La Seine

silhius

Jolie jeune dame qui vous mettez à genoux,
Sentez vous mon regard se poser sur vous.
Ce plaisir hurlant d’une impitoyable folie
Pour n’y voir que les couleurs de la saillie.

Pendant que s’enivrent les ombres de mon âme
Ma raison au milieu de nos ardentes flammes,
Brule pour votre corps que d’argent je recouvre,
Souriant de voir ma vigueur entre vos lèvres.

Je vous ai croisée dans mes amours volages.
Ceux que l’on vit solitaire et sans courage.
Reflets brumeux d’un monde insoucieux
Qui se pare secrètement de frissons délicieux.

L’éternité ne devait durer qu’une soirée
évaporée dans le silence de vos pensées
Pour ne vouloir qu’ardemment vous revoir,
Sans que mon cœur n’y voit aucun espoir.

J’ai laissé glisser ma plume au fil du vent,
Etourdi de vos baisers mordus et sanglants.
Ai-je eu tort d’y trop chercher les nuances
De ce qui ne fut pour vous qu’une légère danse.

Le désir trop vite s’est envolé de son arbre.
Fugaces faveurs arrachés à la catin de marbre
Qui de son jouet ne guigne que le passe-temps
Et le calcine pour aller vers d’autres feux tentants.

Marchant enfin solitaire le long de la Seine,
Le fleuve s’écoule et ne tarie pas, égal à ma peine
Mon amour est mort un triste soir de printemps,
Foudroyé par ces hommes aux charmes éclatants.

Moi le souvenir, vous le silence de l’absence
Que le temps qui passe à tout jamais recense.
Je m’incline devant la garce mon froid vainqueur.
Tristement fidèle je n’ai jamais vécu dans votre cœur.

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