La Passion est une Rose Noire.
Aurore Dupin
Il ne pouvait plus bouger, et ce n'était plus le froid qui le clouait sur place, mais la stupéfaction de voir un homme pareil devant lui. Le simple fait qu'il ne semblait pas subir les assauts des intempéries avait de quoi surprendre, mais l'être en lui-même étant encore plus étonnant.
De son crâne s'écoulait une cascade de cheveux d'un blanc pur qui lui arrivait jusqu'au milieu du dos semblait-il. Et sur son visage albâtre trônait une paire de lèvres d'un rose exquis et deux yeux d'une couleur indéfinissable. Comme si un peintre sans nom avait réussit à utiliser des opales noires comme peinture, amalgame d'améthyste, d'hémimorphite, d'émeraude, de rubis et encore d'héliodore. Cela paraissait aussi bien sensationnel que surnaturel, iréel.
Ne voulant pas perdre son bijou apparut devant lui comme par enchantement, il réussissait Dieu seul savait comment à bouger ses bras afin de serrer cette tête étiolé et polychrome à la fois. La peau sous ses doigts rêches était lisse, douce et aucunement froide, elle était bouillonnante. Alors il se précipitait, appâté par la chaleur, contre ce corps recouvert de vêtements entièrement blanc. Il passait ses membres supérieurs sous le gilet ivoire, enfouissait son visage dans le cou caché par une écharpe lâche, passait ses jambes entre celles de l'homme en face.
Étrangement, l'énigmatique personnage ne bronchait pas ou très peu, acceptant cette étreinte invraisemblable. Et ce n'était pas pour lui déplaire. Il se sentait si bien, cramponné ainsi à un homme qu'il n'avait jamais vus. Mais il ne s'en souciait pas, de cela. Sous la lune, il voulait apprendre à connaître celui qui avait réchauffé son corps.
Quels étranges personnages, mais comme votre texte est beau ! Quels mots !
· Il y a presque 9 ans ·Louve
Si vous aimez mon texte, alors j'en suis heureuse. Je vous remercie pour vos compliments !
· Il y a presque 9 ans ·Aurore Dupin