La Passion est une Rose Noire.

      Cela faisait longtemps qu'il était caché, et il n'en pouvait plus. Son corps le tiraillait de toutes parts, comme s'il n'en pouvait plus lui même de rester immobile. Alors, dubitatif et incertain, il remuait et rejetait avec douceur les couvertures. Le froid de la pièce pénétrait immédiatement les pores de sa peau, le gelant sur place, et faisant naître sur sa peau d'albâtre des frissons incontrôlables. Il pensait immédiatement à retourner se tapir dans la chaleur des plaids, mais son esprit semblait lui crier en une litanie incessante de se mettre sur pied sur-le-champ. «Lèves toi. Lèves toi et vas.» Alors c'est ce qu'il fait.

     Debout au centre de son salon remplit de poussière et de déchets, il se tenait debout, en caleçon, frigorifié et incapable de bouger. Il ne savait pas quoi faire, son corps et son cerveau étant en total contradiction l'un l'autre. Et ses yeux étaient captivés par ce qu'il voyait par delà la seule fenêtre de la pièce. Une lune d'argent magnifique, pleine, et aux rayons céruléens envoûtants. Puis mouvé par un instinct inconnu, par une force venant de nul part, il se précipitait vers sa chambre dérangée afin de s'habiller pour pouvoir l'observer de plus près. Ses membres tremblaient encore à cause du froid environnant, et ses gestes étaient rudes, bloqués parfois par une crampe, mais il arrivait à ses fins et parvenait à sortir. L'air glacial lui cinglait le visage, le faisant grelotter un peu plus, mais il ne perdait pas son motivation et traversait alors la rue pleine de dipsomaniaques et de gamins toxicomanes.

     Il tentait par tous les moyens d'éviter les contacts, de se faufiler parmi l'effervescence de la nuit, mais il se prenait tout de même des coups d'adolescents totalement pompettes. Il tremblait de froid et de peur, mais il continuait de fixer la lune. Intensément.