La perf.
Hervé Lénervé
Allez, on se relace tant bien que mal, plutôt mal d'ailleurs, mais aussi, quel est l'abruti qui a conçu des chemises de nuit avec les lacets dans l'dos ? Il n'y a pas idée ! C'est donc, le cul à l'air que l'on prend la file de l'air.
Allez, on emmène sa perf et tranquillement on passe devant la salle des gardes chiourmes en blouse blanche.
Puis, on prend l'ascenseur, mine de rien, en sifflotant.
Ensuite, toujours mine de rien, on passe l'accueil et on sort, mine de crayon, dans la rue de la vraie vie.
Bon ça, c'est dans le scénario idéal.
Mais dans les faits, si on prend les dernières stat, seulement 3 % retrouvent la liberté.
D'autant plus, que je ne vous ai parlé que des patients les plus favorisés, oui, ils ont une perf sur roulettes. Mais il y a aussi les autres, les défavorisés avec une perf vissée au montant du lit et bien sûr dans l'ascenseur, le lit, ça n'passe pas !
On se demande comment ils ont fait pour les mettre dans les chambres, ces lits ? Ils ont dû construire le CHU autour.
Allez, pas l'choix, l'escalier ! Bon, je précise que l'escalier est déjà piégeux sans lit, alors avec, c'est un suicide.
Bref, dans ces derniers téméraires, on n'en a pas connu un seul qui ait réussi l'aventure. Retour direct à la chambre pour se reposer une minute, avant le transfert direct, sans arrêt, à la morgue pour faire de la place.
Mais que sont donc devenus les 3 % qui se sont échappés ?
On peut, parfois, en apercevoir encore un. Qui assis sur le trottoir, adossé à un mur, dans sa chemise chirurgicale souillée d'immondices, la perf fatiguée à son côté, mendie une ptit'pièce pour subsister. Le pauvre hère fait grise mine, mine de rien.
Comme quoi, il vaut mieux parfois, attendre deux jours de plus, pour avoir son autorisation médicale de sortie légale.
Tes textes sont "Une performance" je les goûte avec plaisir. ha oui... dans les hôpitaux il y a des ascenseurs spéciaux pour les lits... je dis cela pour la prochaine fugue...
· Il y a plus de 3 ans ·vividecateri
Ma prochaine fugue sera en mi mineur. Avec, au violon, un détenu. A la clarinette, un asthmatique. Aux percussions, un patient à perfusion. :o))
· Il y a plus de 3 ans ·Hervé Lénervé
Ou la danse macabre...
· Il y a plus de 3 ans ·vividecateri
Ils y arrivent goutte que goutte !
· Il y a plus de 3 ans ·yl5
A la santé ,des cons va les sans sortie :o))
· Il y a plus de 3 ans ·Hervé Lénervé