« La majorité des « sans religion » se comportent encore religieusement, à leur insu. (…) »

Ysé Grégoire Sainte Marie

Texte écrit dans le cadre de ma formation en Information-Communication à l'IUT Paris Descartes. Citation choisie.

« La majorité des « sans religion » se comportent encore religieusement, à leur insu. (…) »

 

Mircea Éliade, Le Sacré et le Profane, 1957

 

J'ai choisi le sujet de la religion car il me semble aujourd'hui primordial de se mettre, individuellement, face à soi même et de se demander qui incarnons nous face à la religion : les dominants ou les dominés ? Constatant un peu plus chaque jour les dégâts causés par l'existence même de la religion, j'ai décidé de traiter cette citation extraite de l'ouvrage Le Sacré et le Profaneécrit par Mircea Eliade, historien des religions, philosophe, mythologue et romancier roumain, en 1957.                    

 

 

Mon premier questionnement à la lecture de ces phrases s'est bâti de la manière suivante : et moi ? Qui suis-je ? Où me situerais-je face à la religion ? Plus précisément, cette phrase a crée en moi un sentiment de gêne, sinon de honte. Cela est probablement dû au fait que je me suis rendue compte qu'effectivement, à mon insu, je participais aux rites de religions dont j'ignore la teneur et que je critique plus souvent que je ne les admire.

 

 

Elle m'a également confronté à de nombreuses réflexions auxquelles il semblerait  préférable d'échapper tout au long de sa vie, mais qui une fois affrontées s'avèrent révélatrices d'une identité, et offrent une existence pleine et réelle. De plus, ce qui m'a immédiatement plu et inspiré chez cet auteur brillant réside dans sa capacité à ne pas émettre de jugements de valeur. Éliade constate, Éliade partage, mais Éliade laisse en suspend sa pensée, déléguant à autrui la liberté de continuer son chemin, ou au contraire de prendre le temps de contempler sa conscience.

 

 

Pour ma part, je ne peux pas affirmer avoir pris la décision de m'arrêter : cela m'est apparu comme une obligation. Rien avant cette confrontation brutale mais nécessaire ne m'avait autant ébloui de sincérité. Dès lors, je n'étais plus apte à continuer d'avancer, à me construire, sans tenter de répondre à cette question induite implicitement par l'auteur : qui es-tu ? Aujourd'hui, je tire une certaine fierté de mon cheminement, bien que le constat puisse paraître déplorable.

 

 

J'en tire cependant une conclusion : quelque soit la relation d'un individu avec la religion, il se trouve dans l'impossibilité totale de nier s'être déjà questionné sur sa propre religiosité. Cette conclusion peut sembler anodine, mais devient  un sésame lorsqu'on l'applique au quotidien, le but étant de ne jamais fermer la porte à la connaissance ou à leur approfondissement, et particulièrement lorsqu'il s'agit de la connaissance de soi même. 

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