La rentrée
don-carpaccio
Aujourd'hui, c'est la rentrée. Jour tant attendu par certains, tant craint par d'autres. Il va y avoir des cris de joie, ainsi que des pleurs. Les petits monstres vont devoir de nouveau se mettre au garde-à-vous devant les maîtres et les maîtresses. Marche au pas à l'école, marche au pas ensuite à l'armée ou à l'entreprise... Ainsi fonctionne la société, me direz-vous, et vous n'avez pas tort. J'ai longtemps marché au pas moi-même, étant obéissant et bien discipliné. Jusqu'à la déraison... Le dérèglement de ma personne...
Je ne travaille plus, je suis dans la dèche la plus totale, mais je me sens heureux malgré tout, car je n'ai plus cette obligation de me lever chaque matin, tel un petit soldat du capitalisme triomphant. J'en paie le prix, je n'ai plus le confort matériel d'autrefois, mais cela importe peu. Seule compte cette liberté acquise au forceps, sans doute éphémère telle un papillon car les démons de la réalité finiront par me rattraper. J'en profite pour l'instant présent, et si tous les petits soldats en faisaient de même, le système s'écroulerait faute de combattants. Cette guerre économique absurde, ce massacre prendrait fin...
Je sais que je suis utopiste, mais à quoi bon s'enfermer dans des délires consuméristes sans autre passion que d'avoir le même téléviseur que son voisin, ou une plus belle voiture? Rêvons, camarades !!! Rêvons...
Eh, positivons ! Une avancée sociétale : le service National a été supprimé. Heune ! Deux ! Heune ! Deux ! Heune ! Deux !
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé