La nouvelle vie de Jenah.[3]

Nanaah

Voilà quatre jours que je suis arrivée chez les vampires. J'ai rencontré quelques personnes bien sympathique ; Alice, une nouveau-né comme moi, Kévin, jeune homme de quatre cents ans très gentil, et Louis, notre créateur. Je ne l'ai vu qu'une seule et unique fois, mais je n'oublierai jamais son visage. Sa figure est si maigre, ses yeux d'un rouge éclatant, et son caractère si semblable à une mûle... oui, je le reconnaîtrais entre mille.

Il nous avaient chargées, Alice et moi, de la chasse. Les vampires plus âgés se servent dans le réfrigérateur, mais nous, jeunes si avides de sang, les sens en constante alerte, nous devons nous débrouiller seuls dans la nature.

Avant de partir en quête de nourriture, je pris le temps de bien me maquiller. Alice et moi jouerons le rôle de deux prostituées, ce soir. Je fus ébranlée par l'image que me renvoie le miroir. Ma peau était si bronzée ! Maintenant, elle n'est plus qu'une simple peau blanchâtre. Mes yeux, d'un beau bleu pétillant de vie ont laissé place à des yeux rouges qui reflètent mon besoin de m'abreuver.  De mon physique d'avant, je ne m'en rappelle plus grand chose. En fait, je ne me souviens de rien. Mon âge ? J'approchai du seizième anniversaire. Ou alors, je venais de fêter mes dix-sept ans ? Et ma vie sentimentale ? Avais-je un amoureux ? C'est à ce moment-là que je louchai sur un objet qui pendant à mon cou. C'est un joli pendentif accroché à une chaîne en argent. Cela avait la forme d'un cœur brisé. L'autre morceau du collier, ce devait être un de mes proches qui l'avait ! Je n'eu malheureusement pas le temps d'ouvrir le pendentif ; Alice s'impatientait et disait qu'il ne nous restait plus beaucoup de temps. 
Alice et moi, assises au bord de l'autoroute, observions les quelques passants. Nous avions tout fait pour qu'une quelconque personne s'approche de nous par curiosité ; j'étais vêtue d'un short qui a la taille d'une culotte et d'un tee-shirt troué de partout. Ma compagne, elle, avait un legging troué et un tee shirt qu'elle a relevé jusqu'au nombril. Je songeais encore au collier, mais mon instinct me fit croire que je pourrai bientôt élucider cette affaire. 
Un groupe de six personnes s'avança vers nous. Alice me regarda et me fit comprendre qu'on se chargerait chacune de trois personnes. Je me levai et marchai tranquillement vers un mec qui semblait avoir dix-huit ans. Il semblait attirer par moi, mais pourquoi ? Je le reconnais, j'ai l'air mystérieuse avec mon teint pâle et mes lunettes de soleil sur le nez alors qu'il fait noir. Il m'embrassa. Direct. Sans retenue. Comme si j'étais sa copine. Il interrompit ce baiser pour me montrer son collier. La moitié du coeur ! C'était cet inconnu qui l'avait !  J'étais curieuse de savoir ce que son collier renfermait. Je découvris une photo de moi. Quand j'étais humaine. Le sourire collé aux lèvres,  les yeux d'un bleu vif, l'air amoureuse et surtout, pleine de vie.
Je failli lâcher une larme en voyant cette image de mon passé, mais la soif repris rapidement le contrôle de mon corps. J'essayais en vain de me plaquer au sol pour ne pas sauter sur le bel inconnu. Mais j'avais tellement faim que je préférai m'abandonner à ma vraie nature ; en deux secondes, je m'approchai du jeune homme et l'embrassai dans le cou. Il se laissait faire, croyant que je l'aimais et que j'étais la fille qu'il aimait. J'aurai voulu l'être. Ce fut avec une pointe de regret dans le regard que je retroussai ma lèvre supérieure pour planter mes crocs dans sa chair tendre. Son sang si sucré ne me permit même pas de le laisser en vie ; c'était tellement délicieux !
Je relâchai son corps sans vie à terre. Je retournai sur la route, mais les autres personnes de la bande du jeune homme que j'ai assassiné étaient parties, impatientes.  Ce n'était pas grave, le sang de l'inconnu m'avait rassasiée.
En compagnie d'Alice, qui avait aussi fini de dévorer sa victime, j'allai déposer les corps sur la route. On allait ainsi croire qu'ils étaient morts car une voiture les avait chopés.
Bouleversée, je retournai au manoir alors que l'aube s'approchait à grands pas. 

Signaler ce texte