la semence des temps

Olivier Memling

Le destin de mourir appartient à la terre

il faut par les flambées ramoner nos misères

souffler la braise ensemble et roussir nos bras nus

gagner les joues en feu, oh mon enfant perdu

et découvrir à deux des choses sans pareil

Sur les eaux portantes nos voiles appareillent

passées la brume molle et les bouées des îles

nous cinglons les saisons à risques et périls

Là‑bas nous violerons les dimensions humaines

de l'espace et du temps. Nous ferons exploser

le futur qui nous rive à la durée certaine

Minuscule éternel mon salut est d'oser

pénétrer par orgueil aux champs du tout présent

De mes brèves amours il jaillit un mystère

quand j'étoile nos corps pour faire de leur poussière

un astre instantané, la semence des temps

1979

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