La regarder dormir

splenden

Un p’tit rayon de lune, clandestin et taquin
S’est invité un soir, dans notre chambre noire
S’est glissé silencieux, jusque sur le miroir
Coulant le long du mur sur le parquet éteint

Avec grâce il avance, fait fi de ma présence
Il couvre la distance pour atteindre le lit
Grimpe avec aisance, sans réveiller la nuit
Un instant il s’arrête … On dirait bien qu’il danse !

Puis d’un coup il s’élance, espiègle et mutin
Jouer dans les cheveux de la belle endormie
Allumant une à une, ses mèches ébahies
Telle une caresse subtile, des doigts et de la main

Encercle ensuite son front d'un fin cerceau d’argent
(Bon sang qu’elle est jolie sous ce doux éclairage
Suis-je en train de rêver, d’une sirène, le visage ?)
Baignant maintenant l’épaule d’éclats opalescents

Met en lumière ce sein, sur lequel il s’étend
J’entends monter en moi, une envie animale
De caresser ce corps dont il m’est fait étale
Mais, comme prévenue, la fée se soustrait à l’instant

Elle présente au rayon, les courbes de son dos
J’esquisse un sourire à cette face nouvelle
Aveugle en son royaume, ignorant qu’elle est belle
À mes yeux langoureux, son corps est le plus beau

Mon regard amoureux suit cette silhouette
Toujours à la lueur du p’tit rayon dansant
Mon esprit vagabonde aux souvenirs d’amants
De ses tendres baisers dans nos jeux sous la couette

La lueur s’estompe juste au creux de ses cuisses
Glisse, s’immisce et disparait soudain
Un frisson la parcourt, je me décide enfin
A me lover contre elle, à presser sa peau lisse

Son doux parfum m’enivre, c’est un parfum de vie
Et égarer ma main en caresses soyeuses
Je réveil son corps, ses sens et ses envies
Mes baisers langoureux tentent sa bouche boudeuse

Le matin nous rattrape au creux de nos ébats
Je contemple ses yeux, elle est belle à crever !
Toutes mes nuits encore je veux la regarder
Celle qui m’honore de ses tendres émois.

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