la réalité est contrariante
Kanon Gemini
Allons, allons, qu'entends je, que lis je, que vois je ? 13500 élèves sans affectation attendent une place en lycée professionnel. Vous savez, les établissements proposant des stages et de l'alternance, le fameux système que notre Jupiter de chez Wish appelait de ses vœux. C'est ballot. Mais bon, visiblement, Gaby, le Ministre des jeunesses macroniennes et de la déformation est satisfait car ils étaient 15000 l'année dernière. Au concours de celui qui a la plus grosse, il se la donne le Attal. En rapprochant ça de l'étude de la SNED révélant qu'il manque des profs dans la moitié des établissements, on pourrait hausser le sourcil et se dire que tout n'est pas si rose au Tragikistan. Mais Basta, Gaby applique les préceptes du maître en la matière, le ministricule des mines de la Moria, Gégé DarmaNain, en inversant la charge.
Évidemment, si ces élèves n'ont pas d'affectation, c'est parce parmi les jeunes concernés, il y a des lycéens qui viennent de déménager, et qui attendent donc une affectation. Ensuite, il y a des élèves non francophones, qui eux attendent une évaluation de leur niveau de français avant d'être affecté dans un lycée. Enfin, il y a les élèves qui ont refusé leur première affectation et attendent une autre proposition. Pensez donc, comme s'ils avaient le choix les élèves, faut pas déconner non plus. Imaginez un élève en bac pro mode qui se voit bloqué car les notes sont insuffisantes en math. Ou celui qui veut faire plombier bloqué par ses notes en dissertation. On est proche du Kafkaïen. Pour ceux qui ont déménagé, on voit bien les résultats de la politique menée depuis des années à diminuer les effectifs, à faire des regroupements et autres économies de bout de chandelle (dommage qu'ils ne fassent pas la même chose pour les députés et ministres). Dès qu'il y a un élève en plus, c'est la panique. Mais ce n'est pas sa faute à Gaby, c'est la réalité qui est méchante.
Évidemment, on peut parier que sur ces 13500 élèves, aucun n'est fils d'homme politique. Dans le même esprit, Olivia Grégoire, ministre d'on ne sait pas trop quoi (elle est là pour le nombre et la parité), explique en toute décontraction qu'il faut réapprendre à cuisiner des produit bruts pour lutter contre l'inflation en achetant moins de produits préparés. Pour une ministre chargée des PME, elles apprécieront. Son idée est de réintroduire les cours de cuisine à l'école. Magie du calendrier, j'écrivais hier que l'école française était restée encrée au XIX ème siècle. Magnifique illustration. Puis bon, soyons honnête, la Olivia, elle est bien brave mais ça doit faire un bout de temps qu'elle n'a pas été faire ses courses. Elle a regardé le prix des aliments bruts ? Ils ont bien augmenté aussi. Donc, dire à ceux qui ne joignent pas les deux bouts que c'est de leur faute parce qu'ils ne savent pas se faire à manger, alors qu'il ne joindrai pas plus les deux bouts en cuisinant, c'est du mépris de classe qui tache bien comme il faut. Puis bon, donner des cours de cuisine, ça ne rentrera éventuellement qu'au programme de l'année prochaine, on en verra les effets dans 10 ans. L'inflation, c'est aujourd'hui.
On voit bien qu'il s'agit d'une politique au doigt mouillé avec d'un côté la promesse d'effectifs d'enseignants complets, une augmentation du niveau de français par le ministre de l'éducation nationale et de l'autre, une ministre qui veut ajouter des cours de cuisine au foutoir actuel, pour lesquels il faudra trouver des profs (elle peut aller les chercher chez les célibataires de Meetic) que l'on n'a déjà pas en quantité suffisante sur des matières qui existent depuis plus d'un siècle. C'est là tout le soucis des branquignoles qui nous gouvernent. Ils font une politique de l'instant et de l'émotivité, basée sur le sens du vent et font des distorsions idéologiques permanentes, montrant bien que pour exercer ce travail, il faut avoir perdu sa colonne vertébrale et être né avant la honte (trait que l'on retrouve chez les psychopathes). Sans vision à long terme, sans se poser sérieusement la question du modèle de société et d'à quoi ressemblera le pays dans 10,15 ou 20 ans, aucune politique n'est valable. Il ne s'agit d'ailleurs pas de politique mais d'occuper l'espace médiatique par tous les moyens, histoire de donner l'impression qu'ils essaient de résoudre les problèmes du quotidien.
Après, nous sommes tous conscient que Marianne a le sein nourricier et la cuisse légère et que leur caste, biberonnés aux ores de la République, ne peut résoudre aucun de ces soucis, car ils ne les ont ni connus, ni côtoyés. Nous sommes aussi conscients qu'ils ne prendront jamais les erreurs de manière responsable. Cela implique une remise en question et reconnaître que l'on a pu se tromper. Or, ils sont totalement dénués de ce genre de réflexion. Tel Thanos, ils pensent que la réalité va leur obéir. C'est pourquoi ils inversent systématiquement la charge, un peu comme si un policier posait comme première question à une femme qui vient déposer plainte pour viol quelle tenue elle portait au moment des faits. Oh Wait!!!