La mort du jardinier

Sébastien Bouffault

Hommage à François GIROUX, sourd-muet, et à ma tendre amie sa mère, Marthe

Il s'en alla, discret, les mains pleines de terre.

Pleines de cette vie qu'il avait replantée

Dans le petit jardin de sa très vieille mère,

Où les haricots verts faisaient face aux poiriers.

 

Le jardinier est mort : on a creusé son trou.

Il repose à présent dans l'âme du village.

Un grand chêne déploie tout son feuillage roux

Sur la tombe assombrie sans bouquet ni dallage.

 

Mais bientôt va pousser autour du crucifix

Une plante inconnue aux inconnus parfums

Rendant grâce à celui qui servit la nature.

 

Elle prendra racine et croîtra sous la pluie.

Chacun des visiteurs ira vers ce jardin

Et le magicien vert entendra leurs murmures.

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