La Ligne Noire
Ferdinand Legendre
La ligne noire sur ton corps, je la suis et j'essuie,
Mes traces, efface les marques en surface,
Et sous tes sorts mes craintes se cassent,
Et tu me protégeras du soir, et tu ferras sécher la pluie,
Quand tes mots volent autours de nous,
Quand ils viennent glisser sous mes lèvres,
Et tu m'enlèves et je me livre,
A ta rivière et ses remous,
Cette amour qui me fait si peur,
Autant qu'il secoue tour à tour,
L'intensité de tes contours,
Et la densité de nos heures,
Je jaillis sur ta joue,
Et je m'ouvre en entier,
Tu sais mon souffle que l'on va lier,
Nos cœurs un peu plus à chaque coups,
Chaque instants où nos doigts se croisent,
Et quand je marche à tes cotés,
Quand nous dansons , l'éternité,
Semble un moment qu'on apprivoise,
Ta tête se pose sur mon épaule,
Et je ne voudrais être ailleurs,
Chaque seconde semble un peu meilleure,
Quand tu me touches, quand tu me frôles,
Je t'aimerais dans la distance,
Mes ombres et tous tes pieux démons,
Lovés sur les toits, sous les ponts,
Caressés avec bienveillance,
Entre mon torse et ta poitrine,
Il y a nos serpents qu'on dessine,
Et nos traces élancés et fines,
Et tu sens tout ce que je pense,
Tu m'attrapes, embrasse le soir,
Tu fais de nos peaux tant de contes,
Ta langue contre moi remonte,
Je laisse venir la ligne noire.