l'as si bien dit, ce n'est rien ce que je vis. C'est sur. Tu n'es pas là. Tu ne ressens pas le mal au quotidien. Tu ne vois pas mes yeux qui ont peur de ne plus la revoir. Tu ne perçois pas ma tristesse lorsqu'elle part. Tu ne réalises pas mon inquiétude. Tu ne te rends même pas compte que si elle aussi s'en va, je suis seule car je n'ai plus personne. Vous êtes tous centrés sur vous même. Tous à songer à votre propre intérêt et à venir m'en faire une thèse hautement philosophique. Sauf que vos problèmes, je n'en ai plus à faire. Vous vous moquez de ce que j'endure. Vous vous en tapez tellement que vous ne prenez pas de mes nouvelles. Vous préférez ignorer qu'une personne que vous prétendiez être votre amie souffre et qu'elle ait besoin de vous. Bien trop dur de vous engager, de venir me soutenir, magnifique preuve de lâcheté. Je ne vous pardonne pas. Je ne vous pardonnerai plus. Je ne peux vous excuser. Jamais je n'ai fait cela à quiconque. Jamais je ne l'aurais abandonnée quand son père était malade. Jamais je n'aurais tenu de tels propos.
J'accepte tout. Mais sachez que je ne rends pas les coups. Je me contente de vous quitter et de ne plus vous regarder. Certes, on souffre toujours un peu de perdre des amis après plusieurs années dont on croyait ne jamais se séparer. Aujourd'hui, je n'y pense plus. Mon cœur reste amer à votre reflet de glace face à mes larmes. Il s'avère que j'ai d'autres raisons de pleurer. Je ne suis sans doute pas modeste, mais je sais ce que je vaux et je sais aussi ce que j'ai fait ou pas fait. C'est sûrement stupide, cependant, je vous en veux énormément.

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