La proie sous le scalpel

compteclos

Le souffle coupé devant l'excitation de l'instant,

Son corps nu en guise d'offrande, quel beau présent !

Les narines dilatées, percevant l'odeur de sa chair déshabillée,

Sentir sa respiration saccadée, tempérée dans l'obscurité,


La chercher, du bout des doigts,

La désirer dans ce froid,

Coller son être à son existence,

Et faire jouer nos panses,


La regarder sans la voir, l'embrasser, l'embraser,

La toucher sans l'effleurer, la serrer, s'extasier,

Attraper l'arme, doucement, sans faire de bruit,

La sentir se débattre, ligotée dans ce lit,


Enfoncer le scalpel à l'aveugle dans sa chair encore moite,

Sentir ses muscles se raidir, et sa colonne droite,

L'entendre gémir puis la sentir mourir,

Sous la pression de l'arme, la sentir partir,


Lui caresser les cheveux en lui soufflant que demain tout ira mieux,

La posséder, ici, nue, dans ce lieu,

La voir s'envoler dans les cieux,

Lui murmurer que je n'ai jamais cru en Dieu.

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