La Libération de Céline

loulourna

27-La libération de Céline-Ch. 26

Devenue l’ombre d’elle-même, Céline se déplaçait dans son appartement comme une étrangère à la veille d’un long et pénible voyage. Visiblement fatiguée de cet éternel bégaiement de l’histoire, à partir du mois de juin 1941, Céline ne quittait plus sa chambre. Arlette eut beau essayer de l’intéresser à la boutique, rien n’y fit. Ces paroles d’encouragement furent vaines.

---Arlette, je t’en supplie, ne t’occupe pas de moi. Il y a longtemps que je suis fatiguée de cette vie. Il est temps que toi et ton frère respectiez ma volonté. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour vous élever... probablement très mal. La seule chose que je te demande c’est d’arrêter de te battre avec ton frère. Je ne dis pas que son utopie est bonne, mais la tienne probablement non plus. Sous le couvert d’idéologies qui veulent dans un futur lointain le bonheur des peuples, des millions de gens sont, aujourd’hui, interdits de bonheur individuel. Vos chimères sacrifient, assassinent, réduisent en esclavage et condamnent les êtres humains à une vie de misère. Rappelle-toi qu’il est plus facile de promettre que de donner. Si un jour - je ne te le souhaite pas - tu étais plongé dans l’affliction par une perte insupportable, tu comprendras que tu es seule au monde et qu’aucune philosophie, qu’aucun parti politique, même pas Dieu, ne pourra te venir en aide. Je sais que bientôt, j’aurais quitté ce monde insensé. Le seul conseil que je peux te donner, c’est de profiter du bonheur qui passe à ta portée. Moi, je ne compte plus, ma petite fille. Vous les jeunes, vous vous engagés dans des causes que vous croyez justes et pourtant elles sont stériles... vous vous préparez à de grandes douleurs. Après un silence,--- Dans le bas de ma garde-robe, tu trouveras un paquet et une boîte de souvenirs ; lettres, photos...Prends en bien soin et si tu dois les transmettre, assure-toi que la personne en est digne, si non brûle tout.

Je ne veux pas que tout ce qui a fait ma vie tombe dans n’importe quelles mains. Je préfère les voir réduire en cendre.

Le 18 juillet, après un calvaire de 26 ans, Céline, le cœur épuisé par un trop plein d’amour inassouvi accéda définitivement à la sérénité et la paix. Arlette était près d’elle et lui tenait la main. À l’ultime moment, elle vit un sourire éclairer le visage diaphane de sa mère, et ses lèvres livides murmurèrent ”Adrien “. 

Arlette pleurait à chaudes larmes, elle pleurait sur la vie volée de

Céline. Elle et son frère n’avaient rien fait pour soulager ces dernières années de vie et avaient peut-être même précipité sa mort avec leurs éternelles querelles politiques. Quelques jours encore avant qu’elle ne s’enferme dans sa chambre, Céline s’étaient énervés et ses cris s’entendirent jusque dans la rue, ---Comment un frère et une sœur peuvent-ils être aussi dissemblables. Lorsque l’un dit blanc, l’autre dit noir. Je ne veux plus entendre vos stupides batailles politiques. Vous ne vous rendez même pas compte, que l’un comme l’autre, vous êtes persuadé de détenir la vérité alors que vos idées sont diamétralement à l’opposer. Arlette je ne veux plus t’entendre dénigrer François. Je sais qu’il t’est insupportable, mais je t’en prie ; arrête. Arlette avait répliqué,--- Il ressemble à un goret avec ses yeux rapprochés en billes de loto. J’ai toujours l’impression qu’il me déshabille du regard. Et toi aussi, maman, tu ne vois pas comment il te dévisage ; et quand je dis dévisage c’est pour être polie. Pouah ! Il m’horripile. Comment peux-tu recevoir ce sale type chez toi, tu ne vois pas qu’il entraîne ton connard de fils sur une pente dangereuse.

---Sans lui, Julien ne serait peut-être pas ici. 

Julien intervint,---C’est vrai, tu devrais lui être reconnaissante. Sans lui je ne serais pas ici, mais prisonnier quelque part en Allemagne.

Arlette avait rétorqué, ironiquement--- C’est ça, je devrais être reconnaissante. Si tu étais prisonnier en Allemagne, au moins on saurait où tu es. Là-bas tu ne ferais pas des bêtises.

D’une voix fatiguée, elle regardait ses enfants,--- Arlette je t’en supplie arrête de faire enragé ton frère. Je vous supplie d’arrêter. Vous vous battez sur tout : vous restez chacun dans votre petite chapelle : La gauche, la droite, le socialisme, le communisme, le fascisme, le racisme . Vous êtes l’image de la France. Quand je vous regarde, ça ne me gêne pas que les Allemands occupent Paris ; la France mérite son sort. Le pays est occupé... pourquoi pas ? C’est en 1914 que les Allemands auraient dû le faire. Votre père serait toujours vivant. Des hommes en uniformes “vert-de-gris” ou “kaki”, ou est la différence ? De droite ou de gauche, fascistes ou socialistes, je les mets tous dans le même panier. Nos hauts dignitaires de la République et nos meilleurs soldats, pactisent et se mettent au service de nos ennemis et tu voudrais que je prenne parti dans ce foutoir qu’est devenue la France ? Je suis fatiguée de tout ça, j’ai envie de vomir. La veille de l’enterrement, Arlette faillit jeter un œil sur les reliques de Céline, mais au dernier moment le courage lui manqua ; elle n’examina le contenu de cette boîte que 4 ans plus tard, après avoir rencontré Lucia Grünwald.

Par une pluie battante, au cimetière du Père Lachaise, devant le trou béant de la tombe de Céline, Arlette et Julien sous un grand parapluie noir se tenait par la main.

 La jeune femme avait le cœur lourd. Elle regarda son frère dont les yeux n’exprimaient que de la haine sur un visage sans larmes. Julien aimait profondément sa mère. Silencieux il rendait les « métèques » responsables des malheurs de sa mère. Son enfance, son adolescence avait été marqué par le souvenir d’une maman inconsolable qui avec le sentiment d’avoir été bernée par des incapables qui avaient mutilé et dénaturé sa vie. Il avait une vague idée de ce qu’il fallait faire et que l’occupation allemande était une opportunité qu’il allait saisir. Ils allaient faire payer aux vrai coupables, la vie gâchée de ses parents : cette certitude le réconforta.

Quelques jours plus tard, devant un Chirouble à La Tartine, rue de Rivoli. lorsque François proposa à Julien de profiter des relations de son père pour se faire un tremplin vers la gloire et la fortune, ce dernier avaient eu le temps de réfléchir et devinait confusément que dans cette nouvelle situation politique, il avait un rôle à jouer.  ---Tu comprends, mon petit Julien, il y beaucoup de pognon à se faire... Julien n’avait pas les mêmes visées que son copain ; l’argent et la gloire ne l’intéressaient pas. Son seul but était d’aidé Pétain, un vrai militaire, gloire de la grande guerre, sauveur de la France, à nettoyer le pays de toute sa racaille. ---Arrête, le coupa Julien, tu n’as pas besoin de me convaincre, je suis totalement d’accord avec toi et si ton père, grâce à ses relations peut nous aider, alors allons le voir.

--- Julien, cette fois-ci nous sommes du bon côté du manche et je suis persuadé que nous allons faire de grandes choses ensembles.

---Je te le répète, tu n’as pas besoin de me convaincre. Qui sont les amis de ton père ?

Tous de bons patriotes. François les énuméra sur ses doigts ; Fernand de Brinon, Jacques Doriot, Marcel Déat et d’autres encore ; tous proches de Laval, que du beau monde.

Julien ne trouva qu’à dire,---Mazette !

Ils trinquèrent à leur avenir.

Louis Constant, un sous-fifre ; organisateurs du service d’ordre des réunions et manifestations des adhérents et sympathisants du PPF (Parti populaire Français) dirigé par Jacques Doriot, reçu François et Julien. Après une brève discussion, Louis Constant comprit très vite que les deux jeunes gens ne rêvaient que de casser du juif et du communiste. Ce n’est pas ce qui l’intéressait. Il avait surtout besoin de colleurs d’affiches, et des distributeurs de L’Émancipation Nationale, le journal du parti. Il leur fit comprendre qu’avant de faire de grandes choses ils allaient faire leurs classes. Au printemps 1942, François, avoir collé une unième affiche s’arrêta net et regarda Julien qui s’acharnait à appliquer la colle à papier sur des affiches anciennes.--- J’en ai marre des boulots minables ce n’est pas en collant des affiches que notre avenir est assuré. Mon père m’a dit de me méfier : Doriot est en train de bourrer le crâne à des gars comme nous pour les pousser à s’engager dans la LVF. Je suis anticommuniste, mais pas au point d’aller me faire percer la paillasse sur le front de l’Est. Et puis j’en ai marre de Paris. Qu’en penses-tu ?

Julien jeta son pinceau dans le pot de colle et s’essuya le front.---Qu’est ce que tu t’imagines, que je m'endors sur ma gloire de colleur d’affiches débiles. Nos pensées se rejoignent, j’ai peut-être une porte de sortie. La semaine dernière, lors d’une réunion du parti, j’ai sympathisé avec un gars qui peut nous aider ; il s’appelle Poinsot, son oncle est commissaire à Bordeaux.

---Bordeaux ? N’importe où, du moment qu’on se casse de cette ville merdique : on n’arrivera à rien ici. Qu’est-ce ce qu’il fait ton copain ?

---Rien encore mais son oncle va le faire rentrer dans la police. Si tu veux je peu lui demander de nous pistonner.

---Encore un uniforme, non trop peu pour moi.

---Il m’a parlé de flic en civil. C’est une police parallèle qui enquête sur des dénonciations.

La volte-face de Legros fut spectaculaire.---Banco ! rentrons dans la police.

Dans les années qui précédèrent la guerre, à deux pas de chez Arlette, aux 17 de la rue du temple, un organisme l’AJ A (L’aide aux enfants juifs réfugiés d’Allemagne) accueillait, des enfants des familles juives persécutés dans leur pays. Arlette accordait bénévolement une grande partie de son temps libre à ces malheureux et entendait de leurs bouches les exactions, humiliations et brimades de toutes sortes subies par les juifs et les opposants au régime hitlérien. Ils racontaient à peu près tous la même histoire ; les boutiques juives saccagées par les S.A., les synagogues brûlées, les gens battus dans la rue, des disparitions...se nombreuses disparitions.Des rumeurs laissaient entendre que les juifs étaient regroupés à l’est pour y travailler. À travers leurs récits, Arlette s’était très vite fait une opinion sur le national-socialisme. Une fois en France, ces enfants étaient coupés définitivement de leur famille. Le lendemain du premier décret contre les juifs étrangers, le 4 octobre 1940, les enfants furent placés anonymement dans des familles d’accueil et l’association mit la clé sous la porte. Le 2 juin 1941, le commissariat aux questions juives organisa la spoliation des biens et s’associa à l’administration nazie pour recenser les juifs de France. En 1942, les déportations vers l’est pouvaient commencer. Par ses relations avec l’ex-AJA, Arlette organisa le départ de plusieurs familles de Paris vers la zone libre. Révoltée par l’ignominie de cette France collaborationniste, elle voulait faire plus pour son pays, mais elle ne savait ni quoi, ni comment.

Le samedi, 6 octobre 1942 à 17h30, au 33, rue des Blancs Manteaux. le dring ! dring ! à répétition de la sonnette fit sursauter Arlette. La surprise de se trouver nez à nez avec Pierre la laissa sans voix et sans réaction. Elle resta quelques secondes complètement pétrifiée. Depuis deux ans, elle rêvait de cet instant sans vraiment y croire et pourtant il était là, devant elle, un large sourire barrait son visage. Reprenant ses esprits, elle se jeta dans ses bras et failli l’étouffer par ses embrassades. Les quelques heures suivantes passèrent sans paroles inutiles. Ils ne virent pas le temps passer et lorsqu’ils reprirent leurs esprits il était minuit passé. Arlette prépara à dîner pendant que Pierre lui raconta son aventure. Lorsqu’il eut fini, Arlette d’une voix sans réplique ne dit qu’une courte phrase --- Je veux t’aider.

---Il n’en est pas question, c’est beaucoup trop dangereux, et puisqu’on en parle, mon nom est René Valet et chose importante, je ne suis pas marié avec toi. Tu comprends, pour ta propre sécurité, personne ne doit savoir que je suis ton mari. Si je suis arrêté, on pourrait se servir de toi pour me faire parler.

---Je suis de toutes les façons décidée à faire quelque chose. Alors ce sera avec toi ou sans toi.

---La nuit porte conseil. Nous en reparlerons demain matin.

Cette nuit-là, ils dormirent dans les bras l’un de l’autre et se réveillèrent tard.

Les jours suivant, dès qu’elle fermait la boutique, Arlette harcelait Pierre.

--- De toutes les façons tu auras besoin de moi pour au moins deux raisons. Je connais une bonne cachette, d’où tu pourras émettre vers l’Angleterre.

---C’est quoi comme cachette ?

--- D’un pas de danse, elle tourna autour de lui,--- Lorsque tu m’auras dit oui.

Devant l’insistance d’Arlette, Pierre avait déjà pris la décision d’intégrer Arlette dans son réseau, ainsi, il pourra la contrôler et essayer de lui éviter des ennuis.

---D’accord, mais à une condition ; tu m’obéis au doigt et à l’œil. Tu dois agir comme d’habitude afin que personne puisse te suspecter. Qu’as-tu dit sur moi, dans le voisinage ?

---Rien, personne ne te connaît. Nous venions d’emménager quand tu es parti.

---Donc je peux être n’importe qui. On va te soupçonner d’avoir un amant.

Arlette l’embrassa tendrement,---J’a de la chance, mon amant est mon mari.

Pierre sourit, ---Bon, maintenant quelle est ta cachette ?

Arlette sorti de sa poche un trousseau de clefs --- Elles ouvrent les portes du 17 de la rue du Temple.

---Ce n’est pas là qu’une organisation juive faisait venir des enfants d’Allemagne ?

---Exactement ! Après qu’eux-mêmes aient mis les clés sous la porte, je me suis aperçu que j’étais toujours en possession de mon trousseau ; Je les gardais sans trop savoir quoi en faire. Aujourd’hui l’immeuble est occupé par une entreprise de serrurerie. Je sais également qu’à partir de 18 heures, il n’y a plus personne.

--- Bien on verra. Quelle est l’autre raison ?

---L’autre raison à un rapport avec les enfants. Depuis cette période, j’ai gardé le contact avec trois jeunes filles juives ; deux d’origine autrichiennes et une d’origine hongroise. Elles parlent parfaitement l’allemand et veulent aider la résistance. Elles se cachent, une à Vincennes, les deux autres à Rosny-sous-Bois.

Le jour même, à la nuit tombée, vers 19.30 heures, Arlette et Pierre visitèrent l’immeuble de la rue du Temple. Au sixième étage, sous les toits, quelques pièces vides, poussiéreuses, éclairées par un vasistas. Pierre savait d’où il allait émettre, du moins pour un certain temps.

L’été 41 était chaud et Paris était particulièrement féerique sous le soleil. Le lieutenant Grünwald en faisait tous les jours l’expérience. La France, quel contraste avec la Pologne ! Paris quel contraste avec Varsovie ! Peuple courtois, de bonne éducation, en un mot civilisé. Voilà des gens perspicaces qui avaient compris que leur intérêt était de collaborer avec les vainqueurs. La coexistence pacifique fut immédiate et totale. Le lieutenant Grünwald pensait aux grandes choses que les deux pays les plus évolués, d’Europe, pouvaient accomplir ensemble. Il ne se souvenait plus pourquoi il avait opté pour la langue française au lycée, mais aujourd’hui il s’en félicitait. Être muté à Paris ! il ne pouvait rêver mieux. Quelques jours après son arrivée il avait assisté à une soirée à l’ambassade d’Allemagne ou il avait côtoyé le Tout-Paris du spectacle et des lettres. Le lieutenant Grünwald aimait se pavaner dans son uniforme nazi au milieu de toute cette élite parisienne. Il était émerveillé. Il n’aurait jamais rêvé voir en chair et en os et pouvoir montrer son érudition cinématographique à Edwige Feuillère, Marie Bel, Dulin, et bien d’autres. Là encore, il pouvait remercier Ethel qui l’emmenait voir tous les films français qui sortaient à Berlin. Paris faisait monter en lui une nostalgie amoureuse. Il avait toujours pleins de raisons de penser à Ethel. Le plus beau de ses rêves, ne sera probablement jamais réalisé. Il aurait aimé se promener avec elle dans le quartier du Marais, l’Île Saint-Louis, s’installer à la terrasse d’un bistrot ou tout simplement marcher sur les quais de la Seine, comme ils avaient l’habitude de le faire au Tiergarten. Pourquoi avait-elle disparu aussi soudainement ? Cette question l’obsédait. D’autant plus qu’il avait le pressentiment de ne jamais avoir de réponse. Bien sûr il y avait l’antisémite d’état qui devenait de plus en plus virulent. Les juifs d’Europe étaient humiliés et subissaient la haine des vainqueurs. Sur ce point, il reconnaissait son erreur : Hitler ne lâchait pas prise et pourchassait systématiquement les juifs dans chaque pays conquis. Le lieutenant Grünwald essayait de se convaincre que c’était le prix à payer pour l'ère nouvelle qui s’ouvrait en Europe. Les parisiens étaient très vite passés de germanophobe à germanophile et lui faisaient oublier les abominations perpétrées à Varsovie. Il allait souvent se promener aux Tuileries ou les jardins du Luxembourg ou des musiciens en uniforme de la Wermacht jouaient du Wagner, Beethoven ou Mozart. Il était heureux de constater que Français et Allemands avaient la même écoute, le même regard admiratif et applaudissaient l’orchestre avec le même enthousiasme. Paris avait très vite repris son animation habituelle ; Beaucoup d’uniformes bien sûr ! Moins de voitures également Mais dans certains restaurants on mangeait très bien malgré les restrictions si on faisait partie de ce Paris qui faisait des affaires avec l’occupant. Le lieutenant Grünwald traînait parfois des heures à la terrasse du café de la Paix, seul ou avec des camarades à discuter de tout et de rien en observant les jolies femmes qui malgré la pénurie de vêtements, faisait assaut d’astuce pour rester parisiennes. L’une de ses plus belles soirées, fut lorsque son supérieur, le commandant Stromberg l’invita chez Maxime. Dans son enfance, il n’avait que 10 ans, ses parents fous d’opérettes l’avaient emmené au théâtre était allé avec ses parents au théâtre voir “ La Veuve Joyeuse “ de Franz Lehar. il avait été émerveillé et en avait gardé un souvenir impérissable. Jamais il n’aurait pensé être reçu dans un endroit aussi mythique avec autant de déférence. Stromberg avait également invité deux jeunes parisiennes peu farouches. Oui ! ce fut une merveilleuse soirée. Son bureau se situait au 3e étage de l’hôtel Lutétia réquisitionné par les occupants, quelques jours après leur entrée dans la capitale, pour y installer une section de l’Abwehr comprenant une centaine de militaires ; hommes et femmes, d’officiers aux simples soldats dont le travail consistait à traquer et détruire les réseaux de résistance.

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  • Toujours bien documenté, avec des destins que l'on pressent se croiser dans un monde où tout fut possible.

    · Il y a plus de 13 ans ·
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