La Putain

silhius

Apercevez vous au bout du borgon décadent,
Avancer la silhouette d’un brasier étincelant,
Etourdie par la ronde des désirs inassouvis
Des hommes galants qui empourprent sa vie.

Dans le crépuscule du jour morne qui s’exténue,
L’hétaïre au regard d’astre sombre se met nue.
Lascivement elle met en valeur son beau corps
Pour partir enlacer la luxure des hommes morts.

Bientôt vêtue de son plus bel apparat elle entreprend
Le tendre troufignon que son galant docilement lui tend.
Voluptueuses friandises pour lesquelles elle se damne,
Enfin explosent les étoiles dans les yeux de l’arlequine.

Mais l’horloge de l’éternel déclin résonne au loin
Rappelle l’amère langueur de la solitude sans fin.
Ephémères et polaires s’assoupissent les flammes,
Qui de reliques bistres recouvrent lentement son âme

Un jour à sa porte oubliant tout, j’y ai déposé mon cœur
Et plongé dans la passion tourbillonnante de ses faveurs.
j’ai longtemps nagé dans la fureur de mes flots déchainés
Pendant que la putain ricanante m’a regardé m’y noyer.

Dans les rires de la taverne qui étouffent son silence,
Je brave le tendre sourire des amoureux qui s’enlacent.
Mon verre se vide pour abreuver mon esprit embrumé
Tavernier remplie-le, je bois à la santé de ma bien-aimée.

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