La réponse

Un léger sourire... Un regard perçant... Puis ses yeux se font la malle vers un ailleurs que je ne saisis pas. Elle me répond qu'elle est fatiguée, et que l'on peut remettre ce petit verre à une autre fois.
Je ne cache pas ma déception, mais, tout compte fait, je me dois de respecter son choix... Après tout, elle ne m'appartient pas. Personne n'appartient à personne, ceux qui le pensent se sont trompés de siècle...
Je la raccompagne jusqu'à sa voiture, histoire de prolonger ce moment que je croyais si intense... Je n'ose rien dire, de peur d'être maladroit, et de tomber dans le piège que j'abhorre: la lourdeur... Elle non plus ne dit rien, elle semble penser à quelque chose d'indicible. Dommage que l'on ne puisse pas lire dans les pensées parfois. Il faut se contenter d'indices tel Sherlock Holmes, et je n'ai pas sa clairvoyance...
Le trajet jusqu'à son véhicule ne dure qu'une minute ou deux, mais ça me paraît beaucoup plus long... Et vient le moment du au-revoir. J'ai la gorge un peu serrée, du fait de mon "échec". Nous nous faisons une bise des plus amicales, et nos regards se croisent de nouveau... Là, elle me sourit de plus belle, m'attrape par la cravate, et m'embrasse goulûment sur la bouche, un "french kiss" d'anthologie...

À suivre...