La loi du Talion.

Christophe Hulé

Ce sont de petits temps, de petits mœurs, de petites pensées, de petites gens.

Pygmées ou Lilliputiens qui ne deviendront grands que par les couches de vernis ou les extrapolations de l'histoire, avec un petit « h ».

Les nobles à la cour du Roi Soleil étaient poudrés et puaient, les paysans se caillaient dans la paille et ne se lavaient pas.

Pour l'anecdote, Michel Ange ne retirait jamais ses bottes, lu ou vu à la télé, parfois difficile de s'en souvenir.

Dieu merci, aucun chercheur n'a pondu de pavé sur l'hygiène dans l'histoire, je ne suis pas assez calé pour en être sûr.

Les champs de bataille sont autant de propos lyriques, or ce n'étaient que des charniers infects, des hommes qui gémissent, du sang partout, et des odeurs, toutes ces choses enfin sur lesquelles les historiens ne sauraient s'appesantir, ce ne serait pas digne de la mémoire d'une Nation.

Morts pour la France dit-on, éviscérés, agonisants pendant des heures, morts après l'amputation …

Toutes ces belles images dans nos livres d'histoire de l'école primaire, c'est comme au cinéma.

On ne retient que le droit de cuissage, car la violence partout faisait loi, mais aujourd'hui, nous sommes dans des États de Droit, et la loi du Talion n'a plus cours.

Chacun appréciera, selon sa situation géographique hélas.

Fini les serfs, les moujiks, les misères de Hugo, Dickens, Zola et tous les autres, nous voilà bénis des Dieux de la finance qui permettent à chacun de s'épanouir, c'est le travail et encore le travail, comme disaient les Puritains. 

Ils ont de bien jolies gueules ces Ukrainiens, qu'est-ce qu'on attend pour les intégrer ?

On a quand même le droit de choisir ses ennemis !

Et les Empires, et les Croisades, et a Guerre de Cent ans, et tout le reste, quelle richesse quand on y pense ! De quoi animer les conversations et se sentir fier d'appartenir à telle ou telle nation.

Pourquoi s'arrêter en si bon chemin pour des détails, certes terribles, mais nécessaires.


- Monsieur le Président, je vous en conjure, ne faites pas cela.

- C'est une affaire d'État, d'ailleurs vous n'auriez pas dû être convié à cette cellule de crise.

Nous avons pris la peine d'écouter vos arguments, alors maintenant veuillez me laisser avec l'État Major et laisser faire les Grands.

Signaler ce texte