La saison des amours
eric
C'était cousu de fil blanc, cette histoire. Je croyais qu'on allait finir par se marier. Sauf que tout a foiré. Les coups de foudre sont dangereux en montagne, c'est bien connu. Résultat ? C'est un garçon, monsieur ! Je m'y revois encore. Je ne vais pas vous raconter l'accouchement dans le détail, ça serait trop long ! Elle a mis vingt-trois heures ! Vingt-trois heures de supplice. Quelle nuit à la maternité ! « Mais poussez, madame ! » Finalement, avec les forceps, il est arrivé. De quoi vous dégoûtez à vie de faire des enfants. Elle en a bavé, je suis témoin. Elle en a tellement bavé qu'à partir de là, rien n'a plus marché. Nico, lui, il allait bien, c'était l'essentiel. Mais ce n'était pas suffisant. La déchirure provoquée par son accouchement a bien cicatrisé, mais il y avait une autre blessure qui ne pouvait pas cicatriser entre nous. Il y avait un je ne sais quoi de différent dans nos regards. On le savait, c'était fini. Je suis parti. Nico était encore petit.
Comme je ne supportais pas qu'on n'habite plus ensemble, j'ai changé de montagnes. Des Alpes du nord, je suis allé usé mes spatules dans les Alpes du sud. C'est là que je vis. Je ne remonte pas souvent, pour ainsi dire jamais. Remonter là-haut et me sentir comme un étranger, trop peu pour moi. Je sais que Nico va bien, c'est l'essentiel. Je l'ai au téléphone de temps en temps. Je sens que je lui manque, mais on va dire qu'on a trouvé un certain équilibre. Et puis là, tout d'un coup, elle m'a appelé. C'était il y a quinze jours. J'étais en train de remonter sur le téléski du Lac Bleu quand mon portable a sonné. Mon client était sur une perche devant moi. Elle voulait me demander quelque chose. Venir garder Nico une semaine pendant ses vacances. Elle voulait partir faire un raid à ski. Elle m'a dit qu'avec son nouveau travail, ça lui manquait de ne plus pouvoir skier comme avant. J'ai accepté. J'ai rafistolé le pot d'échappement de mon vieux break avec un morceau de fil de fer. En partant très tôt le lendemain, j'ai pu aller lentement, histoire de ne pas trop tirer sur la mécanique. A part le plein de gas-oil et un sandwich dans une station-service, j'ai conduit sept heures sans m'arrêter. Lorsque je suis arrivé devant la maison, j'ai vu mon gamin en train de taper dans un ballon contre le mur. La vie est con.
- Papa !
- Bonjour, mon chéri. Alors, tu es heureux d'être en vacances ? Ça s'est bien passé à l'école ?
- Je suis deuxième de la classe derrière Noémie. C'est elle la plus forte. Elle n'a que des dix. Mais elle est bizarre, tu sais, elle habite en montagne et elle ne sait même pas skier !
- Tu as raison, Nico. Elle est bizarre. Je dis toujours...
- Marc ! Te voilà enfin ! Je t'avais dit « deux heures » ! Je me demandais si tu allais arriver. Il faut que je parte rapidement. Le guide nous attend à Chamonix. Si je n'arrive pas à l'heure, ils vont partir sans moi. Tu connais la maison, je te laisse t'installer. Nico te montrera où tu peux trouver des draps. Excuse-moi, mais je n'ai même pas eu le temps de te préparer un lit. J'étais trop occupée par la préparation de ce raid. Nico, viens me voir pour que je te dise au revoir.
Nico s'écarte de l'arrière de ma bagnole qui est tapissé par des autocollants d'activités sportives en montagne.
- Oh ! Mais tu es couvert de poussière, dit-elle en se baissant pour l'embrasser. Marc, s'il te plaît, il y a un tuyau d'arrosage pour ta voiture dans le garage. Tu seras sage pendant mon absence, Nico. J'essayerai de t'appeler tous les soirs. Mais tu ne t'inquiéteras pas si je n'appelle pas. Il est possible que le téléphone ne passe pas depuis certains refuges. Et toi, Marc, merci, je te revaudrais ça !
- Ne me remercie pas. Tu sais bien que ce n'est pas pour toi que j'ai accepté de venir ici.
- Ne le prend pas comme ça, Marc. Ta venue me dépanne bien et je veux simplement te dire merci.
- De rien. Avec le temps annoncé pour la semaine à venir, vous allez avoir des conditions exceptionnelles sur Chamonix-Zermatt. J'espère que tu n'as pas oublié de prendre tes crampons. Vous risquez d'en avoir besoin dans certaines pentes au petit matin, avant que ça ne dégèle.
- Ne t'inquiète-pas, je les ai pris. Je n'ai pas oublié ces passages dont tu parles, mais à l'époque, on ne s'embarrassait pas avec ces détails quand on partait tous les deux. Je file maintenant.
Sylvie finit de ranger ses skis dans la voiture et démarre en trombe. Je me sens un peu fourbu après les quatre cents kilomètres passé au volant de mon vieux break pour arriver ici. Je m'installe sur la terrasse face au Grand Pic. Il fait bon au soleil en ce début d'après-midi. La luminosité est exceptionnelle et l'on voit fondre la neige. Elle ruisselle partout et forme des flaques sur la petite route. Dans ce calme, tous ces bruits d'eau donnent l'impression que la montagne se vide.
Pour me libérer, j'ai dû arrêter un peu plus tôt que prévu la saison de ski. Il n'y avait plus beaucoup de neige dans les Alpes du sud. La station de ski devenait déserte. L'école de ski n'a fait aucune difficulté pour me lâcher plus tôt. En fin de saison, ils ont trop de moniteurs pour le nombre de cours à donner. Et comme les chantiers de construction et de travaux publics ne sont pas encore prêts de commencer, j'ai du temps pour Nico. De toute façons, mon
tracto-pelle est révisé et prêt à entrer en action à la première demande.
M'installer à nouveau dans cette maison comme si je revenais chez moi après une longue absence me fait bizarre. Je n'y avais jamais dormi depuis que l'on s'est séparé. Je ne l'aurais sans doute jamais fait si le nouveau compagnon de Sylvie n'était pas parti deux semaines en Arabie Saoudite pour une visite de chantier, juste au moment où elle a besoin de quelqu'un pour garder Nico. Cette fois, ça a l'air d'être du sérieux pour elle. Elle a décroché le gros lot avec ce type. Ingénieur en béton armé chez Bouygues, ce n'est pas une petite situation. Quand on s'est rencontré, on était tous les deux moniteurs de ski. Les saisons, la vie en station, les soirées incessantes et la fatigue qui s'accumule, l'impression d'être en vacances même si on fait des horaires de dingue dont les citadins ne voudraient pas. Peu de couples résistent, et le nôtre n'a pas dérogé à la règle. Pourtant, on y croyait. La preuve, c'est Nico. Mais les tentations sont tellement fortes quand on mène cette vie. Difficile de résister et comme beaucoup d'autres, j'ai été pris dans ce tourbillon d'une vie apparemment facile. Sylvie était plus sérieuse que moi. Probable que je ne me conduirais plus de la même façon aujourd'hui. Mais c'est comme ça, il ne faut rien regretter.
- Nico, que fais-tu cet après-midi ?
- Je vais chez Sébastien. On a rendez-vous là-bas avec Stef et Jeremy. Son parrain lui a ramené une nouvelle console de jeu. On va l'essayer.
- Bon, d'accord, mais je pensais que l'on pourrait faire des choses ensemble pendant que je suis là.
- C'est uniquement cet après-midi, papa. Après, je suis d'accord pour qu'on reste ensemble
- J'aime mieux ça. Alors, file et ne rentre pas trop tard. Mais avant, dis-moi, où sont tes skis ?
- Ils sont avec les autres dans le râtelier du garage. Viens, je vais te les montrer.
- T'as vu, Nico, ils ont pleins de trous dans la semelle. Je ne sais pas comment tu peux skier avec ça. Je sais ce qui me reste à faire cet après-midi. Va chez ton copain. Pendant ce temps, je vais reboucher tes skis et les farter. Sais-tu si les remontées mécaniques sont encore ouvertes ?
- Non ils ont fermé hier, il n'y a plus personne ici pour skier, même s'il y encore beaucoup de neige.
- Ca ne fait rien. Demain matin à la première heure, on partira avec la benne des ouvriers qui les monte. Je vais te montrer des coins que j'aime bien par là-haut. Je ne crois pas que tu les connaisses.
- Ah chic ! Tu sais, papa, maman ne me permet pas de faire du ski hors-piste. J'aimerais bien que tu me montres.
- C'est d'accord, mais elle a bien raison. Il ne faut pas aller tout seul faire du ski hors-pistes. Et si tu le fais un jour, il faut avant cela en apprendre un peu plus sur la montagne et sur la neige.
- Oui, mais demain, avec toi, ça ne risque rien.
Le lendemain matin, je réveille Nico à six heures. Nous déjeunons et préparons nos sacs à dos. Je met le pique-nique dans le mien. Du pain, du jambon, du fromage, une orange, du chocolat, un paquet de biscuit et une grande bouteille d'eau. Nous prenons nos lunettes de soleil, nos masques de ski, de la crème de protection et un vêtement chaud. Et puis, comme d'habitude, je prend dans mon sac une petite corde de vingt mètres, deux baudriers légers, quelques mousquetons et une grande sangle. Juste au cas où.
Tout est calme quand nous sortons pour rejoindre la gare de départ. Il est sept heures trente. Le ciel est d'un bleu limpide. Nous prenons pieds dans la seule benne qui va monter ce matin où trois ouvriers qui travaillent sur la nouvelle gare d'arrivée du téléphérique attendent le départ. Je m'informe de l'heure de descente de l'après-midi. J'en salue un que je connais. Pendant tout un hiver, on avait travaillé ensembles sur les remontées mécaniques de la station. C'était il y a longtemps. Je n'avais pas encore passer mes examens pour être moniteur.
Bientôt, la benne démarre pour son seul trajet du matin. Elle nous dépose sur la plate-forme d'arrivée à trois mille deux cent mètres d'altitude.
Nous chaussons nos skis. Le soleil matinal donne des couleurs mordorées aux rochers qu'il illumine. Tout est calme sans les touristes et le bruit des remontées mécaniques. Nous descendons sur un versant à l'opposé de la station. On ne voit plus que la montagne sauvage. Nous skions en traversée sur de la neige dure figée par le gel nocturne. Pas très agréable mais je constate au premier coup d'oeil que Nico a fait de sérieux progrès à ski cet hiver. Ça me rassure. Il me suit sans hésitation lorsque je quitte la trace. La neige croûtée et dure fait place à de la neige légère et froide sur un versant exposé plein nord. On voit tout d'un coup la pente basculer devant nous dans une combe raide. Nous nous arrêtons juste au sommet. C'est la combe du Loup. La surface de la neige poudreuse scintille au soleil. C'est bon signe.
- Tu vois, Nico, cette combe n'est au soleil qu'une heure ou deux le matin. Dès que le soleil tourne, les parois rocheuses protègent le fond de la combe qui passe à l'ombre. Ici, la neige reste bien froide. Elles est excellente à skier. Si tu veux, on peut descendre côte à côte. Il y a la place pour deux de front. Je sors nos masques de ski de mon sac et tend le sien à Nico.
- Mets-le, ça t'évitera d'avoir les yeux qui pleurent en descendant et de ne plus rien voir. N'hésite pas à prendre un peu de vitesse, tu verras, c'est plus facile pour tourner dans cette neige épaisse. Et gardes bien tes mains devant toi en les laissant à la même hauteur, comme si tu les avais de chaque côté du volant d'une voiture. Ça t'aidera à garder un bon équilibre. Tu es prêt ? On y va ? Go !
Nous descendons côte à côte en petits virages dans la combe raide bordée de falaises ocres. La neige profonde et légère nous sert d'amortisseur. Avec la vitesse, elle remonte devant nos genoux et vient nous chatouiller le menton. Arrivés au pied de la combe trois cent mètres plus bas, nous nous regardons et éclatons de rire.
- Formidable, papa ! C'est la plus belle descente à ski de ma vie. Tu connais d'autre coins comme ça ?
- Oh oui, j'en connais beaucoup d'autres. Avec maman, tu sais, on a écumé toute la montagne par ici.
- Mais maman, elle ne m'emmène jamais comme toi.
- C'est parce qu'avec son nouveau travail pendant la saison, elle a moins le temps de faire du ski. Elle connaît ces coins aussi bien que moi
- C'est vrai ? Je lui demanderai.
- Allez Nico, suis-moi, je vais te montrer autre chose, mais il faudrait que l'on ait un peu de chance.
- C'est quoi, papa ? dis Nico en skiant à côté de moi.
- Tu verras. Sois patient, c'est une surprise !
Nous continuons à descendre et rejoignons des pentes ensoleillées où la neige, qui a gelé pendant la nuit, vient juste de ramollir sur une fine couche en surface. L'impression de skier sur de la moquette. Nous nous arrêtons devant une arête rocheuse qui semble descendre tout droit du sommet de la montagne. Un chemin en balcon permet de passer de l'autre côté, dans une autre combe. Il est sec, car directement exposé aux rayons du soleil. Nous déchaussons et prenons pied sur ce sentier. Nous marchons en portant nos skis. Arrivé en vue de la combe suivante, je m'arrête et pose mes skis derrière un rocher. Je fais signe à Nico d'en faire autant et surtout de ne pas parler ni de faire le moindre bruit. Tout en restant bien caché derrière le rocher, je montre la combe à Nico. Nous attendons aux aguets, sans bouger, sans parler et sans faire le moindre bruit. Le temps passe. Nous mangeons un morceau, Nico des biscuits et du chocolat, moi du pain et du fromage. Un peu plus tard, on entend des pierres dévaler et venir se fracasser sur des rochers en contre-bas. Je touche le coude de Nico pour lui faire signe de redoubler de vigilance. Tout à coup, une bête apparaît au-dessus de nous, puis deux, puis trois. Une horde de chamois envahit l'espace de la combe. Des chèvres avec leurs petits de l'année. Les cabris courent dans tous les sens sur la neige, jouant entre eux en se poursuivant et en faisant des glissades d'enfant pendant que les mères placides surveillent les alentours. Nous restons sans bouger, aux trois-quarts cachés par les rochers. La horde descend devant nous vers le fond de la combe. Dès qu'elle n'est plus en vue, je fais signe à Nico.
- On les suit, me dit-il à voix basse
- Non, Nico, on repart de l'autre côté. Il ne faut pas les déranger. Si on les affole, ils vont s'enfuir à vive allure, et des petits peuvent se blesser, voire tomber et dévisser dans des pentes raides.
- Ils ont quel âge ?
- Les petits cabris ? Ils sont nés il y a deux semaines ou trois, pas plus.
Nous repartons en traversée dans l'autre sens et rejoignons le fond du vallon. De là, nous déchaussons nos skis que nous attachons sur nos sacs à dos et remontons à pied le long du torrent. Heureusement, la neige porte. Après le parcours le long du lit du torrent, il va falloir remonter jusqu'à la gare du téléphérique par le chemin d'été. J'espère qu'il sera bien déneigé. Je prends garde à m'arrêter souvent pour ménager Nico. Je sais qu'à cet âge-là, un enfant n'est pas apte à faire de longs efforts. Arrivé au bout du lit du torrent, Nico commence à être bien fatigué.
- Ca va aller, Nico ?
- Oui, je crois... C'est dur et j'ai trop chaud !
- On va s'arrêter à l'ombre sous ce gros sapin. On va boire un coup et je prendrai tes skis.
Nico ne dit rien, tout à son effort, mais je sais qu'il est épuisé et qu'il attend avec impatience ce nouveau moment de repos. Un quart d'heure plus tard, nous repartons. Nico marche mieux sans ses skis. Je lui ai fait desserrer les crochets de ses chaussures et en s'aidant avec ses bâtons, je constate qu'il reprend courage. Vient ensuite la longue remontée jusqu'à la plate-forme. J'essaye de ménager Nico. A la fin, nous nous arrêtons cinq minutes toutes les dix minutes. Enfin, nous prenons pied sur la plate-forme. Il est presque quatre heure, l'heure de la
benne. Nous retrouvons les ouvriers qui, leur journée de travail terminée, attendent pour redescendre.
Arrivés en bas en sortant de la benne, nous sentons la différence de température. Le soleil tape fort encore. L'impression de rentrer dans un four. Nous allons directement nous abriter dans le chalet. Ranger les skis et nos sacs à dos, sortir la nourriture qui reste et préparer le goûter. Après avoir pris une douche, nous nous installons au salon. Nico s'est mis en pyjama. Il allume la télévision et s'assoit parterre sur le tapis devant la table basse du salon. Je m'assois face à lui dans le canapé et regarde une revue sur la montagne.
Vers six heures, le téléphone sonne. Nico décroche.
- ...
- Bonsoir maman.
Je le vois sourire et ses yeux s'agrandir en écoutant sa mère lui parler. Elle doit lui raconter sa première journée de raid.
- Oui, super ! On est allé faire la combe du loup. Papa m'a dit que tu connaissais bien le coin.
Il me regarde dans les yeux en parlant à sa mère. Je ne bouge pas même si j'ai l'impression de ne pas être à ma place et d'écouter une conversation.
- Oui, oui, maman, on y est allé. Il y en avait plein, ils couraient partout sur la neige, c'était drôle de les voir...
Je suis surpris qu'elle ait pensé à cette combe à chamois. Nous l'avions découverte ensemble. On en avait parlé à personne.
Elle lui parle encore un bon moment. Nico ne me regarde plus, il écoute sa mère, jouant avec une soucoupe oubliée sur la table basse.
- C'était fatigant, mais papa m'a porté mes skis
Elle lui raconte autre chose. Je ne sais pas ce qu'elle lui dit, mais Nico sans y penser tend la main vers moi.
- Oui, il est juste en face de moi
La conversation s'éternise. Nico gratte machinalement le bord de la petite table devant laquelle il est assis.
- Oui, maman.
-...
- Moi aussi, je t'embrasse.
- ...
Nico semble vouloir lui dire autre chose et rapproche le téléphone.
- Attends, maman.
- …
- Je voulais te demander... Tu as une idée où on pourrait aller demain ?
Nico écoute. Un flot de paroles semble se déverser dans son oreille. Sa mère semble lui expliquer quelque chose avec beaucoup de détails. Puis il dit :
- La saison des amours ?
Les explications reprennent de plus belle. Puis Nico dit :
- Oui, je lui dirais.
-...
- Sois prudente toi-aussi. Je t'embrasse fort maman.
Nico raccroche et reprend son programme à la télévision. Je ne dis rien et continue à feuilleter la revue de montagne. A la fin de son émission, il va éteindre la télé et vient s'asseoir à côté de moi.
- Dis papa, je ne sais pas si tu seras d'accord, mais maman m'a proposé quelque chose pour demain.
- Et bien raconte
- Ca serait de se lever très tôt pour monter au col des Charmettes en skis au lever du jour. J'ai vu que tu avais apporté tes skis de randonnée et elle m'a dit que je pourrais prendre ses anciens skis qui sont dans le garage.
- Que veux-tu aller faire au col des Charmettes ? Ce n'est pas très loin et il y aurait mieux à faire.
- C'est parce que là-bas, il y a un petit bois sous lequel elle m'a dit qu'il y avait des tétras lyre qui nichent dans des trous de neige. Et comme en ce moment c'est la saison des amours, elle m'a dit qu'ils ont un chant spécial et qu'ils sortent pour parader et danser devant les femelles au lever du jour. Si on y va très tôt, on pourrait les voir et les écouter. Elle m'a dit aussi que si on descendait à cet endroit, il fallait faire très attention parce qu'on peut les déranger en passant à skis au-dessus d'eux.
Je le regarde en réfléchissant à cette idée à laquelle je n'avais pas pensé et lui dis, comme si je lui répondais d'homme à homme.
- Oui, d'accord, c'est une bonne idée.
Merci Eaven, ça me touche beaucoup.
· Il y a presque 13 ans ·eric
Merveilleux, j'ai les larmes aux yeux, c'est vrai.
· Il y a presque 13 ans ·eaven