La misère, c'est plus tendance.

Christophe Hulé

La petite en haillons, blafarde et famélique, portait le seau presque aussi lourd qu'elle.

Donnons dans la petite fille aux allumettes, ou la chanson réaliste (« elle vendait des crayons »).

La misère à la Dickens ne fait plus recette aujourd'hui, et les gueules noires de Zola, ou les illusionnés de Steinbeck, pour ne citer que quelques exemples, sont, comment dire, surannés.

Saint Martin aujourd'hui tiendrait les rênes d'une filiale d'Emmaüs pour les fripes.

Pour les gens biens, l'abbé Pierre est devenu patron des squatters, pas moins honnis que les salles de shoot ou les hôtels accueillants des sans papiers.

Il faudrait programmer une campagne pour la réhabilitation du pauvre, enfin si un jour on a un gouvernement, on s'est bien moqué des Belges, mais que les Belges se moquent à leur tour.

C'est de bonne guerre.

Dire que ce sont toujours les mêmes qui se bronzent sur la Côte d'Azur.

Et le pire, c'est que les riches sont de plus en plus riches, ça on le savait, mais qu'ils sont de plus en plus nombreux, ça on le savait moins.

On nous aurait menti sur la taille du gâteau ?

Pas besoin de lire Zola pour se sentir dépaysé, ou encore des moujiks, des serfs ou des esclaves.

Beaucoup diront qu'il ne sert à rien de ressusciter ces vieux trucs.

Soyons positifs, que de chemin parcouru depuis le Ku Klux Clan, les fruit étranges chantés par Billie Holiday, les droits civiques, le poing levé, ou les mains levés.

Mon Dieu, nous sommes en 2024, regardons ce qui se passe ailleurs, en Afrique par exemple, plus de corruption, plus de famine, des peuples prospères grâce à la redistribution des matières premières.

Bon le défi climatique sera la cerise sur le gâteau, pardon, est déjà la cerise sur le gâteau.

Heureusement que le triumvirat Pout Pout, Xixi et l'autre playmobil, qu'a plein de fusées dans sa chambre, vont remettre de l'ordre dans tout cela.

Les « lendemains qui chantent », on a déjà donné.

Quelques bonnes volontés veulent sauver l'Ukraine, mes nos agriculteurs portent la cocarde en ce moment, les tracteurs qui font chier « ceux qui travaillent » sur l'autoroute, ou le purin devant la Préfecture, « c'est pas c'qui faut sous nos climats » (Souchon).

Le bon peuple en a marre d'être bon justement.

La crise politique attendue n'a pas vraiment eu lieu, et c'est miracle, à chaque fois on se dit qu'on l'a échappé belle.

«  Françaises, Français, je ne vous mentirai pas, nous sommes dans la merde.

Mon gouvernement et moi-même déclinons toute responsabilité, pour ce bâton merdeux, comme disait Baudelaire à propos des Belges.

Mais foin de citations merdiques, même sans l'aide de Wikipédia, ouais, de mémoire vous dis-je, enfin c'est ça le vrai bordel, comment le prouver.

Le gouvernement sans Premier Ministre va régler les affaires courantes, on prévoit un transit normal, si j'ose dire.


Brigitte, tu m'en mets un double.

Signaler ce texte