La rivière bien nommée

Laure Cassus

Patrick Morillon - biennale des arts de la marionnette - mai 2015 - compte rendu souvenir


Assise dos vouté sur un banc, odeurs de cuir chevelu gras à côté de moi, un tas de papiers bulle sur scène. Je me dis Encore un truc sur la déconstruction du monde.

Tout d'abord, il nous passe une pellicule argentique en manuel, projetée par miracle sur un édifice de papier bulle. Flou aux bordures, lettrages, exhaustivité de polices de caractère. Il est content.

C'est génial nous voilà en plein minimalisme d'auto dérision, sur une voix contée qui nous emmènerait n'importe où en radeau instable.

A commencer par une rivière, la bien nommée, antigua, very old, disparue, légendée. On remonte le temps avec lui, il ne nous perd jamais, façon instituteur, il nous enthousiasme tout le temps, façon pince sans rire, décalé, il nous impressionne souvent, façon camelot de papier peint.

Le Livre, le verbe, les chants et le karaoké s'écoulent et se déplient en un grand nuancier des temps, éventail de folies douces, à saisir comme l'eau entre les doigts.

Une jeune magie effervescente, aussitôt dissoute vers nulle part.



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