La Mata Hari de LFI

Kanon Gemini

Retour sur l'affaire Chikirou

     Premier édito de ce nouveau format, j'ai épluché la presse. J'aurais pu retenir plusieurs masterclass de notre gouvernement, comme celle du pruneau de Bercy, qui sort le carnet de chèque pour offrir 150€ de défiscalisation par vache, dans la limite de 100 bestiaux. Un moyen de contrer les effets de l'inflation sur le coût de production, moyen financé évidemment par l'impôt et la dette. Le consommateur appréciera de non seulement se faire racketter en caisse des supermarchés pour ces mêmes produits, mais aussi de se faire taxer pour maintenir le niveau de vie des adhérents de la FNSEA pendant que le sien s'effondre. Une défiscalisation sur l'humain qui ne réussit plus à se nourrir correctement, se chauffer ou mettre de l'essence dans sa voiture n'est pas à l'ordre du jour. On peut mesurer encore tous les effets pervers de la PAC, éloignant de plus en plus le producteur du consommateur. Notre pruneau est décidément à l'économie ce que l'homéopathie est au médicament : une escroquerie. Tel ces cachets de sucre vendus au prix du caviar, il a lui aussi été distillé pour ne subsister que la mémoire de l'eau, qui prend la forme de son réceptacle. Ainsi, en fonction du vent, il ira aider les gentils éleveurs contre les méchants distributeurs à qui il va aller taper sur les doigts. On peut imaginer sans peine que ça se terminera comme pour Poutine qui devait voir son économie à genoux ou les distributeurs de carburants, par un courrier pas très Bisounours compatible qui finira en rangement vertical. On ne peut que s'amuser d'ailleurs qu'après les menaces envers la Russie, il se retrouve à subventionner des pans complets de l'économie pour éviter que celle-ci ne sombre définitivement.


     J'aurais pu aussi vous parler en longueur des incendies de verre et acier, les tours de Rouen, qui, manque de chance, étaient bourrées d'amiante. Les riverains apprécient que très moyennement la blague, sachant qu'elles étaient inoccupées depuis 2018, si ce n'est par ce que la faune nocturne habituelle. Les habitants du quartier ne manquent pas de souligner que ces mêmes bâtiments auraient été rive droite (la quartier huppé), ça ferait bien longtemps qu'ils auraient été démolis. On ne peut s'empêcher de comparer aux exigences que l'État appose sur le parc immobilier privé, entraînant une explosion des prix (et ce n'est que le début vu ce qui arrive) et de voir que des constructions publiques, plus aux normes depuis bien longtemps, étaient encore debout et nécessitent aujourd'hui la fermeture d'une école et le nettoyage complet du quartier, qui tarde à intervenir. On pourra tout au plus avoir un petit rictus devant la promptitude des municipalités à entamer des travaux pharaoniques, à construire des ronds-points, le tout à la gloire du kapo en place, mais à ne pas s'occuper du plus pressant.


     Mais non, ce qui a retenu mon attention, c'est l'affaire Chikirou. Déjà parce que le gouvernement actuel se suffit à lui même en terme de comique de situation. Mais aussi parce que la LFI et son Leader Maximo, le tribun du peuple, le Jesuislarepubliqueman de la politique, donneurs de leçon parmi les donneurs de leçons, s'exposaient forcément à un retour de bâton. Mais là, c'est carrément la grosse branche de sapin dans la gueule. Si on doit résumer grossièrement l'affaire, la Mata Hari de LFI a commencé sa carrière avec une agence de com, Médiascop, qui s'est rapidement acoquinée avec notre tribun. Profitant des largesses des mamelles de Marianne, elle a chargé comme une mule les frais de campagne de LFI, en profitant même de petits extras qu'elle versera sur son compte en… espèces (dire que les politiques voulaient supprimer l'espèce). Elle fondera le Média, organisme d'information alternatif, où son management et sa ligne éditoriale amèneront à sa démission, devant la fronde de ses collaborateurs, la décrivant comme autoritaire. Le fameux matin de la perquisition de Jesuislarépubliqueman, elle sera retrouvée dans son logement, à 7H du matin. Le tribun n'échappera pas à la question de leur liaison. Il niera tout en bloc avant de déclarer : « nous ne sommes pas un couple au sens fiscal du terme », lui déclarant au FISC qu'il est célibataire. Je vous laisse digérer tout ça et éventuellement consulter la page Wikipedia de la dame pour avoir une idée globale de son œuvre. Alors évidemment, quand on est millionnaire, que l'on a visiblement une liaison avec une autre fortune non déclarée, que l'on utilise ses comptes de campagne pour engraisser la dinde avant de la fourrer (alors qu'à la Jonquera, ça lui aurait coûté moins cher. Comme quoi, gérer les finances de la France n'est pas à sa portée), le Peuple, avec un grand P, celui qui rêve d'un nouveau grand soir, ne peut que froncer les sourcils. Surtout lorsque l'on voit la main mise qu'elle a sur le parti où des voix commencent à s'élever contre ses méthodes. Entre autoritarisme, homophobie, sexisme, on peut voir ici non seulement le capitalisme de connivence, propre aux gouvernements de gauche, trop habitués à avoir des chèques en blancs de leur population, le népotisme, la fraude, malversations. Certains membres du partis témoignent sous couvert d'anonymat, car, dès que l'on touche à la Sophia, on peut tirer un trait sur son avenir au sein du parti, signe encore que l'extrême gauche et la démocratie n'ont jamais fait bon ménage. Malgré que LFI soit quasiment à l'opposé de mes convictions politiques, je ne peux que m'attrister de voir les adhérents, les sympathisants et les électeurs floués à ce point. Beaucoup pensaient avoir un homme providentiel en Jean-Luc Mélenchon, orateur hors-paire, rendons à César ce qui appartient à César. Finalement, ils auront eu un politique qui se sera abaissé aux mêmes magouilles qu'un Fillon ou un Sarkozy. Comme de nombreux autres avant, LFI devra faire sa mue et se tourner vers un nouveau leader, et éviter que ce genre d'évènements se reproduisent, sous peine de finir comme d'autres partis avant lui à crouler sous les affaires et à perdre toute légitimité. Le mot de la fin reviendra à Hadrien Clouet : «  Mais quoi qu'il arrive, on fait bloc. Vous savez que c'est une caractéristique de la mélenchonie. Même quand on a tort. »


     Edit : La phrase d'Hadrien Clouet n'aura jamais autant d'actualité depuis que la député LFI, Mathilde Panot, a refusé de qualifier le Hamas de mouvement terroriste. Le reste de la NUPES s'est immédiatement désolidarisé de ses propos. On aurait pu imaginer que le reste de la LFI aurait profil bas, mais que nenni, Emmanuel Bompard a approuvé ses propos. Décidément, ce parti s'enfonce dans le bad buzz façon Cyril Hanouna, essayant de toujours choquer plus pour ensuite se poser en victime. Nous verrons aux prochaines élections si les électeurs se détournent du parti, auquel cas, certains membres prendront le large, ou si au contraire, ils maintiennent les scores, et dans ce cas, il faudra accepter qu'une partie des électeurs français cautionnent ces propos et en tirer les leçons.

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