La route 66

Jean Claude Blanc

La vraie histoire de l'Amérique pour ses pionniers, traversée héroïque dont je rêve route symbole de liberté parfois en apparence...

                               Route 66

 

Au volant de ma Cadillac                

Je roule, je clope, me décontracte

La route est vide, comme un tarmac

Dans Nouveau Monde, je débarque

 

Enivre mon crâne d'Hemingway

De John Steinbeck, d'Elvis Presley

Toutes mes emmerdes, balancées

Pour fuir la peste humanité

 

La « Main Street America »

Chicago, Santa Monica

Ça fait une trotte, à se taper

D'Est en Ouest, tout traverser

 

« La route mère », baptisée

Par les pionniers, bien allumés

C'est dans ce désert infini

Que je m'inspire, western country

 

Près de 4000 kilomètres

Parcourus de 3 fuseaux horaires

Mythique, mystique le voyage

On s'éblouit de paysages

 

Illinois, Missouri, Kansas

Oklahoma, Texas, Mexique

Arizona, Californie

Tu touches au but, pas dommage

 

On l'a chanté, mais en « franglais »

L'hymne sacré, « route de Memphis »

Des Rolling Stones à Eddy

Chacun rajoute son couplet

 

Toute l'Amérique que j'aime

Est logée là, sans aucun doute

Mes rêveries, mes joies, mes peines

Billet d'aller, mais sans retour

 

Mon horizon, n'a pas de fin

La ligne droite, pour seul chemin

Quelques bourgades, surgissent d'un trait

Dans le rétro, vites oubliées

 

Etats-Unis, ça veut rien dire

Pas un seul peuple, identifié

Mais des valeurs juxtaposées

Qui se rassemblent quand vient le pire

Chemin faisant, je m'imagine

Etre un cow-boy, sur sa monture

En cavalant dans les collines

Sous le soleil, j'ai fière allure

 

Brûlant asphalte, trace mes pas

Pas âme qui vive, c'est mieux comme ça

On est tranquille, cheval et moi

La liberté, c'est notre loi

 

Trop regardé, films spaghettis

Les coups de flingues et les indiens

On se souvient des vieux refrains

Les indigènes, l'euthanasie..

 

Route 66, est protégée

Et restaurée comme un musée

Y'a des motels, des cabarets

Whisky et bière à volonté

 

Petit hommage à Roosevelt

Qui de cette voie, s'est rappelé

Tous « les raisins de la colère »

Grève des routiers, trop mal payés

 

La voie est libre, pas de grognons

On croise parfois, quelques camions

Des mastodontes à faire peur

Qui font rugir luisants moteurs

 

Sur les fossés, y'a des stoppeurs

Le sac au dos, chemises à fleurs

Ayant ras le bol des capitales

Recherchent ailleurs, l'espace vital

 

Cette tendance à déserter

Abandonner la société

Ça signifie que nos souffrances

On veut les fuir, saisir la chance

 

Je ne suis pas plus avancé

Car moi aussi, j'en ai assez

Route 66, destination

Même sans aucune hésitation

 

Mes idéaux souvent m'arnaquent

Me livrent des mots tout à trac

Route 66, sacralisée

J'emprunte en rêve, ses voluptés

Espoir d'un soir, pleins de reflets

JC Blanc                  mars 2022     (hommage à Jim Harisson écrivain du Montana) 

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