La peur.

Collectif D'auteurs Atelier Les Cris De L'écrit

Huit novembre deux mille seize. Jade

Odeur de cœur, odeur de peur.

Grenier poussiéreux et laine de verre étouffante.

Tapie dans le sombre, la peur veille. Elle mâche les cendres, la paille, les cailloux, les clous. Elle attend.

Elle engloutit et se fait de plus en plus lourde.

Sa salive est sèche et sa gorge étouffe.

Elle retient tout, ne digère rien. Elle macère en statue de poussière. Elle guette la prochaine odeur légère.

Elle avale tous les risques et les espoirs. Elle n'est jamais rassasiée.

Elle baigne dans son urine, mélangée à la terre, et enferme dans son corps les rêves éphémères.

Noyée, déshydratée, ses lèvres craquelées retiennent les mots.

Elle mâche toujours et elle suffoque encore, délivrant dans sa toux de fines particules de terre.

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