La noix de coco et le bambou
--mephisto--
- Coquinette, coconut !
- Oh mais à qui appartient donc ce doux appel ?
- Hé ma belle, c'est le bambou qui claironne, p'tite sotte !
Offusquée, la petite noix de coco coquette se la joue empiafée :
« Toi-même bastardo, reste en place ou j'te déglingue bem-bem dans ta face, comprendo ? »
Puis ajoute dans le tempo : « Et on verra qui fait le beau ! »
Visiblement chagrin, bambou boutonneux se met à pleurer à chaude sève :
« Personne ne m'aime, suis un ingrat… Qu'on me les enlève, vivement la trève ! Mais qu'ai-je donc fait pour les mériter, ces spots, là, La La La? »
Se trouvant bête, la coquette coco fait résonner le creux de sa carapace et entame une mélopée suave en guise de pardon, en guise de fête.
Tac Tac Toc Tic Toc ... et puis Toc Tic Tic Tooooc.
« Ecoute, écoute bien : c'est pour toi bambou. Je chante avec ce que l'on trouve de plus précieux en nous : cette pulpe translucide et délicate qui nous sied si bien que j'en tremble. Regarde, comme l'on se ressemble. Sorry, so sorry de t'avoir fait so souffrir. »
S'imprégnant du frottement de la noix de coco contre sa tige, le boutonneux bambou commence à vibrer à des rythmes pour deux. Ses larmes sèchent et se figent.
Il retrouve vigueur et force présence. Il en va même jusqu'à craqueler de plaisir. Et à chaque refrain, retrouve son aisance.
Il se dit qu'il est bon d'avoir une petite noix de coco coquette près de soi.
Près de moi.