La poupée. Critiques.
Christophe Hulé
Les remarques sur les statues de la cathédrale de Milan, Pompée et ses fantômes, le verre grossissant que le garçon de café essuie en observant la scène. Le tohu-bohu burlesque dans les rues « de loin en loin » (dans Le Premier Homme de Camus, « de loin en loin » est répété comme un leitmotiv.).
Effet cinématographique de la loupe du verre au quartier tout entier. Des fenêtres animées de silhouettes, à la tombée du jour.Des rues qui serpentent.
Le vacarme de la scène à la Fellini avec ses cris, ses klaxons, le burlesque à son apogée quand la poupée, ivre de café et d'attente angoissée, sert de bélier pour ouvrir la chambre d'hôtel. La tête qui se cogne ici et là dans la foulée surréaliste.
Deux conflits, dont l'un perdure, avec la femme botticellienne. Et l'autre, avec la gardienne du château, tout se termine bien. Les cours de français balayés au gré des humeurs de sa Majesté, à la va- vite, dans un coin de cuisine. Près de Sarlat, des américains qui invitaient des anglais pour le déjeuner. Les coups bas sont allusions littéraires bien made in America : Sartre et Orwell.
Le lit défait artistiquement, la commande abusive, pour humilier la gardienne, le « massacre culinaire » . L'épouse est une caricature, au même titre que l'héroïne et la gardienne. Ses caprices en font l'archétype de ces nouveaux riches. Les scènes de ménage, répétées tous les soirs, comme une métamorphose lunaire du couple.
Et la scène du choix des tentures, répétées tous les ans, pour quelques semaines de présence au domaine. L'artisan chanceux peut ben se frotter les mains. Comme Le Marchand de Venise les références shakespeariennes abondent. Caliban, au retour de Sarlat.
A Pompée , à Rome, le pénis en collier, le sexe des anges, les cuisses roses et brûlantes de l'héroïne à Paris, le sexe se décline au fil des images et des références, plus ou moins explicites.
Et la suite.
Elle se gardait bien de mentionner l'alcool pour ne pas prolonger la messe. Ce qu'elle craignait surtout, c'est que l'on pût apercevoir les stigmates infâmes et irréversibles. Les ombres prématurées sous les yeux ne pourraient pas signifier à jamais quelque mélancolie, ou des lendemains de soirées festives.
L'étape suivante lui donnait l'envie de prendre le premier avion pour retrouver sa planète à Paris.
La fuite perpétuelle, les entorses aux conventions sociales,c'était peut-être çà l'aventure.
Elle préférait ne pas penser à ce qui arriverait après le dîner. Pourquoi devrait-il y avoir une suite ? Elle essayait de se rassurer. Par dérision elle se disait que ce n'était qu'un dîner.
Pourtant, elle ne pouvait pas ignorer sa prestance, son aplomb. Il l'avait sciemment tenue à distance à deux reprises, comme un loup non dépourvu de sarcasmes, et elle avait flanché.
Allait-elle céder ? Peut-être qu'elle le souhaitait vraiment.
La suite se situe entre le début et la fin... du repas. :o))
· Il y a presque 3 ans ·Hervé Lénervé
Ou peut-être après.
· Il y a presque 3 ans ·Christophe Hulé