La maladie du Monde

le-cariboo

Le battement d’un cœur. Un, deux. J’entends tes pleurs. Un, deux. N’ai plus peur.


Le temps est mort. Le temps s’en envolé. Il a rejoint d’autre terres, d’autres lieux, il s’est glissé dans les rivières, a suivi les routes, s’est lové dans le bleu du ciel. Il ne reviendra plus.


Un deux, un deux.


Ecoute le bruit des bombes, sens la tristesse de cette femme, bois les pleurs de l’enfant, regarde, la misère est sous tes yeux. Vomis ce monde. Ton monde. Vomis cette réalité.


Un deux, un deux.


Et fuse le bruit des mitraillettes, l’éclatement des bombes, les hurlements, et cette femme au loin qui ne reverra plus jamais son fils, et ce père qui meurt doucement, tristement, des larmes aux coins des yeux.


Un deux, un deux.


Pendant ce temps, celui-ci s’engraisse dans un fast food, celle-là écarte les cuisses pour un portable, cet homme a donné le dixième coup de poing qui détruira le visage de sa femme, et cette jeune fille ne voudra pas de Nadia comme amie parce qu’elle est Marocaine.

Un deux, un deux.


Le monde se meurt. Le monde est déjà mort. Mort d'une maladie incurable qui s'appelle l'Homme.

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