La prison

perno

 La prison

         Dès son réveil, Alexandra sentit une tension dont elle ne savait que penser. Certes, une longue journée l’attendait. La jeune journaliste avait enfin pu décrocher l’interview qui la ferait sans aucun doute remarquer par des rédactions plus prestigieuses que le canard local pour lequel elle trimait sans relâche depuis des années dans des conditions de travail dignes du bagne. A elle d’être maintenant à la hauteur. Cependant c’était aussi l’interview en elle-même qui la rendait nerveuse. Mais un sentiment d’excitation qu’elle ne s’expliquait pas était également présent en elle. Peut-être était-ce la perspective de se retrouver enfermée avec autant d’hommes ? Mais qui se sentirait exalté par tous ces criminels assoiffés de sang et de vengeance, les pires du pays, selon les autorités ?

         Il n’avait pas été facile de convaincre les élus locaux d’implanter la grande prison dans la montagne voisine, proche de plusieurs villages ; en effet la région, déjà peu attractive, aussi bien pour les industries que pour les touristes, n’avaient pas besoin d’une telle structure. Certes, la construction de ce centre de détention d’un nouveau genre avait fourni du travail à quelques entreprises locales, des logements de fonction ayant également été bâtis pour les futurs personnels, qui viendraient s’installer avec leur famille. Et les agriculteurs auraient donc des débouchés assurés pour leurs produits vivriers dans les marchés locaux. Mais ces quelques compensations n’enlevaient rien au fait qu’une gigantesque prison, d’un tout nouveau modèle de fonctionnement, allait voir le jour dans le paysage, ce qui changerait grandement les habitudes des habitants, même si certains politiques prétendaient le contraire.

         Alexandra pensait à tout cela en se préparant au départ. Elle vérifiait pour la énième fois le contenu de son sac : appareil photo numérique, avec batterie de rechange, calepin, stylos (en état de marche !), dictaphone, ses papiers d’identité, sans oublier sa carte de presse, et, même si on la lui prenait en pénétrant au sein de la prison, sa bombe lacrymogène d’autodéfense. Après un dernier regard dans le miroir, elle sortit de son appartement, puis, après avoir descendu les cinq étages de son immeuble, monta dans sa voiture et démarra en direction de l’effrayant établissement pénitencier.

         En chemin, elle se répétait qu’elle détenait là une chance inouïe, pouvoir interviewer le directeur en personne, et en exclusivité, une semaine avant l’inauguration officielle de la prison, en présence de toute la presse nationale, mais aussi de nombreux correspondants étrangers, ce projet étant novateur sur de nombreux aspects dans le monde. Cependant, une grande partie des détenus prévus à y être incarcérés étaient déjà là, comme les meurtriers en série, le bâtiment leur étant alloué ayant été terminé en premier, car ils représentaient le groupe le moins nombreux, mais de loin les plus dangereux. Certains des plus violents agresseurs sexuels figuraient également sur la liste des criminels déjà internés à Pandora, le nom de la prison ; une appellation tristement parfaite pour l’établissement pénitencier, dont la vocation était de regrouper et d’interner des hommes possédant les pires maux et les vices que la société a pu engendrés.

         La route qui menait à la prison était sinistre, comme si la nature elle-même était déjà contaminée par le mal irradiant de l’établissement. La route sinueuse bordée de sapins noirs donnait froid dans le dos à Alexandra. Puis, en bas d’une côte, une plus petite route tournait à droite, avec des panneaux de signalisation indiquant que l’on entrait dans une zone de haute sécurité, entourée de plusieurs clôtures de grillages avec barbelés. Un peu plus loin, des barrières avec un poste de contrôle étaient déjà installés, et opérationnels. Alexandra dut montrer sa carte de presse et ses papiers d’identité avant de pouvoir continuer. Puis elle grimpa la petite chaussée flambant neuve, et sentant encore le bitume, avant de déboucher subitement sur une sorte de plateau, avec un panorama digne d’un film de James Bond : au détour d’un ultime virage, la forêt laissait en effet place à une étendue peu accidentée, comme une sorte de petite cuvette entourée de montagnes plus hautes, dont les sommets étaient parfois encore enneigés. Au milieu de cette cuvette s’élevait un énorme bâtiment, massif et aux lignes épurées, d’un gris uniforme, tout en béton et en verre fumé pour les vitres des nombreuses tours de guet, et semblait un énorme château fort des temps modernes, une sorte de temple défenseur du droit et des vertus, destiné à enfermer toute la criminalité du monde. Au centre de l’enceinte, une tour plus grosse et plus haute que les autres se dressait vers le ciel, pointant des antennes ainsi que des paraboles ; Alexandra devinait aussi une sorte de plate-forme, sûrement destinées à accueillir des hélicoptères pour des transferts de prisonniers, mais aussi peut-être en cas de fuite du personnel…

         La jeune journaliste ne s’en était pas rendu compte, mais elle s’était arrêtée sur la route pour contempler l’imposante prison, elle était fascinée par le spectacle, d’autant que comme souvent en montagne, le temps était en train de changer très vite, des gros nuages s’amoncelaient rapidement, comme si un orage se préparait, rendant la scène d’autant plus surréaliste, et inquiétante… Après les sapins noirs et la route sinueuse et sombre, voilà qui ajoutait à l’ambiance sinistre du lieu… Alexandra eut comme un mauvais pressentiment, comme si des dieux antiques allaient laisser éclater leur colère contre ces humains criminels, mais elle pensa bien vite à son interview, à ses motivations, et reprit la route de la prison.

         La jeune femme avança son véhicule jusqu’au portail, et s’aperçut que toutes les mesures de sécurité semblaient déjà bien en place, avec plusieurs contrôles à l’entrée, de nombreux gardiens équipés d’armes de guerre, et accompagnés de chiens, son véhicule a été vérifié, en passant sous un énorme scanner ultramoderne. Enfin, Alexandra reçut l’autorisation d’aller se garer dans un espace prévu pour les visiteurs, une petite cour entourée de hauts murs, avec une seule entrée. Là, elle fut accueillie par un petit groupe d’hommes en uniforme. A sa descente de voiture, l’un d’eux vint vers elle : « Bonjour, bienvenue à Pandora, je suis David Suez, directeur de cette prison ultramoderne, et unique au monde ; je me ferai un plaisir de vous montrer certaines de nos installations en avant-première, et de répondre à vos questions, tant qu’elles n’enfreindront pas le règlement intérieur, et qu’elles ne porteront pas atteinte à la sécurité ! »

         Alexandra était très satisfaite de ce premier contact. Suez semblait être un homme assez sympathique, même si elle sentait une certaine fermeté, et une grande autorité, indispensables à sa fonction à hautes responsabilités. Mais alors qu’ils s’apprêtaient à entrer dans le premier bâtiment, un éblouissant éclair suivi d’une terrible décharge firent sursauter la jeune femme. « Ne vous inquiétez pas, lui dit Suez avec un léger sourire, l’orage n’avait certes pas été annoncé, mais il paraît que c’est normal dans la région, à cette saison ! Et ici, vous êtes en sécurité, et à l’abri. » A demi rassurée, sans savoir pourquoi elle ressentait une légère anxiété, Alexandra suivit le directeur de la prison à l’intérieur, juste au moment où une grosse bourrasque de vent apportant une pluie froide se mit à souffler.

         Une fois à l’intérieur, Suez se montra très courtois, et répondit à toutes les questions de la journaliste. Lorsqu’elle demanda pourquoi ils étaient constamment suivis de deux gardiens armés jusqu’aux dents, le directeur affirma que cela faisait partie des consignes de sécurité. Ils déambulaient dans des couloirs interminables, passaient par des salles aux fonctions diverses, certaines d’entre elles n’étant pas encore complètement aménagées. Et puis au détour d’un autre couloir, assez faiblement éclairé, comme tous les autres, et après avoir monté plusieurs escaliers, aussi froids les uns que les autres, ils débouchèrent sur une grande salle, haute de plafond, avec des arcades, en étoile dans la pièce, un pilier venant se confondre avec le mur extérieur, l’autre allant au milieu de la pièce, en se regroupant avec les autres piliers, pour n’en former qu’un, de taille imposante. De grandes baies vitrées permettaient une vue à 360 degrés sur le paysage alentour. Quelle ne fut pas la surprise d’Alexandra de remarquer, outre les dimensions colossales et la forme inattendue de cette pièce pour une prison, que le temps s’était considérablement dégradé, et qu’une véritable tempête sévissait dehors, alors qu’à l’intérieur on ne se rendait compte de rien, comme si le temps s’était arrêté.

         « Voici le cœur de Pandora, expliqua Suez ; cette salle aura de multiples usages ; rassemblements, cérémonies diverses, mais aussi poste de retranchement hautement sécurisé, en cas de force majeure ; les détenus n’y auront évidemment pas accès. Des travaux pharaoniques faisant appel à la haute technologie, et à de nouveaux matériaux ont été nécessaires à sa réalisation. Mais je ne peux en dire plus. » La jeune journaliste, tout en écoutant son interlocuteur, se dirigea vers l’énorme pilier central, et découvrit une sorte de porte, habilement camouflée, qu’elle n’avait pas remarquée au départ. Toutefois, cette porte, si c’en était une, n’avait rien d’une porte de service ou d’un placard de rangement. « Qu’est-ce que cela ? Où cela mène-t-il ? A un escalier pour monter sur le sommet du bâtiment ? » s’enquit la journaliste. Une ombre furtive passa sur le visage de Suez. « Vous n’avez rien à savoir sur cette porte, je vous prierais de vous en éloigner, et de ne plus poser de questions à son sujet », répondit-il sèchement, avant d’entraîner Alexandra à sa suite dans un autre couloir, et la visite se prolongea sans incident.

         Ensuite, le directeur emmena la jeune femme prendre un café dans le réfectoire du personnel de l’établissement, pour un entretien plus approfondi. Ce qui avait frappé la journaliste, c’était la grande austérité des lieux, propre à déprimer n’importe qui. « Mais vous savez, répondit Suez, nos détenus ne sont pas en vacances ici ; ils sont tous condamnés à la perpétuité, ou en tous cas à des peines très lourdes, pour les crimes horribles qu’ils ont commis, avec circonstances aggravantes. Nous regrouperons ici à terme tous les grands criminels du pays ; autant qu’ils s’habituent à un nouvel environnement, afin de leur faire oublier leur vie dehors, car aucun espoir ne leur est permis ; la grande majorité ne retrouvera jamais la liberté. Mais je dois à présent vous laisser, si vous n’avez plus de questions. Ce fut un plaisir, cependant je dois retourner vaquer à mes occupations. L’un de mes officiers vous raccompagnera à votre véhicule, et se tient à votre disposition si vous souhaiter encore faire quelques photos. De toute façon, nous nous reverrons le jour de l’inauguration officielle ! ». La jeune journaliste remercia chaleureusement, consciente de la chance qu’elle avait eue de voir la prison avant la grande conférence de presse inaugurale.

         Elle repartie donc avec l’un des jeunes officiers qui les avaient accompagnés tout au long de l’entretien et de la visite. Ils repassèrent dans la grande salle centrale, qui, pour une raison inconnue, rappelait à Alexandra une gravure imaginée dans un livre, représentant la grande salle du temple mythique des Dieux autour de Zeus, sur le mont Olympe, dans la Grèce antique. Elle sourit intérieurement en imaginant Suez avec une grande barbe blanche et une toge grecque, siégeant dans la grande salle au milieu de ses subordonnés. Cependant, comme pour faire écho à sa pensée, un éclair aveuglant vint frapper le bâtiment, si fort que l’alarme se mit à sonner. L’officier eut une courte conversation par radio avec ses collègues, puis se tourna vers Alexandra ; bien qu’il semblât calme, une certaine nervosité se devinait sur son visage. « Veuillez m’excuser, mais je dois aller voir ce qui se passe ; restez ici, vous ne craignez rien ; aussitôt que nous nous serons assurés que tout va bien, je viendrai vous chercher pour vous raccompagner ; mais ne vous inquiétez pas, il ne s’agit certainement que d’un court-circuit dû à la foudre ! »

         Alexandra était maintenant seule dans cette grande salle, imposante et mystérieuse. Légèrement inquiète, elle en fit le tour, alors que la tempête faisait rage dehors ; mais les murs et les vitres étaient solides, pas de danger de ce côté-là. Toutefois, la jeune femme ne parvenait pas à rester tout à fait calme, comme en réaction à l’électricité palpable dans l’air ambiant. Son regard se posa de nouveau sur la porte mystérieuse, au centre de la pièce ; une voix intérieure lui soufflait de s’en approcher, et de l’ouvrir. Cependant, cela lui avait été formellement interdit par Suez. Après de longues minutes d’hésitation, et comme le jeune officier ne revenait pas, elle se dirigea lentement vers la porte, au-dessus de laquelle une petite lampe clignotait, comme pour l’attirer. Arrivée tout proche, alors qu’elle ne savait que faire, la foudre tomba de nouveau quelque part, tout près, mais on pouvait entendre à présent un gros grondement, long et lourd de menace, et encore plus fort que le tonnerre ; Alexandra aurait même juré avoir entendu comme une explosion, puis la lumière fut soudain coupée. Que s’était-il donc passé ? La foudre aurait-elle détruit quelque chose dans le complexe pénitencier ? Comment serait-il possible qu’une telle chose arrive ? Ou bien l’explosion avait une autre explication ? La jeune femme faisait ces conjectures à toute vitesse, en se demandant que faire, lorsque la porte devant elle s’ouvrit, libérée par un discret « clic », qui résonna cependant d’une étrange manière dans le silence revenu dans la grande pièce dont l’atmosphère devenait étouffante ; alors qu’elle entendit des bruits approchant par le couloir, ne sachant ce qui se passait, et n’oubliant pas où elle se trouvait, elle se décida à suivre sa voix intérieure, et entra prudemment dans le passage, avant de refermer la porte derrière elle.

         Comme elle l’avait supposé, un escalier se tenait devant elle, faiblement éclairé par de petites lampes donnant une lumière d’un blanc laiteux. Des rumeurs provenant de la grande salle qu’elle venait de quitter se faisaient plus précises. Elle reconnaissait des voix d’hommes, qui s’exprimaient avec excitation ; mais les murs et la porte épaisse empêchaient de distinguer ce qui se disait, et même d’identifier les voix ; elle ne percevait qu’un indistinct brouhaha animé. Cependant, de nouveau son instinct lui enjoint de ne pas retourner en arrière et d’ouvrir la porte, une sourde crainte qu’elle ne s’expliquait pas l’en empêchant. Elle n’oubliait pas qu’il était prohibé de s’approcher de l’ouverture. Même si elle avait été vue, fort heureusement, personne ne semblait enclin à suivre le même chemin qu’elle. La jeune femme se décida donc à utiliser l’escalier, espérant pouvoir ressortir à un autre étage. Au bout d’une montée semblant interminable, elle déboucha sur une petite salle sombre remplie d’écrans et d’ordinateurs, avec de nombreux voyants de toutes les couleurs, clignotant de façon préoccupante. Et effectivement, on aurait dit que des alarmes avaient été activées. Cette pièce semblait être une salle de contrôle, cependant, personne n’était présent, au grand soulagement de la journaliste. Elle se dit qu’il devait s’agir d’une salle alternative de commandement, au cas où la prison serait prise d’assaut, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur des bâtiments.

         En regardant sur les écrans de contrôle, elle vit avec horreur que des détenus étaient libres, et erraient dans les couloirs, la mine menaçante. On distinguait aussi des corps étendus, des gardiens surpris par les prisonniers. Mais que s’était-il donc passé ? Sur d’autres écrans, Alexandra voyait un incendie, mais à quelle partie de la prison cela correspondait-il ? Il lui fallait sortir d’ici, mais comment ? Elle prit soudain peur ; où étaient passés Suez, et les autres officiers, et les gardiens ? Tentant de se calmer, elle avisa alors ce qui semblait être un téléphone, décrocha, et appuya sur la touche indiquant le centre principal de contrôle de l’établissement pénitentiaire, espérant du secours. Une voix mielleuse au ton ironique lui répondit en lui demandant qui elle était, où elle se trouvait. Sans réfléchir, car soulagée de parler à quelqu’un après la peur qui l’avait assaillie en voyant ce qui se passait dans la prison, elle répondit sans crainte de se faire réprimander. La voix, qui lui était inconnue, lui enjoignit alors  d’appuyer sur le gros bouton rouge en forme de champignon qui devait se trouver en vue sur le panneau principal de commande ; il était en effet facile à repérer, et se tenait juste devant la jeune femme ; cependant, elle hésitait à le faire, alors que la voix au téléphone se faisait plus pressante.

         Soudain, une porte qu’Alexandra n’avait pas vue s’ouvrit brusquement, laissant entrer Suez, titubant, le visage ensanglanté. Il s’écroula sur le sol, et la jeune femme se précipita vers lui ; dans un dernier souffle, le directeur de la prison, qui l’avait vu la main posée sur le bouton, chuchota, en le désignant : « Le… bouton rouge… Il ne faut pas qu’ils… Les en empêcher… » puis un rictus de douleur, puis plus rien, le directeur de la prison était mort. Alexandra ne savait que faire, car les paroles de Suez étaient ambigües. Finalement, comme il était venu dans cette pièce, elle imaginait que c’était certainement pour appuyer sur ce fameux bouton, comme une mesure spéciale d’urgence. Lentement, Alexandra s’approcha, appuya sa main en tremblant, et pressa. De nombreux voyants clignotèrent brusquement, et des sonneries stridentes retentirent. Alexandra, elle, s’évanouit…

         Lorsqu’elle s’éveilla, tout était redevenu calme dans la prison, elle était vide de ses occupants, les alarmes ne sonnaient plus, les écrans ne montraient plus que des cadavres de gardiens, et de certains détenus. Prudemment, Alexandra sortit de la pièce, et après avoir déambulé un long moment dans les couloirs et les différentes cours remplis de débris, elle finit par retrouver sa voiture, presque intacte au milieu d’objets divers encombrant le parking. En allumant le moteur, la radio se mit en marche automatiquement ; la jeune journaliste écouta le bulletin spécial d’informations : « C’est la panique ici, des hommes armés, dans des blindés légers semblant issus de la nouvelle prison Pandora ont mis la ville à feu et à sang, attaquant bijouteries, banques, et même des postes de polices, pour délivrer d’autres prisonniers et se procurer d’autres armes et véhicules ; on nous informe qu’il en est de même dans différentes villes de la région, personne ne peut les arrêter, c’est comme si une armée de démons fondait sur le pays… » En voyant que tous les portails d’entrée et portes de la prison avaient été ouverts, apparemment sans effraction et sans la moindre violence, Alexandra se demanda si…

Signaler ce texte