La maison de mon enfance
chatoune
C’est une maison basse au toit pentu,
Tapie tout au fond d’un coin perdu
D’une Normandie aux vertes prairies,
Qui dès le printemps est toute fleurie.
Elle est construite de briques rouges,
Ses volets marron, avec le vent, bougent,
Sa porte d’entrée est un peu de guingois,
Il m’est arrivé de m’y coincer les doigts.
En poussant cette porte on peut y voir
Une grande pièce où il fait presque noir.
Une porte à gauche, une autre à droite :
Ce sont deux chambres plutôt étroites.
Des lits aux gros édredons de plumes
Qu’une bonne odeur de lavande parfume.
Dans un coin, une table et une chaise,
Près d’un feu allumé où couve la braise.
Ni salle de bain ni cabinet de toilette,
Pour se laver on doit utiliser la cuvette.
Dans la cuisine on n’y trouve pas d’évier,
Mais une bassine posée sur un trépied.
Pour la cuisson, une grande cuisinière à bois
Qui chauffe aussi la pièce quand il fait froid,
D’où sortent de gros poulets rôtis du four,
Embaumant d’effluves l’atmosphère alentour.
Pas d’eau courante non plus, ni d’électricité.
C’est l’eau du puits qu’il faut aller puiser.
Et la lampe à pétrole dont il faut régler la mèche,
Pour ne pas gaspiller car c’est un peu la dèche.
Cette maison reste au fond de mes souvenirs
Un endroit de délices, de jeux et de plaisirs
Entourée de mon frère et de mes sœurs
Je devrais l’appeler la maison du bonheur