La rose

Un matin printanier de mars je t'ai recueillie,

Dès que je t'ai aperçue dans mon jardin je me suis promis,

Sans réfléchir, mon cœur tout de suite s'est dit :

C'est elle, la rose que j'attendais depuis toute une vie.

Un tour de jardin m'avait simplement suffi,

Un simple regard et ta beauté divine m'éblouit.

Chaque matin aux aurores je te rends visite,

Pluie ou vent, mon désir ne connaît aucune limite.

Tu avais besoin de lumière pour garder ta beauté,

La lumière de mes yeux en soleil s'est transformée. 

Tu me demandais de l'eau pour garder ta pureté,

Je vidais mon sang, je devenais ta rosée.

Tu avais besoin des paroles pour affronter la solitude,

Ma voix, mes conseils ont éloigné tes inquiétudes.

Pour te nourrir je t'ai offert ma tendresse,

Et j'ai coupé mes bras pour que tu gardes mes caresses.

Un matin de novembre je suis retourné te voir

Tu avais disparue, sans un mot, sans dire au revoir

Quelqu'un t'avait enlevé de mon jardin

Je te cherche depuis sans arrêt, mais en vain.

Aux cris muets, aux yeux secs et bandés,

Je traîne ce corps affaibli de sang vidé

Mes bras tu les avais aussi gardés

Mais mon cœur qui bat n'a aucun regret.

Je retourne toujours le mois de mars dans mon jardin,

En espérant te retrouver là chaque printemps

Il y en a d'autres roses qui m'attendent dans tous les coins.

Mais mes yeux aveugles refusent de chercher plus loin.

Le seul souvenir qui reste dans ma mémoire,

Un pétale de rose qui me rend l'espoir.

Je garderai également ta beauté, ta pureté,

Qui vont m'accompagner jusqu' à l'éternité.

Même si mon jardin crie que je refasse le tour,

Chaque matin j'attendrai impatient ton retour,

Ta voix, tes caresses, ton parfum, ton amour,

Gravés dans mon cœur  pour toujours …