La mort d'un poète

Sébastien Bouffault

Ma vie ne fut qu'un champ, désolé et stérile,

D'où malgré mes efforts ne germa rien d'utile.

O poète incompris que j'étais, que je suis,

Je connus de succès qu'aux tombées de mes nuits.

 

Plaisant à mon esprit, mon œuvre poétique

Que je chérissais tant fut la proie des critiques !

Dès lors, un ver rongea le talent de mes vers

Et creusa dans ma vie un gouffre bien amer.

 

Nourri de mes espoirs et de mes illusions,

Je marche dans le noir à l'ombre des lampions.

Et chaque jour l'argent dont je suis démuni

Me nargue et puis s'enfuit, de quoi suis-je puni ?

 

Mais l'homme que je suis, face à l'adversité

Ne veux sauver ses biens par la mendicité,

Et préfère de loin car il est digne et beau

Périr comme un génie d'un coup de grand couteau.

  • Que de richesse dans ce poème ! Je suppose que tous les grands artistes méconnus et incompris de leur vivant auraient pensé ainsi et pansé également leurs blessures en trouvant un écho dans ton poème.

    · Il y a presque 8 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • merci infiniment Sylvie, ton commentaire me touche beaucoup.

      · Il y a presque 8 ans ·
      Caspar david friedrich 1818 le voyageur au dessus de la mer

      Sébastien Bouffault

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